Cahier des charges site Internet (4)

Publié le 26 janvier 2010
6 min

[… Suite]
Voir aussi les articles précédents : « 1 »:https://www.etourisme.info/textpattern/index.php?event=article&step=edit&ID=1029 ; « 2 »:https://www.etourisme.info/textpattern/index.php?event=article&step=edit&ID=1033 ; « 3 »:https://www.etourisme.info/textpattern/index.php?event=article&step=edit&ID=1036

etourisme, e-tourisme, cahier des charges site Internet

*Chapitre 3 : Type de site attendu* (suite)

*3.7 – Un site mobile*

J’ai failli l’oublier, et pourtant… grand sujet 2010 !
La mobilité c’est quoi au fond ?
Juste un touriste, équipé d’un terminal de type smartphone, note book, ou, bientôt, tablette, qui se connecte au Web où qu’il se trouve et qui, par ailleurs, dispose d’applications embarquées, comme autant d’outils dans sa trousse.
Consultation en ligne d’informations pratiques, géolocalisation, abonnements à des services « push », connexion permanente à ses réseaux sociaux et ses fils d’information, téléchargement de documents, guidage, réservation… Les besoins deviennent innombrables et chacun nécessite une réponse (service, fonctionnalité…) adaptée.
Comment appréhender cette évolution majeure lorsqu’on est un acteur institutionnel ou privé du tourisme ?
Je propose d’abord de distinguer deux grandes familles de réponse :
# Tout ce qui relève des *services Web* (donc universels) : pour faire simple, un site Internet optimisé pour une consultation via un réseau GSM, sur une marchine généralement dotée d’un petit écran et d’une navigation tactile ;
# Et tout ce qui touche aux *applications embarquées* (donc attachées à un système d’exploitation, voire à une machine en particulier) : pour faire simple, des logiciels-outils qui peuvent se passer d’une connexion et qui maximisent les fonctionnalités de la machine sur laquelle ils sont installés (téléphone, puce GPS, boussole, lecteur multimédia, grille-pain, brosse à dents…).

Comme le sujet de cette chronique porte sur les sites Internet, je ne parlerai pas de la deuxième catégorie. Elle méritera un cahier des charges spécifique, à faire plus tard.

Pour ce qui est du site Web mobile, retenez ceci, avant de rédiger votre cahier des charges :

* Il est souhaitable, en 2010, de prévoir *une version optimisée* de son site principal en vue d’un usage sur mobile (735 visites sur iPhone sur 122000 pour etourisme en 2009, mais quadruplement de la part relative sur le mois écoulé…, et prés de 1% de l’audience pour certains OT : on ne sait que trop où mène ce genre de stat rampante dans le joyeux monde du Web) ;
* Il faut même envisager *un site complètement développé pour des usages sur mobile*. Dans ce cas, prévoyez de passer au « html 5 »:http://fr.wikipedia.org/wiki/HTML_5. Ce format est la prochaine révision du langage html, intégrant les éléments liés à la mobilité (multimédia, interface tactile, vitesse d’affichage, accessibilité…). Le terme « html 5 » est signifiant. A lui seul il orientera complètement la réponse faite par le prestataire.

Pour ce qui vous concerne, en revanche, pas de changement de méthode : vous devez, même dans la perspective d’un site mobile en html 5, *identifier clairement ce que vous voulez*. La seule nouveauté, c’est un enrichissement des fonctionnalités, donc des services à proposer aux touristes. La gamme est immense, c’est pourquoi il faut réussir à faire des choix, pas faciles…

La trame fonctionnelle, exposée, ci-après, devrait vous y aider 😉

*Chapitre 4 : Fonctions et fonctionnalités, à quoi sert le site ?

*4.1 – Trame fonctionnelle*

Ouh la la ! « Trame fonctionnelle », voilà un mot qui fait peur. Et pourtant, sous ses grands airs, voilà bien une technique redoutablement simple et efficace *pour définir à quoi sert le site*.
Un site Web, dans le tourisme, a trois fonctions principales : *informer, promouvoir, vendre*.
Problème : les écrans d’ordinateurs et l’oeil humain ne tolèrent pas la surcharge, l’illisibilité, l’accumulation… de fonctions différentes. Cdiscount est encombré de bannières mais il ne sert qu’à une chose : vendre.
Dites-vous qu’en une poignée de secondes, l’internaute doit : vérifier que le site sur lequel il atterrit correspond bien à sa requête sur Google, y trouver rapidement l’info précise recherchée, être rassuré quant au sérieux des contenus présentés.
En résumé, on ne peut pas prétendre, en même temps, en un écran, à égalité : informer, promouvoir et vendre. *Il faut forcément hiérarchiser, donc accorder une place plus ou moins grande aux différentes fonctions !*
Sinon, autant découper l’interface en petits carrés. C’est la stratégie du « non-choix », le défaut de parti-pris. Je doute que cela soit rentable ou efficace. Allez quand même voir ce qu’a fait le « CDT du Puy de Dôme en la matière »:http://www.planetepuydedome.com/.

