Chers lecteurs.
Durant ce mois d’août, la rédaction du blog est en vacances. Nous en profitons pour vous faire redécouvrir des articles qui ont été publié durant ces 12 derniers mois.
Ce post de Denis Genevois a été publié le 13 juin 2016
Je fais partie de cette génération qui a grandi avec les Guignols. Je retiens surtout cette grande époque où mon écran résonnait des « OSONS ! » de Jean-Pierre Elkabbach alors Président de France 2 et France 3.
Ce souvenir m’a inspiré ce titre mais c’est surtout un regard dans le rétroviseur, vers les Francos de l’etourisme de l’an dernier, qui m’a donné l’idée de la réflexion que je vais vous livrer: oser le cliché pour séduire son public… Car c’est ce qu’il demande ! Et ce que public veut, lui donner tu dois, comme dirait ce nabot verdâtre de Yoda qui ne manque jamais une occasion de se la jouer…
Mais c’est péjoratif le cliché !
Je t’entends déjà, toi, là au fond, me dire que le cliché, c’est nul et que c’est justement ce que tu veux éviter. OK, mais qui es-tu pour décider ce qui est bien aux yeux de ton public ?
Au contraire, tu peux t’amuser avec les clichés: ton public en veut ? Et bien, tu vas lui en donner !
Le cliché peut en effet être une porte d’entrée très efficace pour aborder le reste, ce que vous voudriez vraiment montrer de votre territoire.
Je m’explique: je suis belge (je sais, c’est la grande classe) et quand je vous dis Belgique, je sais que vous pensez avant tout à trois choses: frites, bière et chocolat.
Pensez-vous réellement que c’est tout ce que mon pays a à offrir ? Bien sûr que non ! Mais quand vous arrivez chez nous, voisins français, manger une frite, c’est presque le passage obligé: je me souviens de l’ami Paul Fabing qui, à peine installé à l’hôtel pour les Francos de l’e-tourisme 2015 en Wallonie, a pris la direction de la friterie (oui, on dit « friterie ») la plus proche pour se manger un bon cornet. On a aussi bu quelques bonnes bières et tous les participants ne sont repartis qu’après avoir effectué quelques achats dans une de nos chocolateries (Galler, Godiva, Neuhaus, …).
On est tous comme ça: on veut découvrir du nouveau, du typique, et on le fait mais non sans être passé au préalable par les clichés, les « incontournables ».
Teste une fois le cliché sur ton taux d’engagement
Essayez quelques clichés à la limite de la caricature (voire même carrément dans la caricature) dans vos contenus sociaux, Facebook en tête, et jugez de l’impact qu’ils ont sur le taux d’engagement de la publication, vous m’en direz des nouvelles.
Quand mon pote Paul vient en Belgique, il mange des frites. Et moi, vous savez ce que j’ai fait la première fois que je suis allé en Alsace ? Hé ben, j’ai mangé une choucroute ! Nooon? Siiii !
Car la choucroute, tellement évidente en Alsace, « so cliché » comme disent les anglo-saxons, est une porte d’entrée pour le reste de la gastronomie alsacienne: la choucroute conduit au baeckeoffe qui conduit lui même à ce petit plat régional dont vous avez le secret et dont vous êtes les seuls à pouvoir prononcer le nom correctement.
Il est par contre plus difficile d’amener directement votre public touristique sur ces produits méconnus même s’il existe une clientèle spécifique qui recherche justement ce type d’expérience, mais ce type de touriste n’est malheureusement pas majoritaire.
Cliché, caricature et pouet-pouet
Pour que le cliché fonctionne, il faut l’assumer et ne pas faire dans la demi-mesure; dans le cas contraire, votre contenu sera juste délicieusement ringard. Bref, sortez l’artillerie lourde.
Et si vous avez le talent pour associer cliché, humour et créativité dans vos contenus, vous avez là le trio gagnant de la com originale et percutante !
Pour ma part, je sais que dès la semaine prochaine à Sherbrooke, il y a un grand risque pour moi de décevoir mes amis français s’ils ne m’entendent pas au moins une fois dire « une fois » 😉
Vous l’aurez compris: amis alsaciens, dégainez vos bretzels de combat; soldats du Languedoc, armez cassoulet; et toi, tirailleur breton, file-nous un parapluie !
Vous avez envie de me frapper ? Normal, ce sont des clichés !
Et puis, de toute façon, amis français, je sais que vous me lisez avec un béret sur la tête et une baguette sous le bras ! Na ! Allez, je vous fais une baise à toutes et à tous une fois !