Le big data au service des professionnels du tourisme

Publié le 19 août 2014
5 min

Durant ce mois d’août, la rédaction vous propose une rediffusion des articles les plus lus sur notre blog.

L’article de ce jour a été publié en février 2015

De retour de Voyage en multimédia, je vous propose un rapide compte-rendu de l’atelier consacré au big data : « Pourquoi le Big data et le monitoring vont changer nos vies de touristes connectés ? ». Aujourd’hui beaucoup de données sont produites. Elles sont des sources extrêmement riches d’information.

Vous avez dit big data ? 

Le big data ce n’est pas simplement analyser des données. Et beaucoup pense à tord avoir mis en place une démarche s’appuyant sur les potentialités offertes par le big data. A ce sujet Dan Ariely, professeur de psychologie et d’économie comportementale à l’Université Duke en Caroline du Nord aux Etats-Unis a eu une formule amusante, assez proche de la réalité : « Le big data, c’est comme le sexe chez les adolescents : tout le monde en parle, personne ne sait vraiment comment le faire, tout le monde pense que tout le monde le fait, donc tout le monde prétend le faire. ».

Depuis quelques années, et surtout avec le développement des réseaux sociaux et des objects connectés (smartphones, données de géolocalisation…), il y a une croissance exponentielle des données produites. Eric E. Schmidt de Google déclarait en 2010 que « Nous produisons désormais autant d’informations en 2 jours que durant toute l’histoire de l’humanité jusqu’en 2003 ». Selon le cabinet McKinsey, il faut s’attendre à une croissance de 40% des données produites dans le monde de 2011 à 2020. Comment gérer ce flot croissant d’informations hétérogènes et souvent peu structurés ?  Il s’agit également de stocker ces quantités importantes de données et surtout de les traiter. Les méthodes traditionnelles de traitement de l’information étaient incapables de gérer de tels volumes. La montée en puissance des ordinateurs, des capacités de stockage, et surtout la mise en place d’algorithmes sophistiqués permettent de mettre en place des nouvelles méthodologies. En premier lieu, la finalité du big data est d’améliorer en particulier l’efficacité des  prises de décision.

Exemples de données produites en 60 secondes…

Online in 60 Seconds

Le big data, c’est quoi ?

Au niveau mondial,  le big data est au coeur des réflexions des grandes sociétés. Selon le cabinet IDC, le marché du big devrait représenter 16,9 milliards de $ en 2015, avec une progression annuelle moyenne de 40% depuis 2010. On peut résumer le big data en se basant sur la formule des « 4v ». Le big data c’est une quantité gigantesque de données (volume)  publiée en continu (vitesse) dans des formats structurés (une grille tarifaire par exemple) ou non (des commentaires sur les réseaux sociaux par exemple), en provenance de sources diverses (variété) et dont la légitimité n’est pas toujours vérifiée (véracité). Le big data induit in fine un traitement et une analyse fine des données. Pour aller plus loin, je vous propose d’écouter Patrice Poiraud, Directeur de l’initiative Big Data Analytics à IBM France.

Le big data : valoriser des données pour créer de nouvelles opportunités

Le big data vise à donner du sens aux données. Les objectifs du big data pour le marketing sont clairs. Il s’agit avant tout de faire parler les données et in fine apporter de la valeur ajoutée aux clients. Les applications dans le tourisme sont multiples. Cela peut se traduire par une meilleure connaissance des clientèles, des usages et des modes de consommation et bien entendu d’amélioration ou optimisation des revenus. Prenons quelques exemples concrets. Kayak n’est pas simplement un comparateur de prix, mais fait également des prévisions sur les prix à venir (aide à la décision).

KAYAK résultats de recherche

 

On peut citer également Orange avec son offre big data Flux Vision Tourisme. Bouches-du-Rhône Tourisme a utilisé cet outil d’observation afin d’encore mieux appréhender la fréquentation touristique en exploitant les données collectées par le réseau de téléphonie mobile. Les objectifs était de mettre en place des indicateurs pour segmenter les différentes populations présentes sur le territoire et mieux comprendre les déplacements (source). Une démarche similaire a été également entreprise au CRT Riviera Côte d’Azur.

MFG Labs a développé pour Atout France, une carte positionnant le volume des photos prises par des visiteurs provenant du Brésil, de la Russie, de l’Inde, de la Chine (BRIC) . On peut ainsi mieux appréhender la présence des touristes étrangers sur le territoire française. Ainsi cette étude permet de voir que les Russes accèdent à tout le territoire français. Ils sont présents en Riviera (ligne Marseille/Moscou), dans l’arrière pays provençal, à Paris, mais aussi dans le Languedoc, en Alsace…  Les Brésiliens sont bien présents sur Paris et sur la Côte d’Azur mais on a aussi déjà des indices de leur présence sur d’autres destinations. Enfin les Chinois, comme pour les Brésiliens, se rendent déjà dans d’autres régions, en Provence notamment.

Enfin un dernier exemple est le « social media monitoring » (écoute des réseaux sociaux) qui permet aux acteurs du tourisme à tirer profit du big data. Il permet de voir où s’expriment les consommateurs, comment ils parlent des territoires ou des produits, et quels sont leurs centres d’intérêt. Cela permet également d’identifier qui sont les influenceurs en ligne ou bien de mieux connaître  les attentes. Cela peut être aussi de prendre connaissance des sujets les plus discutés ou d’interagir en quasi temps réel avec les internautes.  Pour un exemple concret, je vous renvoie à la présentation de l’étude de synthésio sur les sites d’intérêt touristiques vus par les réseaux sociaux

En conclusion les champs des possibles pour le big data dans le tourisme sont nombreux. Les professionnels du big data imaginent déjà de multiple applications. Il s’agira de plus en plus d’agréger à la fois les données sur les clients, les informations géographiques, transactionnelles voire comportementales et sociales afin de développer un « smart marketing » : c’est-à-dire de cibler une offre précise en fonction du profil du voyageuret de ses achats antérieurs. Ce n’est pas encore gagné quand l’on voit la complexité du parcours client et du cycle décisionnel dans le tourisme ! En résumé le big data, c’est en même temps écouter, observer, analyser, agir et anticiper/prévoir.

A lire

Ajout du 13 février 2014

Atelier I19 Pourquoi le big data et le monitoring vont changer nos vies de touriste connecté from Voyage en Multimédia – Salon e-tourisme
Je partage l'article
Voir les commentaires
5
146 articles
Philippe Fabry est responsable Médias Sociaux à ATOUT FRANCE, où il s’occupe en particulier des problématiques autour de la gestion des réseaux sociaux, des stratégies d'optimisation de sa présence en ligne, et de mise en place de tableaux de bord de performance. Il tient également à titre personnel un blog, www.tourisme-tic.com, avec des thèmes de réflexion sur l’etourisme, la mobilité, les usages, les comportements et attentes des internautes, les tic [...]
Voir les 5 commentaires
Également sur etourisme.info