Retour sur Voyage en multimédia

Publié le 6 février 2012
4 min

Cette année, il fallait être courageux pour venir jusqu’à Saint-Raphaël, surtout pour les automobilistes qui ont dû braver la neige et les longs embouteillages !

Mais force est de constater que les exposants, les intervenants comme la plupart des participants inscrits étaient motivés pour assister à ces deux journées de rencontres, organisées de main de maître par Benoît Dudragne, Régis Courvoisier et son équipe. Difficile de résumer les contenus d’une vingtaine d’ateliers quand on en a suivi que cinq, j’insisterai donc plutôt sur l’ambiance générale et les retours glanés ça et là. D’autant que vous allez pouvoir retrouver l’intégralité des présentations directement sur le site de Voyage en Multimédia.

Voyage en multimédia

L’exposition relayait bien les tendances actuelles : mobilité et accueil numérique étaient bien les deux stars, avec moultes applications, immersions et tablettes, vitrines, écran tactiles. Et les premiers retours, des exposants comme des visiteurs ont semblé tout à fait positifs, l’offre et la demande se sont bien rencontrés ! Les ateliers quant à eux, se séparaient en parcours, les privés d’un côté, les publics de l’autre (sans frontière étanche toutefois !), les débutants, les confirmés. On constate néanmoins une disparité assez importante en matière d’appréhension des enjeux. Les participants sont encore bien souvent trop focalisés sur les outils, insuffisamment sur les enjeux, et les ateliers traitant de stratégie ont parfois manqué d’interaction avec une salle dont on sentait qu’elle était un peu prise au dépourvu. A l’inverse, des structures un peu plus avancées ont pu se sentir en décalage, insuffisamment nourrie dans leur réflexion. Il apparait bien difficile de satisfaire l’hétérogénéité de niveau des participants, bien que la segmentation opérée par les organisateurs allait parfaitement dans ce sens.

On a encore l’impression que certains découvrent les réseaux sociaux, que des prestataires préfèrent encore ignorer les avis voyageurs, l’opportunité d’utiliser différents canaux de distribution, que bien peu d’institutionnels ont élaboré une réelle stratégie vis-à-vis de clientèles identifiées, peinent toujours à partager, mutualiser. Néanmoins, ce qui ressort de ces deux journées, c’est le plaisir de se rencontrer, de se retrouver, d’échanger, et une curiosité souvent satisfaite lorsque l’on va écouter ce qui se dit de l’autre côté de la frontière. Des institutionnels bien inspirés ont ainsi mieux compris les problématiques de leurs adhérents en assistant aux ateliers qui leur étaient dédiés, et inversement !

L’une des conclusions pourrait être qu’il convient de faire preuve de beaucoup d’humilité tant on ressent que l’on est encore dans l’expérimentation sur de nombreux sujets, de beaucoup de curiosité, tant l’on peut se nourrir des expériences des autres, tous secteurs confondus, mais aussi d’un vrai professionnalisme : on peut se tromper sur les outils, sur un prestataire technique, sur un partenaire, mais pas sur sa stratégie !

Bon OK, vous allez me dire « rien de neuf sous le soleil, il y a encore du boulot pour évangéliser les plus éloignés, faire progresser ceux du milieu et continuer d’accompagner les plus en avance. » Et c’est vrai… Mais VEM, c’est aussi la promesse d’un grand nom qui vous emmène un peu plus loin et l’on comptait bien sur Michel Serres pour succéder avec brio à Joël de Rosnay. Mais un empêchement plus ennuyeux que les conditions météorologiques ne lui ont pas permis d’être parmi nous et c’est Luc Ferry qui a accepté le défi en dernière minute de le seconder. S’il nous est apparu en fervent mobinaute, utilisant avec joie les applications territoriale, surtout avec de la réalité augmentée, s’ils nous conté l’épopée de Gilgamesh ou encore entretenu du mariage d’amour vs. celui de raison, Luc Ferry n’a pu éviter quelques poncifs sur les réseaux sociaux, les avis consommateurs, l’etourisme virtuel, que n’ont guère contrebalancé des réflexions intéressantes sur l’innovation concurrentielle sans but ni souffle.

Ce sont finalement plutôt des anonymes, isolés pendant les 24h dans une salle, qui lui auront volé la vedette en cette fin de manifestation. Je parle des participants au Hackaton, qui avait pour mission d’inventer des usages, des fonctionnalités, des dispositifs à partir de jeux de données mis à disposition par l’ADT du Var. Cinq équipes ont participé, avec le support de La Cantine toulonnaise et on attend avec impatience de pouvoir en savoir davantage sur leurs réalisations. Pour la petite (ou peut-être grande !) histoire, c’est l’équipe ZenMeUp qui l’a remporté avec un projet de conciergerie digitale mobile.

Une deuxième conclusion alors : la star, c’est le collectif (oui oui, on a parlé rugby aussi !), celui des hackatoniens, celui que forme l’organisation, celui des intervenants parfois concurrents qui partagent intelligemment sans se tirer dans la patte, celui des participants, et quand en plus il y a un peu de bonne humeur, on peut bien nous ajouter une tempête sur la méditerrannée, on reviendra à #VEM4 !

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Ludovic a démarré sa carrière en Auvergne, à l’Agence Régionale de Développement, puis dans un cabinet conseil sur les stratégies TIC des collectivités locales. Il a rejoint en 2002 l’Ardesi Midi-Pyrénées (Agence du Numérique) et a plus particulièrement en charge le tourisme et la culture. C'est dans ce cadre qu'il lance les Rencontres Nationales du etourisme institutionnel dont il organisera les six premières éditions à Toulouse. À son compte depuis [...]
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