Chatbase.co, un chatbot nourri par vos données
Yasser Elsaid, un ingénieur en informatique américain propose depuis quelques semaines un nouvel outil, chatbase.co. Cet outil d’intelligence artificielle va vous permettre d’interroger vos données via un chatbot personnalisé pour obtenir des réponses à vos questions. Il suffit pour celà de le nourrir, en lui proposant des fichiers PDF, du texte ou le contenu d’un site Internet. J’ai tout de suite pensé à l’utilisation qui pourrait en être faite dans l’accueil touristique, notamment pour remplacer ou compléter les outils mis à disposition des nouveaux arrivants : manuel du saisonnier, base documentaire de connaissance du territoire, etc.
Comment fonctionne cet outil concrètement ? La création d’un compte sur chatbase.co permet déjà de créer un chabot gratuitement (mais limité à trente requêtes par mois). Pour créer le robot, il suffit de rentrer un ou plusieurs fichiers PDF, du texte ou l’adresse d’un site Internet. A chaque question posée, le chabot va chercher l’information dans cette base de données. C’est aussi simple que cela.
La version gratuite donne la possibilité de créer un chabot, mais limite les interactions à 30 messages par mois. La version que j’ai testée (10 dollars par mois) permet de créer 10 robots, et de générer 1000 messages par mois, ce qui commence à être intéressant. Le chatbot peut être accessible par une adresse URL, ou intégré à un site web.
Voici un exemple ci-dessous, à partir du magazine de destination de Dinan Cap Fréhel, chargé en 15 secondes sur Chatbase (allez une minute si on veut personnaliser un peu le bot, en lui donnant un petit nom)…
Les limites de Chatbase
Après quelques tests on s’aperçoit que les limites de cet outil sont nombreuses. J’ai remarqué que si la base de documentation n’était pas structurée (par exemple si on a mélangé des fiches techniques et des magazines de diverses nature), les erreurs et imprécisions étaient fréquentes. Ceci est du au fonctionnement de l’algorithme de recherche par mot-clé du chatbot. Ainsi, lorsque vous posez une question spécifique au chatbot, chatbase lance d’abord une recherche dans la base de données pour trouver les domaines les plus susceptibles d’être connectés à la demande. Et il ne sélectionne que les deux ou trois domaines les plus probables de répondre. Il cherche ensuite la réponse précise dans ces extraits de documentation. Ainsi, si dix documents PDF différents parlent du même sujet, Chatbase ne les explorera pas tous. Et sera donc imprécis.
Deuxième limite : la réponse de Chatabse est courte, jamais plus d’une centaine de mots. Les réponses manquent donc de détail. Mais on peut contourner cette limite en demandant à la fin d’une réponse de « développer » le sujet, et le robot s’exécute.
Après test, je me rends compte que cet outil ne remplace en rien un SIT qui sera beaucoup plus précis sur les heures d’ouverture, les adresses ou les numéros de téléphone. Même avec le guide pratique de la destination totalement avalé, Chatbase peut faire de nombreuses confusions.
Par contre, le robot est beaucoup plus performant pour les questions encyclopédiques. Comme dans l’exemple ci-dessous où j’ai simplement chargé un Projet de Fin d’Étude de Master Tourisme sur l’île de La Réunion. Ce travail est très documenté et bien organisé (merci à l’autrice Emmanuelle Murat). Les réponses du bot seront donc de qualité.
Première constatation : pour répondre aux questions super pointues des amateurs de patrimoine qui fréquentent les Bureaux d’Information avant saison, Chatbase est topissime!
Des fonctionnalités bluffantes!
J’ai passé pas mal de temps à tester l’outil avec l’aide quelques Offices de Tourisme. Il fait apparaître des fonctionnalités intéressantes.
Il peut être personnalisé : le nom, le message d’accueil ou le logo peuvent être personnalisés. le mode de requête également.
Il est polyglotte : l’équipe de l’Office de Tourisme du Pays Basque l’a testée : Chatbase parle le basque, mais aussi toutes les langues, même si les données sont en français. Il suffit de poser la question dans une autre langue pour qu’il réponde dans le même idiome. Super pratique pour donner des informations très précises à des visiteurs étrangers. Ci-dessous, l’exemple d’une requête en espagnol.
Il peut être pédagogue : il existe une fonction « messages suggérés ». Ces messages sont des questions suggérées, qui apparaissent sur la page d’accueil du chatbot. Pourquoi ne pas en faire une fonction de micro-learning ?On peut imaginer susciter l’intérêt des conseillers en séjour saisonniers en suggèrant des thématiques originales qui leur permettre de parfaire leur connaissance du territoire. En modifiant tous les jours le message suggéré et en donnant consigne d’appuyer dessus à l’embauche… Exemple ci-dessous en Lozère.
Il peut aider à progresser : le tableau de bord permet de retrouver les conversations sur les sept derniers jours. Ce qui permettra de voir quelles sont les questions les plus fréquentes, et le cas échéant, de compléter les données nourrissant le chatbot.
Un outil à tester
C’est ma conclusion après ces premiers essais : il faut s’accoutumer à ces bots alimentés par nos données et les tester. Les idées d’utilisation viennent vite : par exemple, pourquoi ne pas avoir un robot par BIT de manière à avoir une information hyper localisée? Ou encore, pourquoi ne pas en équipe les hébergeurs relais d’information, qui pourraient ainsi mieux assurer leur rôle d’accueil?
Aussi, si en tant que destination vous êtes intéressés pour tester ce nouvel outil, je vous invite à me contacter, afin que nous progressions de façon collective dans la découverte et l’utilisation de l’intelligence artificielle appliquée aux destinations.
PS : la photo ci-dessous n’a pas été prise dans un OT, mais fabriquée sur DAL-LE, moteur d’intelligence artificielle