Article paru initialement le 06 mars 2012. Rediffusion de vacances!
Allez zou je vais sortir délibérément du Googlement correct. Tant pis pour moi je m’expose ainsi à la vindicte des faiseurs de sites, et autres ANT (si, si…), gourous si (trop ?) souvent vénérés par les aimables dirigeants des structures touristiques…
Je veux aujourd’hui dénoncer les effets de l’obnubilation du référencement qui gagne chaque jour du terrain lors de la création et pour la gestion de nos chers (dans tous les sens du terme…) sites de destination…
Bien sûr je vais être caricatural et schématique, mais c’est pour mieux appuyer le fond de mon propos…
Loin de moi l’idée de nier l’importance d’un bon référencement. Au demeurant l’article publié ici par Philippe Fabry pas plus tard qu’hier démontre s’il en était besoin son utilité.
Depuis pas mal d’années je participe aux réflexions autour de la conception des sites des offices de touristes et des institutionnels du tourisme en Alsace. Et je m’aperçois davantage chaque jour des excès de cette forme de pensée unique qu’on nous rabâche comme un prêche, que dis-je, une incantation ! Combien de fois les « spécialistes » reprennent cette antienne : « ah non ce n’est pas possible à cause du référencement »… Et ne me dites pas que vous ne l’avez jamais entendue, personne ne vous croirait !!!
Et quand, en opposant cette sentence définitive, on bride l’esthétique, la qualité des contenus et la personnalisation des sites, là cela me chiffonne grave ! Car c’est bien le positionnement du curseur entre contraintes du référencement et créativité qui devrait nous inquiéter. Rappelez-vous ces publicités radio ou télé d’antan où l’on nous assénait 18 fois le nom de la marque dans un spot de 30 secondes… absolument révulsif non ? Et bien quelquefois on en est pas très loin sur Internet…
Bien sûr un bon référencement, c’est plus de trafic, mais il ne faut pas confondre popularité et pertinence… Une publicité est-elle efficace seulement parce qu’elle est vue par des millions de gens ? Vaut-il mieux 1 million de visiteurs déçus par un site sans saveur parce que formaté à outrance par les diktats des référenceurs, ou 500 000 visiteurs séduits et prêts à boucler leur valise ? J’avoue que posée comme ça, l’évidence saute aux yeux 🙂 J’avoue aussi que la réalité est éminemment plus contrastée…
Quelques exemples d’excès couramment rencontrés :
- la personnalisation du site par l’internaute à partir d’un profilage thématique : il fait grincer les dents des spécialistes parce que générateur de « dupplicate content » ; c’est ballot, cette personnalisation répond justement aux attentes fortes des touristonautes
- le graphisme des signatures ou des titres : les référenceurs se plaindront à chaque fois qu’apparaîtra la volonté d’afficher une image-titre au motif que le référencement d’une image est moins performant ; c’est bête parce que tout écrit en Arial, c’est un peu morne, non ? Et puis ce serait quand même bien d’inclure la signature du code de marque qui a coûté des centaines de milliers d’Euros à la collectivité…
- l’insertion de widgets ou iframes : « mais une iframe ne permet pas le référencement » ; dommage cela nous aurait permis d’éviter de vous demander de développer les mêmes services et d’économiser ainsi quelques milliers d’Euros…
- etc…
Je sais, je suis excessif, le référencement c’est important et cela mérite attention et rigueur. Mais franchement, vous ne trouvez pas que quelquefois il est nécessaire de forcer le trait pour se demander si un certain dogmatisme technique ne nous conduit pas à un conformisme latent et insidieux pour nos sites Internet ?
Camarades, restons attentifs pour que nos sites de destination conservent une puissance d’enchantement et tout simplement donnent envie… Ce n’est qu’un début, le combat continue ! 🙂