C’est la rentrée des classes, et pour le blog aussi !
A partir du mois de septembre, vous aurez droit à trois nouveaux articles chaque semaine : les lundis, mercredis et vendredis. Les autres jours seront relâche pour les lecteurs comme pour les auteurs. Mais nous ne nous interdisons pas de rediffuser des articles des mois précédents.
Je voulais vous parler ce matin d’alternative à Google Maps en illustration concrète de ce billet de Guillaume Cromer diffusé en juillet, et lié à la décision de Google de rendre payant son application cartographique.
Une décision qui n’est pas neutre pour un nombre non négligeable d’organismes de tourisme. Ainsi, Karine Feige, en charge d’APIDAE nous expliquait les conséquences pécuniaires de cette décision : n »ous avons, mensuellement, entre 800 000 et 1 000 000 d’affichages de la carte dans les interfaces Apidae sur plusieurs fonctionnalités (affichage de la carte en résultats de recherches, recherches par l’adresse, recherches sur un polygone, géolocalisations de l’adresse au moment de la saisie et repositionnement, …) – cela signifie un coût qui varie entre 2 500 et 2 700 € par mois – »
La bonne idée de l’office de tourisme du Seignanx
Le Seignanx est un office de tourisme de la côte landaise, qui a décidé il y a quelques temps de refaire sa carte touristique. Rien d’original jusqe là me direz-vous. Sauf que la cartographe qui réalisait les cartes papiers du Seignanx depuis très longtemps fait découvrir la solution OpenStreetMap. Et c’est depuis, devenu une passion pour Jérôme Lay, le directeur de l’office.
« J’associe l’équipe de l’Office de tourisme, nous dit Jérôme, qui n’a jamais caché son appétence pour l’éco-tourisme, les logiciels libres et le développement durable ; sans oublier le collectif de contributeurs qui se connecte régulièrement à OSM pour qualifier et compléter les données du territoire. »
L’idée a fait son chemin : utiliser Open street map, et améliorer le contenu cartographique du territoire.
Open Street Map est en fait le wikipedia de la cartographie, et chacun peut intervenir sur le contenu. Un territoire peut donc agir sur la carto, en rajoutant des éléments, des récisions. Dans le cas du Seignanx, cela a été couplé avec les données issues du SIT régional.
Le résultat coté utilisateur
Coté utilisateur, cela permet une approche cartographique multicanal. A l’accueil de l’office de tourisme déjà : l’édition de cartes personnalisées est prévue :
On sélectionne l’offre qui intéresse le touriste et on l’imprime en A3 couleur via notre photocopieur. Exemple : le personnel édite une carte avec les parkings CC, les sentiers et les restaurants pour répondre à la demande d’un camping-cariste (qui n’est pas intéressé par une carte qui affiche les hôtels). Cela apporte un service supplémentaire aux visiteurs quand le personnel dispose d’un peu de temps (hors saison, évidemment pas le 15 août…). »
L’accès à la carte du territoire se fait sur un écran intégré à un meuble en … pin des Landes
Le visiteur a aussi un accès coté web, grâce à un site dédié https://seignanx.carto.guide/ qui fonctionne avec une superposition de couches. Une base de données cartographique très complète en somme, et surtout évolutive
Pour une fois, a été pensé le lien entre print et web. En effet, le visiteur peut taper le numéro du picto qu’il a sur sa carte papier dans la page web dédiée et disposer de plus d’informations
Les implications coté Office de Tourisme
Elles sont nombreuses : tout d’abord, le sentiment pour l’équipe d’être totalement maître de ses données notamment cartographiques, ce qui dans notre domaine d’activité constitue un fondamental !
Mais c’est aussi une sacrée histoire participative, par l’organisation de carto-parties, faisant appel à des contributeurs pour améliorer la carte du territoire
« Oui, le projet s’accompagne en effet de demi-journées (ou de soirées…) au cours desquelles nous formons ces contributeurs. Au total nous en avons formé 60 cette année ! Ces « carto-parties », véritables outils d’animation territoriale, permettent d’associer des habitants citoyens. On trouve de nombreux profils : retraités, bénévoles, étudiants, professionnels du tourisme, collectivités… et pourquoi pas à l’avenir des visiteurs ?!?! »
Un projet en mode « work in progress »
Pour Jérôme Lay, directeur de l’office de tourisme, un tel chantier est toujours ouvert :
On ne peut pas faire tout, tout de suite. Ça avance en mode « work-in-progress », selon le principe de l’amélioration continue. On apprend à mâcher lentement, ce n’est pas si évident (la route est longue mais la voie est libre)… Il ne s’agit pas d’un projet « clé en main ».
En plus, cette carte permet de valoriser le territoire autrement que par ses commerces et ses « MyBusiness Places » : équipements, bancs publics, points d’eau, sentiers, points de vue, déchetteries, accès handicap… Si un thème a un intérêt pour le public (touristes et/ou habitants) et qu’on a une donnée actualisée à mettre en face, on peut développer et ajouter un nouvel onglet (magasins bio ? toilettes publiques ? graffitis ?…).
Surtout que avec Open street map, les possibilités d’évolution sont importantes : on peut lier les objets à une page wikipedia, travailler en 3D, ou même faire du steet view. Tout est ouvert…
De nombreuses applications permettent de travailler à partir d’Open Street Map, comme Umap pour construire sa carte sur mesure.