Retour sur une expérience de CDT concernant une pratique et une attitude que tous les institutionnels du tourisme devraient adopter sur le net… l’accessibilité.
En deux mots, il s’agit de _« mettre le Web et ses services à la disposition de tous les individus, quel que soit leur matériel ou logiciel, leur infrastructure réseau, leur langue maternelle, leur culture, leur localisation géographique, ou leurs aptitudes physiques ou mentales »_ nous indique Tim Berners-Lee, Directeur du W3C[1].
Je rappelle par ailleurs que « l’article 47 de la loi du 11 février 2005 »:http://www.legifrance.gouv.fr/WAspad/UnTexteDeJorf?numjo=SANX0300217L impose aux sites de l’administration en ligne de devenir accessibles à tous en prenant en compte les handicaps visuels, auditifs ou moteurs.
Désireux de rendre le territoire accessible au plus grand nombre, le CDT Charente, a pris le parti dès sa conception de permettre l’accessibilité de son site britannique « www.visitcharente.com »:http://www.visitcharente.com/ à tous type de personnes, supports et navigateurs.
L’association BrailleNet qui développe le label « AccessiWeb »:http://www.accessiweb.org/ certifiant l’accessibilité des sites, semblait le mieux indiqué. La prestation nous semblait être un accompagnement et du conseil afin d’atteindre un objectif qui est, rappelons-le, totalement volontaire…
Las, nous avons été… sanctionnés et recalés. Le motif ? Un alt de photo qui dépasse les 80 caractères[2], comme stipulé dans la grille de critères… C’est fâcheux. Mais pas de panique, il est possible de rattraper cela : nous avons été invités à effectuer les corrections nécessaires, ce qui nous a pris moins de 2 minutes, et demander une réévaluation. Mais voilà, la « contre-visite », bien que gratuite la plupart du temps pour notre chère auto, est payante pour le label AccessiWeb… compte tenu des investissements déjà consentis pour l’obtention dudit label, nous nous sommes refusés à effectuer cette réévaluation… adieu label !
Il est dommage que l’association BrailleNet, pour qui _« Internet constitue un formidable outil au service de l’intégration des personnes aveugles ou malvoyantes, comme des personnes handicapées en général »_ et qui _« vise à encourager le développement de ce potentiel dans les domaines de l’information, de l’éducation et de la culture »_, soit dans une logique de sanction. Si son but est de rendre Internet accessible au plus grand nombre, pourquoi un tel agissement ? Nous espérions une relation de conseil et d’accompagnement, comme stipulé dans l’article 4.4 des conditions générales du contrat « Label Accessiweb », qui prévoit que _« si en cours de la labellisation une difficulté apparaît, la collaboration nécessaire des parties les engagent à alerter l’autre partie le plus rapidement possible et à se concerter pour mettre en place la meilleure solution dans les meilleurs délais »_… Dans les faits, la réalité a été toute autre, puisque finalement nous nous sommes retrouvés dans une relation de client à fournisseur, voire comme un administré, redevable face à une procédure. L’accessibilité doit et devrait être l’affaire et la préoccupation de tous. Notre seul but, outre la labellisation, est de permettre au plus grand nombre d’accéder à notre site. Aujourd’hui, c’est chose faite, nous respectons les critères que préconise AccessiWeb, ainsi que ceux du World Wide Web Corsortium (W3C, WCAG) et « nos pages sont valides »:http://validator.w3.org/check?uri=www.visitcharente.com… alors que, sans vouloir polémiquer, certains sites « labellisés AccessiWeb »:http://www.accessiweb.org/fr/Label_Accessibilite/galerie_sites_web_accessibles/ ne passent pas la validation W3C – je vous invite à tenter l’expérience – pourtant critère 3.2 du WCAG[3] qu’AccessiWeb recommande…
Mais finalement, label ou pas, l’essentiel c’est que le site soit accessible… 😉
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fn1. Le W3C, World Wide Web Consortium, est un consortium fondé en 1994 pour promouvoir la compatibilité des technologies du web. Le W3C n’émet pas des normes au sens européen, mais des recommandations à valeur de standards industriels.
fn2. Un « alt » est un texte alternatif qui définit l’image. Très important en matière de référencement, c’est en quelque sorte la légende de la photo. Il s’affiche lors d’un survol de la souris.
fn3. Le WCAG, Web Content Accessiblity Guidelines sont des recommandations publiées par la WAI (Web Accessibility Initiative) expliquant comment créer des sites Internet accessibles.