Lundi 16 juillet 2018 : quand Google Maps devient payant

Publié le 16 juillet 2018
3 min

Je me souviens d’une journée technique des offices de tourisme d’Aquitaine en décembre 2006 sur la cartographie, dont je faisais le compte-rendu ici sous le titre « la carto fait un carton ». Les 50 participants découvraient la magie de Google Maps apparue en France depuis quelques mois. Avec une question sur toutes les lèvres : « mais cela va-t-il rester gratuit? ». La réponse de tous les intervenants était la même, reprise dans le compte-rendu « Google n’est certes pas une association caritative, et il faut s’attendre rapidement à une solution payante”. Sur le fait que Google ne soit pas une association caritative, on avait tout juste : ils ont même attendu douze ans le temps de se rendre totalement incontournables, de posséder un nombre incroyable de données, avant de vous faire passer à la caisse… Le principe du dealer! Car depuis ce matin, lundi 16 juillet, Google Maps est en partie payant.

Lorsque l’on regarde le nombre d’organismes locaux de tourisme qui utilisent Google Maps, de façon statique ou dynamique, sur leur site web, c’est loin d’être neutre

La carte interactive de Jura tourisme

Qu’est-ce qui devient vraiment payant ?

Déjà, pour être juste, il faut dire que Google Maps était déjà payant pour de très gros volumes d’activité (par exemple, 25000 affichages par jour pour une carte ); ce qui ne concernait pas finalement beaucoup de sites.

A partir d’aujourd’hui, presque tout devient payant mais chaque utilisateur bénéficie d’un crédit de 200$ par mois. 

Ce crédit permet donc un certain nombre d’affichages « gratuits ». La tarification de Google prend en compte différents cas d’utilisation de ses cartes :

Pour « Maps », c’est à dire l’affichage de carte :

  • chargement web de cartes statiques : le crédit de 200$ permet jusqu’à 100 000 affichages par mois
  • chargement web de cartes interactives :le crédit de 200$ permet jusqu’à 28500 affichages par mois
  • chargement web de cartes street view dynamiques :le crédit de 200$ permet jusqu’à 25000 affichages par mois

Seul les affichages au sein des applis reste gratuits de façon illimitée.

L’ensemble de la tarification de Google est disponible ici 

Un numéro de carte bancaire contre un crédit de 200$ par mois.

Immédiatement, pour la majorité des offices de tourisme, ces nouveaux tarifs ne sont pas impactants, car le nombre d’affichages est compris dans le crédit de 200$ par mois.

Mais imaginons que demain, Google baisse son crédit. Le simulateur permet de voir que même une très faible utilisation aurait un coût. Dans l’exemple ci-dessous, l’affichage de 1500 cartes statiques par mois représente 3 dollars, et l’affichage de 1000 cartes dynamiques 7 dollars.

  Certes, peut-être que Google attendra 12 ans de plus avant de supprimer le crédit de 200$. Mais ce qui est très malin, c’est que depuis ce matin, pour continuer à bénéficier de l’API Google sur votre site, vous avez été obligé (ou votre développeur) de fournir un numéro de carte bancaire à Google… « au cas où vous dépasseriez votre crédit gratuit », est-il précisé dans la FAQ

Si ce n’est pas payant aujourd’hui, ça en prend vraiment le chemin…

Alors, des alternatives ?

En attendant, certains collègues commencent à migrer, comme nous l’a expliqué Gwenaëlle de Vendée Vallée : « Nous n’avons pas estimé le coût mais notre problème principal était que nous ne disposions pas de Google API car pas de CB (car pas de régie ;o). Donc, le prestataire a installé Open Street Maps lié au SIT« .

Car , heureusement, il y a d’autres façons d’afficher de la cartographie dynamique sur son site sans passer par Google Maps. Vendredi 20 juillet, Guillaume Cromer vous proposera dans ces colonnes un billet sur diverses alternatives, et le vendredi 27, je vous livrerai le témoignage de l’office de tourisme du Seignanx dans les Landes, qui s’est servi de la cartographie alternative comme un projet de territoire.

Et vous, vous restez chez Google ?

 

 

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Jean Luc Boulin est consultant en tourisme : Intervention auprès des élus et des prestataires touristiques, coaching, accompagnement des équipes et des directions sont ses principaux champs d'intervention. Avec deux exigences : se mettre à la place du client et oser l'innovation. Directeur de l’office de tourisme de l’Entre-deux-Mers (Gironde) et du pays d’accueil touristique du même nom pendant plus de dix ans, Jean Luc Boulin a dirigé la MONA [...]
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