Bon, Jean-Luc nous a fait un peu la leçon en début de semaine parce que l’on ne parlait pas assez de numérique sur un blog e-tourisme… Pas faux. Et bon, je me suis un peu senti visé avec mes longues tirades sur la collapsologie et ma fameuse éco-anxiété, hein Paul…
Donc, j’ai pris le parti de répondre vraiment à sa demande en vous proposant ma relecture des 10 tendances émergentes ou persistantes à prendre en compte en 2020 pour les marketeurs et les communicants, rédigées par Hervé Monier, avec ma petite touche bien sûr ! C’est parti pour le décryptage des tendances 2020 du marketing!
Bon, j’avoue que j’ai un peu de chance ou de feeling car pas mal de ces 10 points sont liés aux valeurs que je défends…
1 – Lutte contre les fake news, quête d’authenticité et développement du deep content
Et oui, les fake news sont partout ! Et alors ? C’est quoi le rapport avec le tourisme et nos destinations ? Et bien, je pense qu’il va surtout falloir continuer à être sincère dans les informations que l’on va présenter aux visiteurs. En ce moment, il s’agira par exemple pour les stations de montagne de faire des live sur les conditions d’enneigement… car on entend un peu tout et son contraire sur ce sujet !
Concernant le deep content, c’est-à-dire la création de contenus longs, profonds dans les sujets. Prenez exemple sur ThinkerView par exemple, non ? Des interviews de plus d’une heure sur un sujet, détricoté dans tous les sens. Et si on présentait en profondeur certaines personnalités du territoire, ces personnes qui vivent et qui respirent fortement la destination… D’ailleurs, en parlant de Deep Content, je ne sais pas si vous avez remarqué mais les vidéos de moins de 2 minutes, ce n’est plus trop la tendance… Impression confirmée par les influenceurs d’ailleurs.
2 – Essor d’une communication engagée, impliquante et engageante
Bon, sur ce point, on a vu des choses intéressantes en France en 2019. Le lancement du Manifeste sur le tourisme bienveillant par exemple par le CRT Auvergne Rhône Alpes est une belle réussite ! A travers mes rencontres avec les territoires ces derniers temps, je sens que cette prise de conscience commence à toucher au sens profond des destinations, voire même à leur marque… Quelle sera la première destination à intégrer dans sa baseline sa raison d’être ? Avez-vous lu par hasard le dernier livre d’Elisabeth Laville, la directrice du cabinet spécialisé en développement durable et en communication responsable, Utopie, sur les marques positives ? Un bel ouvrage où, malheureusement, on ne recense encore aucune marque du tourisme ou destination… A vous de jouer, non ?
Et sinon, à défaut, vous pouvez toujours candidater pour organiser les Universités du Tourisme Durable en 2021 ou 2022, l’association ATD est justement en train de faire son choix… vous avez jusqu’à fin mars !
3 – Décollage du « social selling », un pas plus loin dans les stratégies d’employee advocacy
Bon, là, j’avoue, j’ai dû faire quelques recherches et j’ai pris l’option « appel à un ami ». Sur les questions de social selling (commercialiser des offres touristiques à travers les réseaux sociaux et surtout pousser ces offres au bon moment !), j’ai demandé à mon ami Nicolas de Dianous. Il m’a dit que ce n’était pas encore fou fou dans le secteur du tourisme mais que les acteurs qui se bougent bien, ce sont, comme souvent, les stations de sports d’hiver comme Val Tho… d’ailleurs il en parle dans l’une des dernières études de We Like Travel spécial Montagne… #jdcjdr
Sur l’aspect des marques employeurs et de l’influence par les employés d’une structure, je vois beaucoup de techniciens d’office de tourisme sur Facebook (à titre professionnel surtout non ?) mais valorisez-vous aussi votre travail auprès de votre réseau d’amis et de famille ? Et vous, au niveau de la direction, avez-vous déjà pensé au rôle d’influenceur de vos salariés, que ce soit pour recruter de nouveaux éléments ou des clients… ?
4 – Avènement d’une communication enfin plus inclusive…
Je ne reviens pas sur le mouvement #MeToo et sur l’excellent pitch d’Amélie de Ronseray l’an dernier…
Or, derrière cette notion d’inclusion, qu’a-t-on réellement vu au-delà du label tourisme et handicaps ou de celui de Destination pour tous… On a rapidement parlé du voyage en solo pour les femmes mais qui peut me citer une destination qui a vraiment jouait le jeu de l’inclusif dans la promotion générale de sa destination ? Qui ?
