En cette rentrée, l’agence de visibilité internet Objectif Papillon nous fait part d’une enquête qu’elle a menée auprès de 165 gestionnaires de destination (CRT, ADT/CDT, CCI, Agences…) afin de mieux connaître leur perception et travaux sur le thème du référencement naturel. Je vous poste ci-dessous les résultats publiés par l’agence, après m’être permis quelques réflexions/interprétations complémentaires :
- si 98% des répondants jugent que le référencement naturel est essentiel, presque 2/3 le gèrent exclusivement en interne, alors que 53% s’estiment novices (contre 28% initiés, et 19% experts) : n’y aurait-il pas un problème ?
- de fait, les actions se bornent généralement à l’optimisation des contenus (58%), un peu d’analyse de mots-clés (23% seulement) ou du netlinking (18% ??!!), et l’on tombe sous la barre des 10% des que cela devient un peu plus technique (audit, formation écriture web, rich snippets, monitoring, redirection, …)
- cela peut probablement expliquer les 52% qui s’estiment moyennement, peu voire pas du tout satisfait de leurs résultats en terme d’évolution du positionnement, alors que 38% avancent n’avoir aucune explication à cette insatisfaction (la première réponse de loin !).
Le constat me semble relativement inquiétant, dans la mesure ou bien que jugé primordial et compris dans la plupart des structures, le référencement naturel ne fait pas aujourd’hui l’objet d’une sous-traitance à des prestataires professionnels au même tire que de nombreux autres sujets, parfois bien moins techniques. Encore probablement un mirage du web et de discours parfois trop simplifié qui laissent à penser aux directions qu’un webmaster peut gérer cet aspect en interne.
Un peu plus tôt dans l’été, Sitra a mis en ligne les conclusions d’un livre blanc commandé sur le duplicate content. Suite aux récentes mises à jour de l’algorithme de Google qui promettait de chasser les pilleurs de contenus, on s’est inquiété des conséquences que cela pourrait avoir sur le référencement des sites reprenant les contenus issus des mêmes bases de données, régionales, départementales ou locales. Pierre Croizet l’évoquait déjà dans ces colonnes dans un billet du 20 avril 2011. Les résultats de l’observation mise en place par Sitra et l’Agence Empirik livrent des conclusions plutôt rassurantes :
- aucun des sites observés n’a souffert d’un « déclassement » suite aux mises à jour de Google, le caractère institutionnel de ces acteurs leur octroyant, comme l’avait dit Google, une certaine légitimité et confiance.
- une compétition peut néanmoins s’instaurer entre les différents acteurs utilisant ces données : à noter que les partenaires institutionnels prennent le dessus sur les partenaires privés parmi les diffuseurs de Sitra. C’est ensuite la qualité de l’éditorial des sites et de leurs actions en référencement naturel qui fait la différence.
- une des conclusions importantes est que la peur irraisonnée qui a pu conduire certains acteurs à se poser la question de l’alimentation et du partage des bases de données touristiques n’a pas lieu d’être. Bien au contraire, une bonne utilisation des données partagées peut conduire à un gain démontré en matière de référencement naturel. C’est le cas notamment sur les recherches de longue traîne, où Google tolère tout à fait le duplicate content en affichant dans sa première page plusieurs diffuseurs de l’information issue de Sitra.
- enfin, le livre blanc se conclut sur une série de recommandations au vu des évolutions à venir, avec notamment la galaxie des outils de recherche ad hoc déployés par Google (Hotel Finder et autres potentiel à venir), le web sémantique avec l’enrichissement progressif du knowledge graph de Google, ou encore les rich snippets qui génèrent des taux de clics supérieurs.
Deux contributions qui viennent donc s’ajouter à la série de billets que nous avions fait paraître après les #ET8 (« Petit panda mais gros effets », « Le Penguin qui rend les référenceurs manchots« ), et qui s’enrichiront encore lors des #ET9 avec l’atelier au cours duquel interviendra Olivier Andrieu, d’Abondance.