C’est ce que l’on appelle un « moteur de réponse ». Comme l’explique Wikipedia, « un moteur de réponse est une évolution du moteur de recherche qui fournit directement une réponse à la requête de l’utilisateur, au lieu de simplement proposer une liste de liens. » C’est tout simplement super confortable! Concrètement, lorsque vous tapez une question dans le moteur de réponse Perplexity, celui-ci affiche un texte explicatif, et des sources, comme ci-dessous.
Très souvent, la réponse est suffisante, et je ne vais pas plus loin, me contentant de lire le texte de la réponse. Perplexity propose (en version gratuite) des possibilités d’organiser sa bibliothèque par des collections, ainsi qu’une fonction « recherche pro » qui va beaucoup plus loin dans les sources, notamment universitaires.
Pour être tout à fait complet dans cette présentation, notons que Chat GPT, dans sa version payante, propose également un moteur de réponse, « chat GPT search », qui agit de la même manière, en rédigeant un texte de réponses et en renvoyant sur les sources. Cela fonctionne lorsque l’on clique sur le bouton « rechercher » (en bleu).
Est-ce que les destinations touristiques sont bien traitées par ces moteurs de réponse ?
Perplexity, comme Chat GPT Search, utilisent des robots qui vont faire une recherche classique, puis en extraient les informations jugées pertinentes. Ensuite, les informations sont envoyées à un modèle de langage avancé (comme GPT-4, Claude 3, ou Mistral Large). C’est là que l »IA génère une réponse synthétisée et cohérente à partir des informations reçues.
Donc tout dépend des informations qui auront été extraites par les robots. Ainsi, sur la requête du jour (le week-end en beaujolais pour une famille et deux enfants), les sources n’utilisent pas forcément le site de destination.
Dans la réponse Chat GPT Search, ce sont plutôt des articles de blog qui sont privilégiés pour les sources (Le Bonbon), et Perplexity fonctionne de la même façon : il va chercher du contenu rédigé, assez détaillé, qu’il peut directement utiliser dans sa réponse.
Aussi, les fiches SIT correspondant à des objets touristiques sont rarement utilisés, par rapport à du contenu détaillé et descriptif. On voit qu’une source correspondant totalement à la requête (un article de blog intitulé « week-end Beaujolais : une destination idéale en famille) est reprise par les deux moteurs de réponse.
Pour illustration, voici une autre requête, sur une plage de Saint Jean de Monts en Vendée où le moteur de réponse va directement s’inspirer dans un article de blog produit par l’Office de Tourisme de la Destination.
Faut-il s’inquiéter, docteur ?
Je dirais oui, et non…
Oui, parce que à terme, les Offices de Tourisme vont nourrir les plateformes d’Intelligence Artificielle, sans générer de trafic sur leur propre site. Sur la dernière requête (la plage de Saint Jean de Monts), je n’ai pas besoin d’aller sur le site de l’OT, car toutes les informations sont détaillées sur Chat GPT Search. et pourtant, elles ont été produites par deux Organismes de Tourisme : l’Office et Vendée Tourisme! Ou comment travailler gratos pour les gros joueurs de la Silicon Valley…
Non, ou du moins pas pour l’instant, car la part de marché de ces moteurs de réponse reste marginale, même si la progression est rapide. Mais le modèle économique de ces moteurs reste incertain, étant donné le coût élevé de génération des réponses par IA. Cependant, des fonctionnalités équivalentes vont vite apparaitre sur Google…
Doit-on totalement revoir son SEO pour l’adapter à l’IA?
C’est vrai que pour plaire à ces moteurs de réponse, il faut produire plus de contenu, de listes à puces, de Foire aux Questions, etc. Mais de là à passer du temps pour faire évoluer son SEO, alors là je dis non! A choisir, je mettrai beaucoup plus d’énergie dans la production de contenu que dans le SEO.
Pourquoi ? Parce que produire du contenu informatif différenciant, c’est vraiment la mission d’un Office de Tourisme, expert de son territoire. Et que dans tous les cas, plus le site de l’Office de Tourisme aura du contenu, plus il apparaitra comme pertinent aux yeux de Google et de Perplexity.
Et je parie sur le fait que demain, devant le risque d’information biaisé par l’IA, les internautes se réfugieront encore plus dans un site officiel de destination afin de s’assurer d’une information vérifiée. Surtout si ce site leur apporte de vraies réponses à leurs questions. C’est ce qui se passe déjà pour l’accueil physique en OT, où apparaissent de nouveaux profils de visiteurs, souhaitant un conseil humain, local et vérifié plutôt qu’une recherche Google Maps. Parions sur ce positionnement différenciant également pour le site de destination!
Et comme pour arriver à cela, il faut produire beaucoup de contenu, et bien servons-nous de l’intelligence artificielle pour nous donner des idées, commencer la rédaction, etc.
Se servir de l’IA plutôt que de lui donner à manger, c’est une bonne résolution pour 2025, non?
Le blog etourisme.info fait la trêve de Noël. Rendez-vous le 6 janvier!