Il est des phénomènes planétaires qui suscitent un entrain incroyable, et qui laissent un peu pantois… le jeu Pokémon GO est de ceux-là !
Pour ceux qui sont passés à côté, ou qui n’ont rien compris, il s’agit d’une chasse au trésor, sous la forme d’un jeu qui se télécharge sur un smartphone et utilise la réalité augmentée. Derrière, on retrouve Nintendo et Niantic, la société qui a développé l’appli. Le jeu consiste à se balader dans la ville, à la campagne, la plage… en quête de Pokémons. Grâce à l’appareil photo du smartphone, les Pokémons apparaissent sur l’écran, dans des espaces réels, le but est d’en trouver un maximum afin de les capturer. Incroyable succès en quelques jours, pour un jeu sorti il y a 20 ans, mixé à la sauce réalité augmentée, technologie qui semblait elle aussi abandonnée, ou en tout cas en perte de vitesse…
Vous vous doutez bien que l’objet de cet article n’est pas de faire la promo d’un jeu, quel qu’il soit, mais bien de trouver comment profiter de ce phénomène pour une destination, un site ou hébergement.
Sorti officiellement hier en France, pour les plus curieux d’entre vous, je vous invite à le télécharger via votre magasin d’application : Pokémon GO. Comme beaucoup, cela fait quelques semaines que j’utilise et teste l’appli, depuis son lancement aux Etats-Unis.
Comme le souligne Frédéric Gonzalo dans son billet, le lancement de Pokémon GO a été fulgurant et les chiffres donnent le tournis :
- Lancé le 6 juillet 2016 aux Etats-Unis, le jeu comptait plus de 26 millions d’utilisateurs actifs dix jours plus tard ;
- 10 millions de téléchargements sur Google Play ;
- Pokémon GO est devenu l’application mobile la plus lucrative aux États-Unis en l’espace de… 13 heures !
- Google et Nintendo auraient investi 30 millions de dollars dans le développement de l’application. Celle-ci avait déjà généré plus 14 millions de dollars en revenus après 5 jours seulement ;
- La valeur boursière de Nintendo a augmenté de 9 milliards de dollars cinq jours après le lancement de Pokémon GO.
A Bordeaux, Sud-Ouest relate qu’hier ce sont plus de 1000 personnes qui se sont réunies au Jardin Public suite au lancement de l’application, en vue d’attraper tous les Pokémons !! Hummm cette vidéo en dit long sur le phénomène tout de même… Un Léviator vient d’apparaître !…
Quand un Leviator apparaît à Bordeaux. pic.twitter.com/zlJ2K5jyDQ
— Pokémon Trash (@PokemonTrash) 24 juillet 2016
Les points forts du jeu
Vous l’aurez compris, le but est de déambuler dans les rues, parcs, jardins, musées… afin de débusquer les Carapuce, Salamèche, Papilusion, Magicarpes, Bulbizarre, Ratatat et autres Ronflex, puis de les capturer.
En jouant j’avoue avoir été surpris par la dimension d’exploration urbaine que le jeu suscite. Au détour d’une place, on découvre un « PokéStop », endroit très important pour les joueurs, qui permet d’obtenir gratuitement certains objets ! Il y a aussi les « Arènes », élément central dans laquelle on peut assister son équipe, mais aussi en retirer de nombreux avantages, permettant d’évoluer bien plus rapidement.
Ainsi, la cité et l’environnement qui nous est familier trouve de nouvelles fonctions grâce à ce jeu. C’est surtout l’occasion de redécouvrir sa ville d’un oeil neuf, voire de découvrir des monuments, statues, etc., insoupçonnés.
A travers le prisme de la réalité augmentée, j’ai par exemple pu observer des détails architecturaux que je n’avais jamais remarqué sans les détours imposés par ma quête de Pokémons.
Par ailleurs, au cours de l’été, Nintendo va lancer un bracelet connecté, le Pokémon GO Plus, qui permet de participer à Pokémon GO sans regarder son smartphone. Connecté en bluetooth, le bracelet indique les événements du jeu, comme l’apparition de Pokémons dans les environs, en utilisant une led et en vibrant. La folie Pokémon GO ne va pas s’arrêter là !
Folie, oui, il s’agit bien d’une folie, à tel point que même la Gendarmerie en appelle à la prudence, s’adressant aux « dresseurs Pokémon » sur Twitter pour demander aux conducteurs de ne pas jouer au volant et aux piétons de « redoubler d’attention ». Dans la folie du jeu, traverser sans regarder aurait déjà causé de nombreux accidents…
⚠️ Conseils pour les dresseurs #Pokémon :
– Conducteurs, ne jouez pas à #PokemonGO
– Piétons, redoublez d’attention pic.twitter.com/NAri8KamkP— GendarmerieNationale (@Gendarmerie) 19 juillet 2016
A Bordeaux, les loueurs de Segway ont été obligés de mettre en garde les clients quant à l’utilisation des gyropodes… la chasse aux Pokémons est interdite !
Et ma destination dans tout ça ?
