Aujourd’hui, la consommation de contenu est devenue frénétique. On scrolle sans fin, absorbant un flux constant de nouveautés à chaque seconde. Dans ce contexte, la tentation de produire toujours plus est omniprésente : plus de publications, plus de formats, plus de nouveautés pour faire vivre nos réseaux sociaux. Spoiler : cette course vers la surproduction n’est ni durable ni optimale. Et si, au lieu de ça, la vraie clé pour une stratégie de contenu plus responsable et performante résidait dans l’existant ?
Après cinq années de participations en tant que visiteuse et exposante, j’ai eu l’opportunité pour ces #ET20 de prendre le mic et de porter des messages qui reflètent le fruit de longues réflexions menées au sein de my destination (coucou la team si vous passez par là !). Avec Sébastien Répéto, nous avons donc animé un atelier intitulé « Surcycler, co-produire et collaborer sur les réseaux sociaux », 3 notions qui nous tiennent particulièrement à cœur et que j’aimerais explorer à nouveau dans ce billet.
Réinventer l’existant : la maîtrise du pain perdu
Oui, vous avez bien lu ! Non, je n’ai pas perdu le fil. Je parle ici du surcyclage – un concept qui s’inspire du recyclage, mais avec une nuance importante : il ne s’agit pas simplement de réutiliser un contenu tel quel, mais de le transformer pour lui donner une nouvelle valeur ajoutée. Tout comme le pain perdu, on donne une seconde vie à notre vieux pain rassis pour le transformer en un plat qui dépasse même sa gloire d’origine. Ce principe de surcyclage peut être appliqué de nombreuses façons : un article devient une mosaïque créative, un podcast devient une story, une vidéo devient un carrousel… bref, vous avez compris le principe. Moins de temps, moins d’efforts et un impact durable !
2 étapes indispensables pour une stratégie de surcyclage efficace :
- Audit des contenus existants : La première étape consiste à (re)plonger dans sa photothèque et vidéothèque pour dénicher les contenus réutilisables. Mais encore faut-il que tout soit bien rangé ! Trop souvent, les ressources sont là, mais introuvables ou inutilisables : qui n’a jamais passé des heures à chercher LE rush parfait… pour finir par découvrir qu’il n’a pas la bonne colorimétrie ? Pour éviter ça, il faut : anticiper les formats dès la production, opter pour une colorimétrie neutre et bien taguer ses fichiers (par thème, date, droits d’utilisation, etc.).
- Prendre en compte les spécificités des réseaux : Chaque plateforme a son propre langage, et publier le même contenu partout, c’est se tirer une balle dans le pied. Alors, on pense à identifier les idées clés de son contenu initial (quelles sont les 3 choses essentielles à retenir ?), puis ajuster ton et format en fonction du réseau sur lequel on souhaite publier notre nouveau contenu.
Maximiser notre impact grâce à la collaboration
Vous connaissez sûrement cet adage. La collaboration sur les réseaux sociaux, c’est exactement ça. En s’associant avec d’autres acteurs, on élargit notre audience et on mutualise nos efforts. Aujourd’hui plus que jamais, les réseaux sociaux facilitent cette approche avec des fonctionnalités de collaboration : les posts en collaboration sur Instagram, le crosspostage de vidéo Facebook, les duos sur TikTok, les tableaux collaboratifs sur Pinterest, les articles collaboratifs sur LinkedIn, etc. Résultat ? Plus de visibilité, plus de crédibilité (et un vrai gain de temps). C’est ça aussi, l’esprit du « less with more » !
Par où commencer ?
- Cartographier ses partenaires : Repérer les partenaires potentiels qui partagent nos valeurs et notre vision, c’est la base. Que ce soit des influenceurs, des entreprises locales ou même d’autres destinations, chacun peut apporter du plus (par leur expertise ou leur relation privilégiée avec leur audience, par exemple). L’idée, c’est de trouver des acteurs qui parlent le même langage que nous (plus on est aligné, plus la collaboration sera naturelle et percutante).
- Utiliser des fonctionnalités natives : Les réseaux sociaux ont développé des fonctionnalités faites pour ça, autant en profiter ! En les utilisant, on gagne des points auprès des algorithmes et on augmente nos chances de booster la visibilité de nos publications. Avant de lancer un post en collaboration, on vérifie juste que notre partenaire soit dispo pour l’accepter (histoire d’éviter les petits ratés…).
- S’associer avec des producteurs de contenu : Pour une collaboration efficace, on fait appel à des producteurs de contenu qui incarnent notre message. Pas la peine de courir après ceux qui ont le plus de followers, les micro-influenceurs ont souvent une audience plus fidèle et engagée (surtout quand ils sont spécialisés dans des niches : gastronomie, aventure, culture, etc.). Et pour que la collaboration soit fluide, on pose les bases dans un brief clair : objectifs communs, formats de contenus souhaités et messages clés à faire passer. Et bien sûr, on laisse un peu de liberté au producteur de contenu pour qu’il ajoute sa petite touche !
Créer ensemble : en mode co-production
Ici, on ne parle plus seulement de réutiliser ou de partager, mais de créer ensemble. En invitant la communauté, les partenaires locaux, voire les habitants à co-créer avec nous, on enrichit nos contenus, on renforce l’engagement de notre commu ou des acteurs du territoire et on amplifie naturellement notre portée. La co-production répond à l’essence même du “less with more” en transformant nos campagnes ou autres contenus en messages collectifs, plus authentiques et plus durables.
Bosser ensemble, ok mais comment ?
Pour une co-production efficace, il faut imaginer une stratégie collective où chaque acteur (CRT, ADT, OT, etc.) contribue avec sa spécificité. En travaillant ensemble, on mutualise les forces : le CRT peut lancer des actions à grande échelle, tandis que les ADT et OT ajustent le message pour cibler les audiences locales. L’objectif ? Créer des contenus ou campagnes cohérentes qui maximisent l’impact sans multiplier les initiatives isolées. Dans le cadre de cette stratégie partagée, il faut :
- Des objectifs communs : S’assurer que tout le monde vise les mêmes résultats (visibilité, engagement, conversions).
- Une ligne éditoriale commune : Définir un ton, des visuels, et une fréquence de publication cohérente, tout en respectant l’identité de chaque partenaire, pour un message unifié et percutant.
- Une diffusion multi-plateformes : Utiliser tous les canaux disponibles (réseaux sociaux, sites, newsletters) et adapter les contenus aux spécificités de chaque plateforme pour une portée maximale.
- Des indicateurs de performance : Mesurer régulièrement les KPIs (engagement, micro-conversions et conversions) pour ajuster la stratégie en fonction de ce qui fonctionne le mieux. Suivi régulier = efficacité assurée.
Vers une stratégie de contenu durable et performante
Plutôt que de multiplier les publications pour exister, pourquoi ne pas miser sur une stratégie qui valorise l’existant, optimise nos ressources et amplifie notre impact ? Chez my destination, on croit fermement que c’est en réinventant nos contenus, en mutualisant les efforts et en impliquant directement les acteurs de notre écosystème dans la production, que l’on pourra construire des stratégies social media plus performantes et responsables. Au vu des quelques retours d’expérience de l’audience en fin d’atelier, il semblerait que le surcyclage et la collaboration commencent à se faire une place au cœur des stratégies digitales… ce qui n’est pas encore tout à fait le cas de la co-production. Il reste encore du chemin à parcourir… à nous d’explorer, d’affiner et de nous réinventer !
Pour (presque) tout savoir sur ces trois notions et avoir des exemples plus concrets, je vous invite à consulter directement le replay de l’atelier :