La première journée de cette démarche consistait à faire le point sur ce qui fondait et motivait l’existence de ce réseau, afin de pouvoir ensuite redéfinir un positionnement et des objectifs opérationnels partagés. Mon propos n’entend pas discuter de l’ensemble d’une démarche interne et qui plus est en cours. J’ai simplement été surpris par les discussions au moment important de définir la raison d’être et la vision stratégique du collectif. Et j’ai essayé de comprendre…
La question de la raison d’être s’est muée instantanément en « Pourquoi ce réseau ? ». Et très vite deux catégories de réponses ont été formulées : les unes portaient sur la raison pour laquelle travailler ensemble, les autres plutôt sur l’ambition, le projet collectif. Pour être plus clair, d’un côté on était sur quelque chose comme « Ensemble on va plus loin, ou le collectif permet d’être plus fort », et de l’autre sur par exemple « Devenir ensemble les champions incontournables pour telle ou telle activité ».
Sur l’instant, cette divergence m’a intrigué et j’ai cherché à en démêler les tenants et aboutissants.
Nul besoin d’être grand clerc pour s’apercevoir qu’en fait les premiers s’interrogeaient sur le « pourquoi ? » alors que les seconds élaboraient le « pour quoi ? ». Pour une fois l’usage de l’Anglais, de l’Allemand ou sans doute de pas mal de langues nous auraient évité cette homophonie avec par exemple « Why? » et « What for? ».
Mais au delà de la linguistique, il me semble patent que pour beaucoup la question du pourquoi est secondaire par rapport à celle du pour quoi. D’ailleurs, on peut se demander si la cause de l’échec de certaines coopérations ne réside pas justement dans cette négligence à se mettre d’accord sur le pourquoi. Le projet s’explicite aisément, alors que la motivation commune est souvent peu explorée, voire négligée, comme si elle était implicite, ou simplement constituée de l’intérêt partagé de réaliser le projet.
Dans son article « La fameuse raison d’être« , Sophie Moreau nous montrait l’importance de bien poser la raison d’être d’un collectif pour donner du sens, des valeurs aux engagements et projets, et également de proposer une raison d’être puissante, mobilisante, motivante…
Cela dit, cette expérience montre également que le collectif a besoin de projets qui fixent l’ambition partagée pour expliciter cette fameuse raison d’être. Comme si le pourquoi et le pour quoi étaient finalement indissociables, consubstantiels, se nourrissant l’un l’autre…
Si vous avez tendance à vous ennuyer en vacances, voilà de quoi réfléchir sur la plage, à la campagne ou à la montagne pour préparer une rentrée collaborative ! 😉
Bonnes vacances à tou·te·s !