#Anglet11, écosystème et internet de proximité, jour 2 !

Publié le 4 mai 2011
4 min

Les participants aux rencontres etourisme d’Anglet étaient invités pour une deuxième journée consécutive à réfléchir sur leur écosystème touristique. L’écosystème local était quant à lui assez sympathique, avec un océan brillant sous un soleil printanier.
Mais vu le rythme des présentations, c’est par les baies de la salle que l’on a pu en profiter.
Car, tout au long de cette deuxième journée, les intervenants ont été nombreux : la matinée a été plus particulièrement consacrée à la proximité, avec deux interventions de « Philippe Fabry »:http://www.slideshare.net/MOPA/les-rencontres-etourisme-anglet-philippe-fabry-atout-france et « François Perroy »:http://www.slideshare.net/MOPA/franois-perroy-mes-biens-chers-deals-7814154, suivies de deux exemples de réalisation en Pyrénées Atlantiques et en picardie. L’après-midi était notamment dédiée à la mobilité, avec de passionnants retours d’expériences de territoires ayant mis en place des applications et sites mobiles.

Cette densité fait que nous reviendrons sur différents thèmes traités dans les jours à venir, pour nous attarder aujourd’hui plus particulièrement sur la notion même d’*écosystème touristique*, traité en conclusion de journée par Ludovic Dublanchet.

Alors, lorsqu’on parle de l’office de tourisme animateur de son *écosystème touristique local*, de quoi s’agit-il?
Un écosystème, nous expliquait le professeur Dublanchet, c’est comme ce qu’on a appris en cours de biologie en cinquième : il y a diverses composantes. Et donc, localement, le responsable touristique aura à coeur d’analyser les composantes de son écosystème : prestataires, habitants, touristes, acteurs locaux, tous font partie de votre écosystème, car tous sont partie prenante de l’action touristique.

La question, c’est de définir votre place dans cet écosystème, et de la faire évoluer. Les missions de l’office de tourisme sont toujours les mêmes (accueil, information, promotion, coordination des acteurs). Mais la façon d’opérer ses missions doit impérativement évoluer sous crainte de disparition naturelle de la composante principale de l’écosystème : vous-même, office de tourisme ou DMO.

*Et le web dans tout ça?*
Le web, c’est l’*énergie* de votre écosystème. Car sans Internet, vous n’aurez plus de touristes.
D’ailleurs, affirme Ludovic, _et je partage_, le *etourisme est mort, car le tourisme est électronique*. En effet, nous n’avons plus un volet du tourisme qui serait sur le web, et un autre qui serait en dehors. Toute l’industrie touristique repose aujourd’hui sur le web comme media principal.
Ce web, il est SOLOMO (social, local, mobile). En ce sens, les interventions des rencontres d’Anglet auront montré qu’il faut aller beaucoup plus loin dans sa stratégie que penser simplement à un site Internet de destination. Il faut penser le web dans l’ensemble de sa stratégie (mobilité, proximité, animation numérique de territoire, veille, curation, etc.). Et il faut penser le web pour tous les membres de l’écosystème : les habitants (ambassadeurs, greeters) les prestataires (animation numérique de territoire) et les touristes (site web, accueil numérique, services en mobilité)
Dans l’écosystème touristique local, les touristes, habitants et prestataires sont à la fois producteurs (de contenu, de prestations, de services, d’offre locale), consommateurs (de services) et aussi décomposeurs (lorsque un touriste publie un avis négatif sur une prestation il contribue à assainir l’écosystème…)

*Les nouveaux bénévoles*
Ludovic nous a beaucoup parlé des *nouveaux bénévoles* indispensables dans l’écosystème touristique local. Un thème d’actualité en cette « année européenne du bénévolat »:http://www.benevolat.public.lu/fr/actualites/2009/04/annee-europeenne-2011/index.html. Qui sont ces nouveaux bénévoles? : ce sont les touristes et visiteurs qui publient un avis, une photo, une vidéo de votre territoire, et qui contribuent ainsi bénévolement à enrichir le visibilité de la destination. Mais ce sont aussi les communautés participatives, couchsurfers, greeters, ou cuisiniers de « supermarmite »:http://www.super-marmite.com/, ces habitants qui contribuent bénévolement à l’offre touristique en offrant de leur temps et de leur passion.
Les nouveaux bénévoles, comme les anciens, ont besoin de reconnaissance (combien de personnes ont vu mon commentaire sur Facebook ou ma photo sur Picasa), de valorisation (je suis officiellement ambassadeur de ma destination) mais par contre ne sont en rien intéressés par le pouvoir associatif…
Il faut donc, dans l’écosystème local, prendre en compte ce bénévole qu’ils soit en ligne ou in situ. le nourrir, l’accompagner, le guider, l’encourager, et le mettre à contribution.

En conclusion, et comme à chaque fin de journées etourisme, tout le monde pouvait se dire : c’est très beau tout ça, mais c’est trop de travail! Impossible à effectif et budget constant. C’est là aussi qu’il faut adapter son écosystème : il faut mutualiser, collaborer (un bel exemple de Picardie a été présenté, sur lequel nous reviendrons), voire ouvrir aux privés notre contenu afin qu’il fasse une partie du travail.

*L’écosystème touristique local et Internet*, voilà une réflexion qui nous a mené loin des outils technologiques qui ont fait le bonheur de nos rencontres etouristiques ces dernières années. L’écosystème, c’est avant tout une stratégie passionnante de développement touristique local…

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Jean Luc Boulin est consultant en tourisme : Intervention auprès des élus et des prestataires touristiques, coaching, accompagnement des équipes et des directions sont ses principaux champs d'intervention. Avec deux exigences : se mettre à la place du client et oser l'innovation. Directeur de l’office de tourisme de l’Entre-deux-Mers (Gironde) et du pays d’accueil touristique du même nom pendant plus de dix ans, Jean Luc Boulin a dirigé la MONA [...]
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