YouTube propose de partager ses revenus publicitaires avec des créateurs de vidéos génératrices d’audiences. La plate-forme a généré 30 millions de visiteurs uniques par mois en France (selon Médiamétrie lors d’une enquête portant sur février 2013) et a annoncé atteindre 1 milliard de visiteurs par mois au niveau mondial, soit selon son dernier communiqué, la moitié de la population d’internautes du monde. Son offensive correspond à un besoin clair : gagner des annonceurs lassés par l’accumulation de vidéos d’amateurs peu convaincantes. Et au passage, envisager sa rentabilité. En outre, l’opérateur teste un mode de rémunération à la manière du CNC (Centre National du Cinéma : j’adore ce genre d’information venant des tenants de la libéralisation de la culture qui trouvent finalement intérêt à certaines de nos recettes bien françaises !) : l’avance sur recettes publicitaires. Certaines sociétés de production et pas des moindres, comme Endemol, sont partenaires alors que des créateurs commencent à gagner leur vie avec ce principe de rémunération au clic.
Alors que l’institutionnel touristique cherche de nouveaux espaces de communication avec les prospects, la vidéo apparaît comme l’élément central du moment. Les initiatives de formation et de production se multiplient d’ailleurs. Quelques chiffres le confirment également et démontrent la migration également du public vers des vidéos en mobilité :
- La vidéo, 90% du trafic du web en 2013 (Cisco)
- 42% des Français participent à des réseaux sociaux, parmi eux 74% partagent des photos ou vidéos (Arcep)
- Stabilité de l’audience des vidéos via PC (+1% en 2012) mais +110% via mobiles (ComScore)
Lors du premier Forum du Tourisme Numérique de Deauville, j’ai eu le plaisir d’animer un atelier avec trois amis intervenant pour présenter leurs démarches en matière de vidéos. Trois témoignages précis pour répondre à différents types de besoins et de moyens.
Huile de coude à Kaysersberg
Christophe Bergamini ne sort jamais sans son smartphone et entre sa Vallée de Kaysersberg et la station du Lac Blanc en Alsace, il est toujours à l’affût de l’actualité locale. Il assure vraiment une mission de reporter des bonnes nouvelles touristiques de sa destination et filme les bons instants avec son compagnon favori et dope ainsi le trafic web avec plus de 103 000 visionnages portés par une petite production d’instantanés comme cette interview sur le vif et de bonne facture. Le format des 30 secondes est alors parfait. Conclusion à l’attention des directions d’offices de tourisme : formez vos personnels, équipez les au moins d’un smartphone et incitez les à saisir les bons moments.
Investissements et formation à Brive la Gaillarde
Stéphane Canarias a décidé de former une partie de son équipe (1800 €), de l’équiper à hauteur de 3800 € et de consacrer du temps et de l’énergie à la vidéo. A ce jour, l’Office de Tourisme de Brive gère deux chaînes sur Youtube :
- La chaîne généralise de la destination Office de Tourisme de Brive avec ses sous-rubriques : près de 90 vidéos, 65 000 vues
- La chaîne du « Brive Festival » : 42 vidéos, 63 000 vues.
- Au total : 140 vidéos et 130 000 vues
Conclusion : un succès certain, notamment en termes d’émulation et de visibilité, mais des besoins pour monter en gamme et dégager du temps afin de faire vivre les vidéos et leurs interactions.
La vidéo avec force et humour au Québec
Julien Cormier a expliqué comment les services du Ministère du Tourisme du Québec ont travaillé pendant 8 semaines pour définir un concept d’histoire dynamique, évocatrice du Québec et susceptible de créer de l’émotion et de l’enthousiasme auprès de 4 marchés prioritaires : USA, Ontario, Royaume Uni et France. Avec un investissement de 18 000 euros pour la scénarisation et le montage, la vidéo bande annonce de 64 secondes Québec Original a gagné les coeurs de 339 000 Français et de 350 000 personnes des autres marchés. Par ailleurs, les rushes ont permis de remonter plusieurs brèves vidéos de 15 et 30 secondes, tout aussi sympas et ont généré un fort succès. Conclusion : l’histoire doit être forte et le temps court est de plus en plus privilégié.