Comment hiérarchiser ses fonctions et ses fonctionnalités (= services rendus au client) ?
# Réunissez-vous en petit comité, prenez un paper board ;
# Demandez-vous quelle est votre mission principale et la place que le site va jouer dans votre stratégie : d’abord informer, d’abord promouvoir, ou d’abord vendre ?
# Identifiez toutes les fonctionnalités, donc tous les services, que vous aimeriez rendre aux touristes à travers le site : météo, webcam, agenda, moteur de dispo, résa en ligne, web TV, photothèque grand écran, commentaires… etc.
# Classez tout ça, selon le tableau à double entrée proposé ci-dessus (la fameuse trame fonctionnelle. Ce qui se trouve dans la case fonction n°1 / fonctionnalité n°1 occupera le plus de place dans la maquette et ainsi de suite…
# … puis faites le tri ! Ce qui rend un site plus ou moins coûteux, ce n’est pas le nombre de ses pages, c’est le nombre et le type des fonctionnalités attendues. A chacune d’elles va en effet correspondre des temps de développement. Une syndication Tourinfrance c’est plus cher qu’un lien vers une webcam, un moteur de dispo-résa multi plateformes plus cher qu’un bandeau animé…

_La taille des cases est proportionnelle à l’espace attribué sur la page d’accueil._
Cahier des charges site internet, office de tourisme

Dans l’absolu, un tableau comme celui-ci suffirait presque à faire comprendre la commande. En tous les cas, il simplifie énormément la tâche des développeurs et web-designers, notamment pour organiser la page d’accueil.

*4.2 – Détail des fonctionnalités*

Une fois que l’on a bien sué sur sa trame fonctionnelle, le travail continue avec le détail des fonctionnalités.
Autrement dit : comment imaginez-vous chacun des services à mettre en place, dans le détail ?
A moins que vous ne laissiez le prestataire web réfléchir à votre place (vous êtes sûr qu’il va le faire aussi bien que vous ?), prenez donc une feuille blanche et, pourquoi pas ?, dessinez ce que vous attendez :
– votre moteur de recherche ;
– votre page webcam ;
– votre calendrier des manifs ;
– votre listing des hébergements (affichage aléatoire, tri alphabétique, tri par catégorie ?) ;
– votre carte (on clique sur des pictos ? On a des liens dans les fenêtres d’infos ?)
– …

Attention : il ne s’agit pas de faire du web design « à la place de… », mais de *savoir précisément ce qu’on veut*, en pensant très fort au client final.
L’absence fréquente de réflexion poussée sur ces aspects est un des principaux facteurs de perte de temps lors de la réalisation des sites web : les questions qui auraient dû être traitées dans le cahier des charges surgissent au fur et à mesure et on les traite à la « va comme je te pousse ».

Réfléchir au service apporté au client conduit également à faire le tri entre le nécessaire et le superflu.
Deux petits conseils : si possible, faites vous aider au plan technique, et si vous ne maîtrisez pas assez le sujet, raisonnez « client final » en indiquant au prestataire ce que VOUS imaginez pour l’internaute.

Alors, à vos feutres, à vos papiers et si on vous demande ce que vous êtes en train de tramer, sortez donc les mots magiques : *fonctions – fonctionnalités*.
🙂

[A suivre]

Retrouvez ce plan guide sur google doc à l’adresse suivante, librement partageable : « Guide pratique cahier des charges selon etourisme.info »:http://docs.google.com/View?id=dd6s9kz4_16cb5xnmhc

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Pierre Croizet est né en 1970, à Issoire. Il vit et travaille à Bordeaux depuis 1998. Il est diplômé de l’Institut des Hautes Etudes de Droit Rural et d’Economie Agricole (IHEDREA – Paris) et du DESS Aménagement du Territoire et Economie du Développement Local (Bordeaux IV – IERSO). Il a créé, en 2004, avec Benjamin Bastien, une des premières maisons d’édition électroniques de France, spécialisée dans les guides touristiques et [...]
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