Ce matin, comme mes collègues ces derniers jours, j’avais prévu de vous faire un retour sur l’un des sujets abordés aux #ET20 sur lesquels j’avais été particulièrement impliqué. J’avais choisi de garder celui des mobilités et notamment des séjours sans voiture, atelier que j’ai eu le plaisir d’animer, pour mon prochain tour en décembre.
Ce matin, j’avais prévu de revenir sur la thématique « Meufs » entamée l’année dernière avec la conférence de Cécile, Laurence, Claire et Sophie, le 15mn chrono de Sébastien Garcin, l’atelier de Cécile sur la prise de parole au féminin sur les réseaux sociaux, celui animé par Claire sur l’égalité dans le monde du travail, de Sophie sur le voyage au féminin.
J’avais envie de rendre compte de la suite que collectivement, à l’occasion du Campus 2024, nous avions décidé de donner à ce sujet, après les retours positifs relatant le manque d’espaces d’expression dans notre monde professionnel, la prise de conscience de certains de nos participants, et malgré quelques retours négatifs, de personnes mal à l’aise avec ce sujet, ou préférant rester focus sur la thématique digitale.
Je vous aurais raconté que Vincent, Thomas, Loïc et Alexandre, avait dès mars dernier à Bordeaux proposé un groupe de réflexion pour envisager une prise de parole pour réagir à celle des filles de l’an dernier, comment je m’étais retrouvé embarqué dans cette aventure pour introduire une parole en tant que co-organisateur de cet événement, et finalement pour affirmer une posture d’allié, sous le regard sans concession et néanmoins bienveillant de Cécile et Laurence, qui nous ont aidé à polir le discours, les angles à conserver, à rejeter… Je vous aurais décrit l’inquiétude des répétitions en visio, puis la veille sur place, qui ne fonctionnent pas, puis le jour J, avec ce petit stress de l’intervenant en plénière qui ne m’était plus familier après ces décennies à animer les Rencontres et d’autres événements, et cette habitude à prendre le micro.
Je vous aurais relaté notre fierté d’avoir porté ce message, et encouragé à visionner la vidéo de la Conférence « Meuf·e·s » en replay ci-dessous.
Et puis je vous aurais parlé de la Fresque du Sexisme, organisée le mardi après-midi. Comment elle permet de se doter collectivement d’un socle de connaissance commun, de prendre conscience ou de renforcer des convictions quant à l’ignominie et l’injustice que produit le patriarcat, « mère » de toutes ces inégalités que nous reproduisons à travers des biais, préjugés et éducation contre lesquels nous devons, pouvons nous élever.
Je vous aurais enjoins à demander l’option « entreprise », qui après la prise de conscience et les constats partagés, nous a permis de chercher des solutions en petits groupes, selon l’animation world café, et d’en trouver beaucoup susceptibles de créer un meilleur environnement de travail pour tous·tes.
Je vous aurais également parlé de l’initiative « Men at Work » à laquelle contribue Sébastien Garcin, qui permet dans le monde professionnel à des hommes apprendre à devenir un allié, à se mettre en action collectivement, comprendre le sexisme, prendre conscience de son impact sur la qualité de vie au travail femmes et sur le collectif, à le repérer, comprendre la responsabilité de chacun.
Et puis j’aurais conclu par quelques références, telle que la mini-BD « La ligne » de Emma, le livre de Sébastien « Le sommet de la pyramide : déconstruction d’un homme blanc« , celui de Lucile Peytavin, « Le Coût de la virilité« , ou encore cette petite fable sur le #Notallmen publiée sur Instagram.
Et puis un peu d’autosatisfaction à se dire que notre secteur, notre petite communauté était probablement sur la bonne voie, même si on a toujours du chemin à faire, en tant qu’organisation (pour plus de parité sur les intervenants et les différents formats par exemple), à titre personnel (on s’est fait prendre en en délit de grossophobie avec Jean-Luc sur le début de la séquence « Le Before »).
SAUF QUE !!!
Sauf que Laurence m’a appelé, alors qu’on redescendait à peine de notre petit nuage encouragé pour les premiers retours de l’enquête de satisfaction, pour me dire qu’elles avaient reçu avec Cécile un message via la page LinkedIn OK Juno, témoignant d’un comportement inapproprié au cours de la soirée, et qu’elles allaient s’entretenir avec elle.
Et puis elle m’a rappelé suite à cet entretien pour me dire que ce n’était probablement pas qu’un cas isolé, probablement pas que cette année, qu’elles allaient lancer un appel à témoignage, paru hier sur leur page.
On a été naïf, on s’est cru protégé, un peu bisounours sur les bords, alors que oui, sur 800 et quelques personnes, il y a probablement (fatalement) quelques frotteurs, harceleurs, qui profitent de la bonne ambiance, de l’enivrement d’une partie des participant·e·s, du relâchement, pour s’adonner à des comportements inappropriés, répréhensibles et délictueux.
On s’est pris une claque, et ce n’est évidemment rien par rapport aux victimes de ces agressions à qui l’organisation des #ET dans son ensemble témoigne tout son soutien, son support, sa disponibilité pour échanger, en direct avec nous (par email, ou via nos réseaux sociaux) ou via la page OK Juno.
Alors on vous invite/incite à faire remonter vos témoignages à travers le formulaire anonyme mis à disposition par OK Juno, on s’engage collectivement à utiliser ce qu’elles nous en transmettront de vos retours pour travailler durant le prochain Campus sur les solutions à mettre en oeuvre pour que les #ET21 et leur soirée soient « safe » pour l’ensemble des participant·e·s, et qu’on soit suffisamment organisé·e·s, armé·e·s, fort·e·s de convictions à-mêmes de lutter contre, d’annihiler et d’exclure ces tristes sires de notre environnement. Soyons tous·tes des allié·e·s !