Pour témoigner des ateliers des #et9, la rédaction a demandé à plusieurs animateurs d’être rédacteur invité sur le blog. C’est aujourd’hui Alexis Mons qui présente l’atelier A4 sur l’opendata.
J’ai eu l’honneur et le plaisir d’animer l’atelier sur l’Opendata des dernières #ET9. L’intérêt des Rencontres sur ce sujet, c’est sa constante inscription comme atelier au programme depuis 4 éditions. Sachant que je les ai moi-même toutes faites, et animées deux fois, c’est dans la durée que je vais vous parler de cela.
La singularité de cet épisode tenait dans le fait qu’il rassemblait des acteurs déjà valorisés au 4e Dataconnexions qui a eu lieu juste avant l’été. Dataconnexions est le concours d’application d’Etalab, la mission du gouvernement pour l’opendata. En précisant que Emakina intervient pour Etalab depuis deux ans, vous comprendrez que je n’ignore rien du sujet.
Ce Dataconexions a donné lieu à un focus tourisme et à un prix spécial remis à l’ADT des Alpes de Haute-Provence, avec un jury dans lequel figurait Karine Feige de SITRA et la RN2D, les 3 intervenants de l’atelier 4 de Pau. Surtout ce Dataconnexions a été le lieu d’annonces importantes pour le secteur. Madame le Ministre Sylvia Pinel a annoncé la mise en opendata effective des données Atout France sur data.gouv.fr et invitant le secteur institutionnel à faire de même, objectif annoncé de 50% d’ADTs jouant le jeu à fin 2013.
C’est sous cet angle que j’ai voulu lancer les débats avec la RN2D. Pascal Vinot a fait le boulot en reposant les bases du sujet et en insistant sur l’importance de prendre le train, dans le contexte d’un Etat qui aiguillonne le secteur.
Deux jours avant l’atelier, la Gazette des Communes a opportunément sorti un dossier sur le sujet. Intitulé Open data et tourisme : un potentiel qui reste à transformer, il revenait notamment sur le dernier Dataxonnexions, avec un angle d’observation classique de l’opendata, sa capacité à susciter des applications mobiles. C’est un classique car l’opendata a bâti sa légende sur ses concours et hackatons, cette capacité à susciter des vagues applicatives. Sans surprise, l’article montre que ces marées ont peu de lendemains et que ce sont les acteurs installés qui en profitent.
Tout cela est d’une banalité affligeante et ne peut maintenir le secteur que dans l’inertie, au motif de l’inefficacité de l’opendata à susciter de lui-même des services et applications. C’est ignorer que l’on n’a rien sans rien et que ces concours n’avaient de sens que pour évangéliser le marché. On n’en est plus là aujourd’hui. Dataconnexions lui-même, couronne des réalisations installées et appuyées sur un solide business-model. L’opendata n’est pas une recette à fabriquer des applications, c’est un constituant des modèles d’affaires modernes et un enjeu du nouveau modèle que recherche le secteur.
Car ce n’est pas comme si cette 9e édition des ETs n’avait pas été marquée par la quête frénétique de la bonne solution de mutation, comme je l’ai dit dans un billet récent. Or, tant l’ADT04 que SITRA, invités dans l’atelier opendata, sont de parfaits exemples de mutation.
Pour l’ADT04, Pierre Dabout a joué le jeu du pragmatisme et des choses simples, positionnant l’opendata comme la réponse à l’ère post-SIT, celle où l’on ne possède pas les données, mais où on les exploite. L’inscrivant comme modèle dans le choix structurant de refonte de l’environnement informatique de l’ADT, il a insisté sur les économies réalisées, la rapidité de réalisation, la practicité au quotidien. J’aurai aimé qu’il évoque un peu plus l’exploitation transfrontalière avec ses collègues italiens, mais le temps nous a manqué.
Karine FEIGE a une nouvelle fois présenté SITRA. Nous avions déjà joué ensemble deux ans auparavant sur le même thème. SITRA a bien grandi, s’est affirmé et Karine a couronné tout cela en présentant cet ancien CRT devenu « entreprise de service », terme qu’elle reprendra le lendemain sur la scène des 15′.