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Oui, ok, le Québec… mais à part eux ?
5 – Une communication sans cesse plus proche, personnalisée et immersive
Quand on lit ce titre, forcément on se dit que ça parle de datas et d’IA (Intelligence Artificielle…) mais réussir à proposer une offre et une communication hyper personnalisée. On parle donc de « phygital »… Par exemple, le phygital commerce est un point de vente physique qui intègre les données et méthodes du monde digital dans l’optique de développer son chiffre d’affaires. En gros, grâce à la donnée récoltée, on arrive à proposer une offre unique et adaptée au visiteur.
Vous serez au point à la fin 2020 vous ?
6 – Vers des dispositifs plus frugaux et efficaces ?
Ahhh, ça, j’aime bien ! Oui, fini le « snacking content », les vidéos de chat ou de gens qui se cassent la gueule ! Place à la slow communication ! Moins mais mieux sera le crédo de 2020 pour la communication. Désormais, on arrête de sortir la GoPro et le Reflex à tout va bien. On se pose un peu et on assume une communication plus éparse et plus qualitative ! Bon, est-ce que ça va vraiment avec les algorithmes des réseaux sociaux en 2020… pas sûr sûr mais bon, vous pourrez toujours le faire sur vos (futurs ?) sites Internet avec du contenu qui répond directement à un besoin précis de l’internaute, voire même à un internaute précis ? Des sites Internet sobres, épurées, classes, efficaces et efficients… mmmmh, le rêve quoi !
7 – Vive le storytelling transmédia et les stratégies narratives ambitieuses !
Bon, là, on rentre un peu dans le dur. Ça va néanmoins dans la continuité du point précédent quand je dis qu’il faut se poser un peu et ne pas tirer à tout va ! Construisons un schéma narratif où l’on part du besoin spécifique du visiteur et où on lui amène petit à petit la solution, c’est-à-dire, la venue chez vous ! Ou encore, gardez toujours en tête la finalité, la raison d’être ou les valeurs de votre destination et tournez autour avec des communications qui se raccrochent toujours à ce point focal !
Là-dessus, je vous remet pas les publications de RedBull hein… bon si ok !
8 – Quand la communication interne reprend des couleurs…
Oh que oui ! Quel sujet ça pour nous dans les destinations ! Et si on se disait qu’on fait moins de réunions en 2020 et qu’on arrive à bosser autrement, qu’on arrive à communiquer (et à décider) de manière plus directe ?!
Derrière ces enjeux de communication interne dans les organisations, il y a forcément les notions de confiance, de commun et de sens.
Dans les 5 défis qui sont présentés dans l’article, je valide en particulier : oser une communication plus authentique et moins langue de bois (disons nous les choses hein) ou encore le défi de redéfinir les missions de la communication interne en intégrant les nouveaux enjeux de la structure (et de la société je rajouterais !).
9 – Une nouvelle ère pour les relations influenceurs et le marketing d’influence ?
Ahhhh, l’influence ! Là aussi, ça bouge à fond en les écoutant un peu sur les réseaux sociaux. D’une part, on sent une lassitude qui émerge et une frustration des internautes face à cette vie parfaite. D’autre part, il y a une réelle maturité à la fois des agences et des influenceurs. C’est vraiment de l’excellent travail pour les plus professionnels (dont c’est le métier à 100%). Quand je vois les dernières publications de Bruno Maltor, ça claque !
Après, il y a clairement un écrémage dans la capacité des influenceurs à devenir professionnel et là, il faudra assumer pour une destination à aller chercher de la niche, de la spécificité dans les communautés de ces blogueurs.
10 – Et si la communication et les communicant.e.s devenaient plus éthiques ?
Bon, bah là, je n’ai plus grand-chose à dire… Vous l’aurez compris, la communication et le marketing se doivent aussi de devenir responsable en 2020. Et oui, quand une destination s’engage en matière de tourisme durable, cela devra aussi transparaître dans le marketing et la communication. Toute comme pour une entreprise à travers sa démarche RSE (Responsabilité Sociétale de l’Entreprise), c’est bien toutes les actions de l’organisation qui intègrent les valeurs à défendre !
Et donc quand Jeff Bezos annonce qu’il investit 10 milliards pour le climat… C’est louche parce que la politique RSE d’Amazon, elle est introuvable ! 😊