Retour sur mon intervention au #WAT18 où je prenais la parole sur le potentiel des digital nomads et le faible développement d’offres de coworkation en France. Sans reprendre tous les points très clairs du billet du Julie Garcia Chenaud ainsi que les exemples qu’elle cite (Mutinerie village, Sun & Co, etc.), je voudrais revenir sur ce potentiel énorme annoncé (on parle d’1 milliard de personnes d’ici à 2035), des possibilités offertes en France et du lien avec les fameux plafonds moches de l’ami Pierre Eloy.
Donc oui, le potentiel est là, énorme ! Il y a 3 ans, Pieter Levels, serial web-entrepreneur hollandais, donnait une présentation sur le futur des digital nomads (et du télétravail) dans les 20 prochaines années. Bon, il a fait un travail de projection assez simpliste (il a tiré des courbes) sur des données publiques bien diverses et a conclu en un potentiel d’1 milliard de personnes en 2050. Croissance du nombre de freelance aux USA (+ de 50% en 2035), augmentation du débit Internet, développement de la 5G et de la 6G, baisse prononcée du nombre de mariages (et donc du statut de propriétaires), du coût des transports dans le monde (et du temps de déplacement – Hyperloop & vol supersonique à venir.
Sur le papier, c’est simpliste comme je le disais mais assez logique aussi. On voit déjà les signaux faibles de ce bouleversement sociétal. Par exemple, la nouvelle flexibilité des entreprises pour accorder (et faire confiance) du temps de travail à distance pour les salariés, l’engouement du public pour le statut de freelance (les livres de Tim Ferriss, d’Olivier Roland, etc.) et pour les formations en ligne se vendent comme des petits pains… Nastasya, alias Valiz Storiz a sorti dernièrement son e-book qui rencontre aussi son succès auprès de sa communauté. Je vous le recommande ! 😉
Et la concurrence est et sera rude pour attirer ce public. Le site nomadlist.com présente aux digital nomads les villes les plus adaptées pour eux. A partir de critères précis (météo, vitesse d’Internet, coût de la vie, prix des airbnb, taux de hipster dans la ville, bonheur des gens, taux de suicide, capacité des locaux à parler anglais) & d’une note « Nomad Score », un classement mondial est établi… Bangkok, Budapest & Chiang Mai sur le podium. La première ville française se retrouve à la 53ème place… et c’est Cannes qui remporte la palme. Pas des champions du monde les Français…
Sur le classement français, on retrouve surtout les villes du Sud… Cannes, Marseille, Toulouse, Nice puis Bordeaux… pas Paris, trop cher.
L’une des problématiques que j’expliquais au #WAT18, c’est le manque de design de l’offre. Les espaces de coworking ne sont pas connectés aux prestataires touristiques, aux hôtes Airbnb ou encore aux offices de tourisme. La plupart des coworking ne présente aucune offre en anglais (même s’il existe des digital nomads français et francophones). Les meet-up organisés ne ciblent que les coworkers (conférence sur le Growth Hacking…) et il n’y a pas de lien avec les réceptifs pour faire des activités (qu’elles soient outdoor, culturels ou autres).
A Millau justement, des membres de l’office de tourisme de la ville étaient présents. Avec un réceptif local, Esperienca, et les fondateurs du 1er espace de coworking, Ping Pong Cowork, nous avons décidé de co-construire une offre dédiée pour les digital nomads français et internationaux basés sur les sports de plein air (que ce soit dans l’état d’esprit, dans les valeurs et dans la pratique).
Lors des prochains Natural Games organisés à la fin du mois, nous allons justement invités quelques blogueurs – influenceurs – digital nomads, nous allons travailler ensemble sur les contenus à travers leurs besoins (en termes d’hébergement… Airbnb ? Autre ? en termes de formation & coaching ? Développement personnel ? Appui sur les questions SEO, webmarketing ? Appui sur la gestion financière ou la fiscalité ? et en termes d’activités ? Liberté ? accompagnée ? Comment s’adapter à l’indépendance du digital nomad, etc.). De belles réflexions en perspective que je vous partagerais ici bien sûr.
Et derrière ça, il y a bien entendu la question des cibles car derrière les digital nomads, on retrouve une typologie très variée de « clients » que ce soit des Tim Ferriss en puissance, des CEO dans le digital en quête de prise de hauteur, des freelances qui passent leur vie à voyager (N’est-ce pas Nastasya ?) ou encore des salariés d’offices de tourisme ou d’autres entreprises en quête de plafonds moins moches (Pierre on est d’accord non ?).
Alors, étant donné que le marché est en train d’exposer, réfléchissons ensemble à coconstruire pour designer au mieux les offres pour ces nouveaux clients et faisons remonter les villes françaises dans ce classement de Nomadlist, ok ?
Et bises de la Réunion où on s’est transformé en digital nomads pour brainstormer!