Une période singulière, un ancien poste de manager d’office de tourisme quitté il y a un an, une nouvelle aventure entrepreneuriale et un épuisement inexpliqué : j’avais le parfait cocktail pour challenger mes croyances et habitudes en matière de travail.
Cette période un peu atypique m’a permis de regarder d’un peu plus près pourquoi après certaines périodes de travail, je ressentais de l’épuisement, de la confusion, du manque de clarté et reconnaître que ce n’était ni bon pour moi ni pour les personnes qui m’entouraient ; et ce malgré toute la passion que j’ai pour le domaine du tourisme, des offices de tourisme et mon métier.
Ce fut de commencer à comprendre que mon travail n’était pas uniquement constitué d’actions, de faire, de faire et encore de faire, que je ne suis pas qu’un cerveau (en surchauffe la plupart du temps 🙂 ) mais qu’il s’agissait peut-être de porter une attention particulière à différents signes tels que la fatigue, le stress, l’impatience….
Vous ne trouverez pas ici de certitudes 🙂 mais des questionnements issus de ma propre expérience, pas de baguette magique non plus, car je n’ai pas réponse à tout et parce que surtout il est de la responsabilité de chacun de trouver ses propres réponses 🙂 .
Alors prendre soin de soi, c’est à mon sens :
Ralentir
« Non pas parce que c’est le sujet à la mode mais parce que nous sommes peut-être allés trop loin dans la dictature de l’urgence et de l’immédiateté. »
Arrêter de penser que la précipitation au travail est la normalité
« Non, je ne suis pas obligée de checker mes mails, en même temps que de liker le dernier post sur facebook, tout en répondant à une conversation sur messenger et en étant interrompue par le dernier sms qui arrive sur mon téléphone 🙂 . In fine, combien de messages ai-je mal interprétés parce que je les ai lus avec un peu trop de précipitation? »
Pourquoi c’est si difficile de ne pas se faire happer par l’urgence?
Parce que pris dans le tournis du digital et de l’instantanée (sans y avoir vraiment été préparé), tout arrive trop vite. Nous ne nous accordons pas le temps de réfléchir pour savoir si c’est le bon moment pour y répondre ou pas. Avec ce sentiment que tout est urgent, nous avons cette croyance que notre performance va être jugée sur notre capacité à répondre le plus rapidement possible à toutes les sollicitations. Pour certaines sollicitations (clients, partenaires…) oui, c’est important mais pour d’autres, non!
Finalement, qu’est ce qui m’oblige à aller toujours plus vite?
Arrêter le toujours plus
S’essayer à dire non
« Je me revois construire le plan d’actions avec mon équipe et à ne pas savoir s’il fallait encore ajouter 5, 10 ou 15 actions supplémentaires pour que ce plan d’actions soit jugé performant par notre comité de direction et notre collectivité. A accepter parfois les nouvelles missions, à participer à des réunions alors même que je ressentais dans tous les pores de mon corps que cela n’allait pas le faire. A accepter tout simplement parce que je n’avais pas d’arguments tangibles pour dire non et finalement me rendre compte trop tard que j’avais perdu mon temps à y répondre. »
Pourquoi c’est si difficile d’arrêter le toujours plus?
Parce qu’il est compliqué de savoir comment va-être évaluée notre performance, quelle soit individuelle ou collective. Les résultats attendus de nos actions varient en effet en fonction des interlocuteurs (collaborateurs, élus, partenaires, voyageurs….) et il est compliqué d’y apporter une seule et même réponse.
Alors puisque les résultats attendus peuvent être parfois flous, commencer à accepter d’écouter ses ressentis pourrait être une piste à explorer pour définir ses propres limites afin de s’en servir comme boussole pour faire mieux mais moins.
Finalement et s’il s’agissait d’accorder un peu de place à ses ressentis?
Aimer ce que je fais
Repérer ce qui me donne de l’énergie
» Il y a des tâches que j’adore faire, comme ces moments où je prends le temps d’imaginer la meilleure façon de faire naître la créativité avec une équipe, pour imaginer un projet oui, ça me remplit d’énergie et je peux le faire toute la journée sans être fatiguée. »
Alléger ce qui me vide
« Par contre, à certains autres moments, je travaille en marche forcée, à faire des tâches qui n’ont pas de sens pour moi. Ce n’est pas dans ces moments que j’exploite au mieux mes qualités mais le pire, c’est que ces tâches me prennent beaucoup d’énergie et me prive de l’utiliser pour les choses qui comptent vraiment et où probablement j’aurais de meilleurs résultats » Alors et vous, comment occupez-vous vos journées, vos semaines? Est-ce que les tâches qui vous pompent trop d’énergie sont majoritaires? Si oui, cela pourrait être le bon moment de faire du tri ou d’imaginer de les faire autrement…
Finalement et s’il s’agissait d’identifier ce qui me procure de l’énergie, ce pour quoi je suis doué?
Qu’ai-je à y gagner?
Prendre soin de soi c’est un peu à contre courant de ce qu’on a pu nous transmettre (productivité, performance, valorisation de l’intellect….) et pourtant cela semble si important pour continuer à être en forme et à travailler en faisant attention à soi.
Espérer un quotidien plus calme, posé et rempli d’énergie
C’est s’offrir un espace temps pour digérer, clarifier et analyser les informations qui nous arrivent afin de trouver un peu plus de clarté pour prendre des décisions pertinentes. Nous ne sommes tout simplement pas des machines!
Prendre soin des liens qui nous attachent aux autres
Ne pas répondre en coup de vent aux sollicitations, c’est pouvoir accorder notre temps et notre écoute à ceux pour qui on a choisi de le faire.
Pouvoir autoriser les personnes qui nous entourent à prendre soin d’elles
Il est difficile pour un manager de pouvoir anticiper tous les besoins de ses collaborateurs (même s’il est hyper sensible) mais en montrant l’exemple, il autorise son équipe le faire.
Prendre soin de soi en osant ralentir, en allégeant son quotidien et en choisissant ce qui nous procure de l’énergie, c’est à mon sens autoriser ses collaborateurs à le faire et par ricochet à être en capacité de prendre soin des autres (voyageurs, partenaires,….)
et ne serait-ce pas finalement faire un premier pas pour encore plus prendre soin de la planète?