Nous mettons en relation les particuliers qui ont un bateau et les voyageurs souhaitant naviguer moins cher et partager une expérience riche et conviviale. Les propriétaires rentabilisent leurs embarcations, tandis que les locataires ou voyageurs profitent des avantages d’une relation entre particuliers. Accompagné ou non du propriétaire du bateau, ils peuvent vivre une expérience unique à bord d’un bateau dans toute la France et dans 25 pays. Aucune expérience nécessaire.
Quels sont vos résultats de vente et vos objectifs de développements ?
Nous ne communiquons pas sur nos résultats. Notre objectif est simple, nous souhaitons démocratiser la location de bateau et la possibilité d’accompagner un propriétaire en mer, rendre accessible ce service à tous, quel que soit le budget et quelle que soit l’expérience du voyageur.
Le modèle « moteur de recherche » inspiré de Google est le mieux adapté à ce type d’activité, oui. Il y a beaucoup à apprendre d’Airbnb, tout comme des nombreuses plateformes collaboratives qui existent aujourd’hui. Le nautisme est très spécifique et nous avons donc développé des fonctionnalités uniques comme le CV Nautique (NDLR: un certificat qui témoigne du niveau nautique et de l’expérience d’un utilisateur). J’ajoute qu’Airbnb et Ouicar (location de voitures) ont été les partenaires de Boaterfly cet été lors du « Sharing Tour » des plus belles îles de France.
Nos voyageurs sont d’abord les passionnés de nautisme et de plus en plus des novices de la plaisance. Ils sont très connectés, multi-devices, nos utilisateurs utilisent pour plus de 50% le mobile et la tablette.
Quel est votre modèle économique ?
Notre service est compétitif, nous nous rémunérons à hauteur de 13.5% sur chaque réservation réalisée, 3,5% prélevés auprès du propriétaire et 10% auprès du voyageur. Lorsqu’il n’y a pas réservation nous ne gagnons rien, c’est donc sans risque pour les utilisateurs. Tout le monde y gagne.
Peut-on réellement parler d’économie « collaborative » avec une prestation rémunérée entre particuliers et votre commissionnement sur les transactions ?
Oui le terme économie collaborative reste le plus approprié. Le terme économie vient du grec et signifie « gestion de la maison ». Sur Boaterfly il s’agit d’un bateau 🙂 Pour le terme collaboratif il s’agit de la possibilité pour les utilisateurs d’être en relation directe et de bénéficier d’une e-réputation afin de créer la confiance nécessaire aux échanges. Boaterfly est membre fondateur du Collectif des Plateformes Collaboratives lancé en février 2016 avec Airbnb, Videdressing et une dizaine d’autres sites.
Vos contrats de locations sont-ils établis en France ?
Les contrats de location sont signés dans chaque pays de réservation : Italie, Grèce, Espagne, Turquie… par les propriétaires eux-même. Nous proposons bien sûr un contrat type à nos propriétaires en France. Pour la co-navigation, le propriétaire reste à bord, c’est du partage de frais, sans nécessité de faire un contrat.
Uberpop est largement décrié par les taxis comme une concurrence déloyale, les utilisateurs n’étant pas soumis aux même obligations réglementaires. Comment les loueurs professionnels du nautisme accueillent votre activité ?
Le contexte et le secteur sont très différents, car Boaterfly est soutenu à 100% par la Fédération des Industries Nautiques qui a perçu le potentiel de développement du nautisme. Aux États-Unis plus de 30% de la population navigue chaque année, en France 8% seulement. Le potentiel est énorme si l’on lève les freins. Les loueurs traditionnels ont tout à y gagner car de nombreuses personnes vont découvrir la navigation et y prendre goût. Les ports et les constructeurs aussi y ont intérêt. Les habitudes de consommation évoluent, nous contribuons à renforcer le nautisme.
Quelles sont les obligations fiscales de vos utilisateurs et sont-elles respectées ?
Les propriétaires doivent déclarer les revenus générés par les locations de leur bateau en tant que revenus complémentaires. Lorsque le propriétaire reste à bord, la participation aux frais n’a pas à être déclarée. Les propriétaires doivent bien sûr pouvoir justifier des frais qu’ils partagent (entretien, assurance, place de port…) et ne pas en faire une activité commerciale et lucrative…
En mai 2015, vous avez levé 500 000 euros. Comment avez-vous convaincu vos investisseurs et quels sont vos axes de développement ?
Notre augmentation de capital nous a permis de financer les saisons 2014 et 2015 et de lancer l’activité. Le partenariat signé avec Allianz pour l’assurance est venu conforter notre modèle qui consiste à faciliter la vie des propriétaires qui veulent rentabiliser leurs bateaux, et des voyageurs qui rêvent d’une virée en mer avec un propriétaire, d’une croisière entre amis ou en famille, ou simplement d’une nuit à quai dans un port.