L’espace urbain étant remodelé par le jeu, il trouve un nouvel attrait pour attirer les joueurs avides de Pokémons. Lors de l’apparition d’un Pokémon, pour peu qu’il soit rare, une foule de joueurs va se réunir afin de tenter de le capturer. Pour les lieux touristiques et culturels, c’est une véritable aubaine de pouvoir surfer sur cette mode en appâtant les chasseurs, en mettant en avant les endroits populaires. Ne perdez pas de vue qu’un monstre rare peut attirer des milliers de joueurs !
Vous vous en doutez, la première chose à faire c’est donc de télécharger l’appli, déjà pour comprendre ce dont il s’agit, pour mesurer le potentiel et pour observer autour de vous où se cachent les bestioles !
Et comme à chaque fois, n’oubliez pas que tout est question de stratégie ! La course au « je suis le 1er » n’a aucun intérêt et vous desservira à coup sûr…
Pour vous aider à localiser vos premiers Pokémons, sachez qu’il existe une cartographie collaborative, Pokewebgo, qui répertorie les Pokémons rencontrés. Une belle aide qui constituera une base solide de votre stratégie Pokémon !
En tout cas, force est de constater que la chasse à l’échelle mondiale est ouverte ! Ici dans un musée à Mexico.
Là, au Faaborg Museum, au Danemark.
Ici encore, à Londres, au Windsor and Royal Borough Museum.
Là à Prague, au Palais des foires et expositions.
Plusieurs destinations ont déjà surfé sur la vague Pokémon, comme :
- Montréal, qui a publié sur son blog les 10 activités familiales pour vivre la folie Pokémon GO à Montréal ;
- Visit Anaheim en Californie, qui a publié son Best Places for Pokémon Go in Anaheim, à Austin au Texas ;
- le média Curbed a publié avec une carte Google Maps Pokemon Go Austin Guide: The Best Places to Catch ’em All
Et les exemples ne manquent pas !
Plus proche de nous, j’ai adoré le post de Corinne, qui révise son Pokedex entre midi et deux et ne manque jamais d’aiguiser son conseil engagé :
Ou Claire de l’Office de Tourisme d’Auxerre, qui propose sur Exposure un petit guide Auxerrois du chasseur de Pokémon.
Dernièrement, les magasins But ont aussi profité de l’occasion pour inciter les joueurs à pousser les portes du magasin, en proposant de venir chasser les Pokémons chez But… moyennant jusqu’à 200€ de récompense ! Plutôt malin pour attirer une nouvelle/future clientèle.
Et demain ?
Évidemment, derrière tout cet engouement le véritable enjeu est de pouvoir attirer des joueurs chez soi, que ce soit sur son territoire ou dans son activité touristique, son hébergement. Aider les joueurs à chasser les Pokémons, les guider pour accéder aux meilleurs endroits, suggérer des astuces, inciter à venir chasser chez soi… Voilà quelques pistes à creuser pour capitaliser sur cet engouement planétaire.
C’est Niantic, la société qui développe le jeu, qui choisit les lieux qui sont intégrés dans le jeu, en fonction de leurs intérêts et fréquentation. On se souvient que cette ex-filiale de Google avait déjà sorti Ingress, un autre jeu de réalité augmentée fondé sur la géolocalisation, dans lequel les joueurs devaient capturer des « portails » dans le monde réel.
Aujourd’hui, les lieux sélectionnés dans Pokémon GO proviennent de la base de données du jeu Ingress : lieux d’intérêt historique ou culturel, suggestions faites par les joueurs, balises de géolocalisation Google.
Pour le moment, la société éditrice a mis en place un formulaire afin de déclarer des problèmes avec les lieux répertoriés. Ce formulaire est disponible à cette adresse. Pour l’heure, il n’est pas possible de déclarer un nouveau lieu, ou d’en faire la demande… Pour le moment ^^
Car business is business, Pokémon GO ajoutera dans les semaines à venir les lieux sponsorisés à son business model. Boutiques, bars, restaurants, hébergements… pourront payer pour être intégrés dans le jeu, et ainsi attirer les joueurs dans leurs établissements. Pour l’instant, les lieux importants du jeu sont des lieux publics, des parcs, monuments, musées, jardins, statues… Bientôt, les commerçants pourront aussi participer, moyennant un « coût par visite » et pourront sûrement proposer une offre promotionnelle, afin de récompenser la capture d’une bestiole ! Au Japon, un test est actuellement en cours avec les McDonald’s qui sont temporairement des arènes. Ce n’est pas sans rappeler FourSquare et ses check-ins !
En marge du phénomène, une autre appli a vu le jour, et je dois dire que je l’adore !! Il s’agit de Chardonnay GO… je ne résiste pas à la tentation de vous mettre la petite vidéo… Sur ce, bonne chasse aux Pokémons, n’oubliez pas de charger à bloc votre téléphone, de faire l’acquisition d’une seconde batterie ou d’un chargeur solaire, car comme le dit la formule :
Ecran allumé + GPS + 4G = Batterie Faible… !
Allez, bon apéro au Chardonnay ! 😉