Zermatt tutoie les anges

Publié le 9 janvier 2017
3 min

Le site web de la station suisse de Zermatt est pour moi un exemple de la solidité touristique de la Suisse. Le superflu n’y a pas sa place, en revanche chaque cm2 est pensé et étayé. Un dosage parfait entre marketing, ergonomie, expérience utilisateur. Je vous propose une visite de cette belle horloge touristique suisse.

Une promesse claire

Déjà le positionnement de la station est clair. Zermatt, c’est une notoriété internationale indiscutable auprès des fondus de ski et d’alpinisme. Notoriété liée au Matterhorn qui est le nom allemand du Cervin, ce sommet mythique, dernier des 38 montagnes alpines dépassant les 4000 m à avoir été vaincu. Plus le drapeau suisse en rappel : tout est dit, de manière simple et immuable. Deux mots clefs : #zermatt et #matterhorn. 

Ensuite une vidéo immersive bien classique dans son scénario et dans ses plans. Mais regardez avec attention les personnes en situation : c’est le pays des gens beaux, épanouis, heureux. Aucune fausse note. Un gros travail préparatoire. 

 

Ergonomie efficace

Tout choix est un renoncement et en matière de construction de site, savoir renoncer est aussi important que savoir organiser. On accède aux contenus par 4 boutons à menus déroulants pour le desktop, correspondant à de l’inspiration et à de la planification. 

Et plus bas, 4 boutons de commandes opérationnelles prioritaires sur mobiles : hébergement, billets et activités, remontées et pistes, manifestations.

En bas des pages d’offres, un bloc de réservation d’une grande simplicité et offrant confiance par des mots et services simples à comprendre. 

Des contenus à fort impact

Mais c’est au niveau des contenus et des expériences, ou aventures comme elles sont parfois titrées que l’histoire prend toute sa saveur. Exemple dans la rubrique Manger et Boire, au titre d’onglet expéditif : un produit nommé Kitchen Around Backstage dans les cuisines conduit le touriste dans les coulisses d’une cuisine, et il paye 189 francs suisses pour cela. Une vraie expérience que vous pourriez négocier dans chacune de vos destinations au moins avec le bon ou l’excellent restaurant local, non ?

Là je trouve vraiment qu’on est dans l’intérêt touristique de la découverte. Ce n’est pas une vaine intention célébrant comme trop souvent par chez nous la cuisine locale que l’on érige en gastronomie. Les thèmes de segmentation sont nombreux, prouvés par des offres concrètes, des images qui tiennent la route. Autrement dit, la typologie des consommateurs et la segmentation de l’offre sont bien amenées : un bon témoignage inspirant pour adapter dans beaucoup de destinations françaises je trouve, même si l’échelle de Zermatt est exceptionnelle. Mais il faut toujours se mesurer aux plus forts, plus talentueux et plus grands !

La vie locale et rien d’autre

Autre exemple particulièrement significatif et qui traduit de manière habile les spécificités et histoires locales, la rubrique Récits sur Zermatt. Au moins 25 histoires bien amenées sur des sujets variés : techniques, historiques, sociaux, sportifs… Un régal bien utile en référencement naturel et en inspiration. A la lecture, on sort convaincu de l’envie d’un séjour à Zermatt tant il y a profusion d’offres intéressantes. Le site ressemble à un aimant. Exemples : 

Pour conclure sur cette station inspirante, la politique de développement touristique est mise en valeur, non par des labels que personne ne connaît, mais par du concret comme l’accès et la circulation. Zermatt est un village sans voiture et le revendique fortement. 

Et si vous voulez en savoir plus sur l’économie locale, pas de paperasse inutile : une page est dédiée aux rapports annuel, dont le dernier, d’une trentaine de pages, donne les clefs de la performance touristique de Zermatt qui bénéficie d’une taxe de séjour locale de 2 340 000 francs suisses. 

 

 

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François Perroy est aujourd’hui cofondateur d'Agitateurs de Destinations Numériques et directeur de l’agence Emotio Tourisme, spécialisée en marketing et en éditorial touristiques. Il a créé et animé de 1999 à 2005 l’agence un Air de Vacances.  Précédemment, il a occupé des fonctions de directeur marketing au sein de l’agence Haute Saison (DDB) et de journaliste en presse professionnelle du tourisme à L’Officiel des Terrains de Camping et pour l'Echo Touristique. Il [...]
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