La vingt-et-unième université d‘été du tourisme rural vient de s’achever à Bergerac, réunissant durant trois jours 400 acteurs du tourisme. Le thème de cette année : l’innovation dans les outils et les méthodes.
Évidemment, le numérique a été au cœur des discussions, présentations et visites de terrain. Beaucoup, beaucoup d’outils ont été présentés durant ces trois journées : l’accueil du futur à Marmande, les visites avec des iPad du pôle international de la préhistoire aux Eyzies, les outils de randonnée avec GPS du département de la Dordogne, la réalité augmentée en forêt de Brocéliande, le projet de bouche à oreilles numériques en Vallée de Soule, l’animation numérique dans la baie de Morlaix, etc, etc.
Il a donc été intéressant de voir la réaction des participants, loin d‘être tous conquis au numérique avant d’arriver à Bergerac.
Face à ces visites et conférences, les réactions des participants ont été diverses; on peut les classer en trois catégories.
- La première est celle des défenseurs acharnés de la technologie, amoureux de chaque prouesse numérique était somme toute asse peu nombreuse. A priori, il y a peu de geeks dans le tourisme rural!
- La seconde catégorie, est celle des sceptiques au numérique. Une approche du style “authenticité = immobilité” que l’on a retrouvé sur un certain nombre de tweets ou de SMS du mur contributif de l’université mis en place sur le site. Voici celui d’une citoyenne de Chamelière, Auvergne: Mais trop d’innovation technologique en tourisme ne gênera-t-elle pas une overdose de technologie et un phénomène de retour à d’outil plus primaires, avec un besoin de plus de contact humain. Est-ce une mode ou réellement une nouvelle activité économique qui perdurera dans le temps?. CQFD
- La troisième catégorie était sans conteste la plus nombreuse : c’est celle des stratèges. Ceux-ci voient dans les outils numériques de sacrées possibilités de développement touristiques, tant soit peu qu’ils soient adossés à une stratégie de développement.
L’innovation, ce ne sont plus les outils numériques, mais la démarche qui porte ces réalisations. “Il doit y avoir un projet derrière chaque équipement numérique” pouvait-t-on lire en filigrane de ces débats.
Et les exemples qui ont été mis en avant par les rapporteurs lors de la synthèse relève immanquablement d’expériences réussies de développement local. Ainsi l’office de tourisme du futur de Val de Garonne n’est pas une prouesse technologique : c’est un beau projet de développement local, dans un lieu construit en concertation avec les habitants du territoire, pour mettre en valeur l’identité locale. Simplement l’utilisation des outils technologiques apporte une énorme valeur ajoutée.
L’animation numérique dans la baie de Morlaix ne consiste pas uniquement à former une animatrice à pianoter sur tous les webservices de l‘écosystème Google, mais à asseoir une stratégie “territoire web 2.0” dans le cadre d’un appel à projet régional “innovation dans le tourisme”.
La présentation de Morgane Baudouard, à découvrir ci-dessous, raconte très bien le quotidien d’un animateur numérique de territoire, et place cette mission dans une stratégie de territoire :
Au final, l’innovation dans le numérique, nous a appris cette université d‘été, c’est surtout de ne se préoccuper des outils technologiques que lorsque le projet est réellement défini et partagé!