Cet article fait suite à la récente publication de Sébastien. J’avais déjà abordé le sujet lors des journées de l’e-tourisme à Toulouse et en ce moment je mets en pratique pour des opérateurs privés (agences de voyages et campings pour l’instant) un certain nombre de ces principes. Outre ceux précédemment posés et l’excellent questionnement de Paul à propos de *l’info avisée*, il me semble en effet que les temps deviennent enfin favorables à un vrai travail d’accompagnement sur les traitements des contenus.
Aujourd’hui, je n’aborderai que les aspects rédactionnels, mais l’iconographie méritera qu’on s’y intéresse ultérieurement. Voici donc quelques recommandations éprouvées pour écrire pour le Web.
En 1 : penser à plusieurs, produire seul. Je veux dire par là que si l’écriture pour le Web n’est au final qu’une production individuelle, elle doit être cependant précédée d’une *démarche pluridisciplinaire*. On n’écrit pas pour soi, mais pour les autres. On écrit en fonction des émetteurs, des lecteurs et des autres spécialistes de l’édition web : arborescence, design, référencement, positionnement, animation. Voit-on un journal (excellents Rue89 ou Le Post) fonctionner par la seule grâce de rédacteurs ?
En 2 : penser que l’écriture Web se partage un immense terrain qui recouvre le champ de l’information (respect de la règle des Où, Qui, Quand, Quoi, Comment, Pourquoi), le champ du marketing (le tourisme ça reste de l’économie) et le champ de l’émotion (sans imaginaire, sans sens narratif poussé, les propos touristiques strictement publicitaires peuvent se rhabiller, d’autant que plusieurs récentes études démontrent l’accroissement de la méfiance des Français à l’égard de la publicité). Au centre de ces trois espaces : l’écriture Web. Qu’on le dise une fois pour toutes : elle est spécifique en raison du support et des possibilités immédiates d’interaction avec les lecteurs, elle a aussi beaucoup de points communs avec l’écriture de presse écrite.
En 3 : définir la bonne tonalité éditoriale. Selon les lecteurs escomptés ou connus, il convient de définir (on le teste facilement, c’est l’avantage du Web interactif) le ton et le vocabulaire adaptés. Halte aux formules pompeuses, générales, évasives, éculées, place au concret qui apporte des solutions et au sens du récit qui captive l’auditoire. Il s’agit de trouver le point d’équilibre entre la recherche de *la réalité et de la vérité*.
En 4 : produire de manière professionnelle pour faire simple. Devenez adeptes au KISS : keep it simple and stupid. Cela signifie concrètement, trouver un rythme (selon le temps du lecteur, l’intérêt du sujet, la nature de la relation, commerciale ou pas…) on est plus ou moins direct. Puis énumérer les données pratiques : le tiret à la ligne c’est excellent pour une lecture rapide des avantages d’un produit. Enfin, éviter le jargon : on n’écrit pas soi, mais pour les autres. Chaque mot, chaque concept technique doit être pesé pour bien saisir son utilité et sa compréhension.
En 5 : pensez *usabilité*. On veut dire par là, au-delà de la teinte narrative, à mon avis essentielle dès que l’on touche au tourisme, aux loisirs et à la culture, qu’il convient d’apporter toujours, par l’écrit des solutions au lecteur. Exemple : cette information est-elle importante ou accessoire pour lui ? Cette information est-elle indispensable au sens où si je l’ôtais, mon édifice serait fragile et je manquerais à ma mission qui consiste à apporter au lecteur une plus-value, une information qui confère de la crédibilité à mon propos et au site ?
En 6 : relire à haute voix votre propos écrit pour le Web. Si vous vous comprenez et si vous vous laissez convaincre par votre écrit, alors la partie peut être gagnée. Mais ce n’est pas fini, faites tester par un proche.
En 7 et fin (temporaire) : un excellent développement consacré à l’écriture sur le Web est proposé par le « gouvernement canadien »:http://www.tbs-sct.gc.ca/ig-gi/i-mo/bs-cs/bs-cs2_f.asp#b05. A lire absolument. C’est ma dernière recommandation de ce jour. Retournez à vos écrits !