La rédaction du blog etourisme.info ne reçoit aucune directive d’aucune instance particulière, et c’est donc par pur hasard que lundi dernier, Sophie nous parlait de relever des défis environnementaux, que mercredi Cédric abordait la révolution d’une sobriété numérique et que vendredi Grégoire vous donnait ses tips de néo-rural vers plus de … sobriété. Rajoute à cela le billet de François d’il y a 15 jours sur tous ces mauvais coucheurs qui tapent à longueur d’édito sur le tourisme, ou celui de Brice il y a 12 jours sur les tensions au niveau des ressources humaines, et tu peux te dire que notre lecture peut amener une petite dose d’inquiétude.
Inflation galopante, coût de l’énergie et des matières premières qu’il va être difficile de contrôler, la quasi-totalité des prestataires touristiques doit faire face à une hausse des coûts de production, de revient, qu’il va bien falloir répercuter, mais la clientèle, assaillie de toute part et qui s’apprête à peine la canicule estivale terminée à revêtir pulls et doudounes pour économiser le chauffage, sera-t-elle prête à l’encaisser ? On passe clairement à l’anxiété !
Et pourtant, ils ont été au rendez-vous ces derniers mois, avides de passer du bon temps, entre amis, en famille, si l’on en croit les chiffres délivrés ici et là, les témoignages des professionnels, cabinets et autres observatoires locaux, régionaux ou nationaux du tourisme. Même si nos forêts ont été ravagées (et continuent de l’être) par de multiples incendies, que l’eau a manqué un peu partout pour pouvoir d’adonner en toute sérénité au plaisir d’une descente en kayak, canoë, raft ou paddle. Ca y est te voilà parvenu à l’angoisse !
Le tourisme d’après pourtant alimenté par tant de réflexions n’est devenu que celui d’avant, mâtiné d’une couche de « slow » et d’écoresponsable et on nous promet un web 3D, un tourisme virtuel et vertueux dans lequel il faudrait d’ores et déjà investir (et pas seulement pour soutenir l’action de Meta ex Facebook) et s’investir, alors que la plupart d’entre nous pensent comme Franck Confino, ainsi que j’avais pu l’exprimer en tout début d’année lors de la présentation de Meta. Nous voilà dans l’épouvante.
Super, sympa pour attaquer la semaine, ça met tout de suite dans le bon mood. Bon OK, c’est limite déprimant, mais rassure-toi il y a bien d’autres remèdes que les anti-dépresseurs ou une corde et une poutre !
Ca veut dire que toi, petit ou gros gestionnaire de destination, c’est maintenant que tu vas, tu peux, tu dois encore plus que jamais, davantage encore que pendant la crise sanitaire, démontrer ton utilité. À toi d’être le Prozac de tes partenaires, de les rassembler pour être plus fort et plus intelligent ensemble, d’inventer de nouvelles coopérations, de mettre en oeuvre ce qui bouillonne dans les tréfonds de ton office depuis tellement longtemps mais qu’on a jamais mis en lumière.
On arrête la promo tous azimuts pour attirer tout le monde et n’importe qui, et surtout ceux qui viennent de loin parce qu’il paraît qu’ils dépensent plus. On pense enfin client, quelle est sa destination, et on prend exemple sur la Creuse où l’ADT et les offices, après trois ans de discussion, sont parvenus à un site unique et commun de promotion. Oui, Sébastien Debarge a beau dire que c’est pas transposable sur tous les territoires, on serait un paquet à pouvoir s’en inspirer.
On aide nos socioprofessionnels à mieux travailler ensemble, en prenant davantage de temps pour les réunir, les impliquer, créer le réseau, faire naître des idées de collaboration qui aboutiront à de nouveaux services, de nouvelles prestations. On se plaint tout le temps de ne pas les voir aux AG, aux ateliers, mais quand on les convie pour travailler et non pour écouter, ils sont bien plus nombreux et plus intéressés. Et si ça devenait notre priorité, plutôt qu’un truc accessoire sur lequel on ne met aucun budget. Et si ça se faisait en plein air, dans un lieu sympa, plutôt que dans la salle de réunion toute moche ? Tu vas te dire ça y est, il nous fait du Pierre Eloy, ben oui, et pour l’avoir à nouveau testé il y a 10 jours avec lui et une petite troupe au bord du Lac de Lacanau, on réfléchit bien mieux en groupe après une petite demi-heure de paddle pour rejoindre une île, même sous la pluie, et ça favorise tellement la générosité des participants, même s’ils n’ont rien à gagner dans le projet de l’autre, hormis la satisfaction de l’aider à grandir et à se concrétiser.
On donne des preuves ! Tu veux faire du slow, du durable, du responsable ? Démontre-le, fais du tri dans les prestations, accompagne ceux qui sont à la traîne pour qu’ils te rejoignent, leur filer le n° du gars de l’ADEME ou de la Préfecture qui peut leur filer une aide ne suffit pas. Il y a un vrai rôle à jouer là-dessus, et une vraie plus value dans tes missions. Et la clé essentielle, c’est la mobilité ! Ce n’est pas de ton ressort ? Fais en sorte que ça le devienne ! Comment on le couvre ce dernier kilomètre( ou même les 10-20-50 derniers)… On fait faire le siège à nos élus des assemblées régionales, départementales, nationales pour rouvrir une ligne de TER, de bus ? On met en place des services de location de vélos, de voitures électriques ? On rassemble tous les besoins pour créer un service de transport à la demande, privé si c’est rentable, public si ça ne l’est pas ?
Tu te rappelles de tous ces gens qui pendant deux ans n’ont cessé de citer Churchill à qui mieux mieux, du style “Un pessimiste voit la difficulté dans chaque opportunité, un optimiste voit l’opportunité dans chaque difficulté”, ou encore « Il ne faut jamais gaspiller une bonne crise » ? Bon ben je crois que c’est le moment d’être optimiste, opportuniste, voire enthousiaste… et puis c’est mieux qu’un ulcère non ?