Les réseaux sociaux se sont développés à une vitesse exponentielle ces dernières années sans à la base reposer sur un modèle économique cohérent ou en tout cas affiché clairement dès le départ. Malgré son milliard de membres, facebook est toujours à la recherche du meilleur moyen de monétiser son audience. Le développement du modèle publicitaire n’est pas suffisant pour générer des recettes suffisantes et surtout, depuis l’entrée décevante en Bourse en mai 2012, de rassurer les investisseurs. On a d’abord eu le droit à un modèle publicitaire classique avec l’achat d’encarts publicitaires dans la colonne de droite avec actuellement un taux de clic assez faible de l’ordre de 0,03 % mais avec un coût par clic (CPC) assez faible de 20 à 30 centimes. A titre de comparaison (assez mauvaise), les publicités google, sont autour de 0,70 %. Facebook a par là suite développé d’autres possibilités pour les annonceurs, comme les « publicités sponsorisées » dans le fil d’actualité avec un taux de conversion meilleur. On pourrait aussi mentionner les offres commerciales possibles par les gestionnaires de pages ou bien l’annonce récente de l’envoi de message à n’importe quelle personne de facebook moyennant finance (à partir de 1$ et ce jusqu’à 100 $ ?). Va-t-on pouvoir bientôt parler de « spam payant », même si pour le moment facebook dit limiter l’envoi à un message par semaine ? On connait en effet facebook et sa propension à changer très rapidement les conditions générales d’utilisation et les règles du jeu…. Facebook cherche donc à développer et conforter son modèle publicitaire.
Ce mardi 15 janvier 2013, Mark Zuckerberg vient de faire des nouvelles annonces avec en particulier la sortie en béta sur la version anglophone de facebook de Graph Search, un moteur de recherche « social ». Comme sur google, lorsque l’utilisateur tape une requête, des recherches approchantes lui sont proposées en fonction de son profil, des recherches courantes, de son réseau d’amis. Mark Zuckerberg a proposé comme exemple : « Mes collègues qui vivent à San Francisco ». Imaginez les applications dans le tourisme : « les hôtels réservés par mes amis à Paris », « les avis de mes amis sur l’exposition… », « Les plages préférés de mes amis », « Les villes que mes amis ont visité » (…). Une vidéo de facebook présente bien le principe de cette recherche sociale.
Tnooz résume bien les incidences de ce nouveau service dans le tourisme : les centres d’intérêts, les avis, les lieux visités, les photos partagés… Les sites de recommandations et d’avis vont subir de plein fouet cette nouvelle évolution : quoi de mieux que la recommandations de mes amis ou choisir parmi des lieux que mes propres amis aiment ? Pourquoi se référer uniquement à des avis d’anonymes ? Ce n’est pas simplement un moteur de recherche interne car quand ce dernier ne trouve aucun résultat, c’est le moteur de recherche de microsoft, Bing, qui prend le relais. Il s’agit clairement de concurrencer google sur la recherche d’information. Rappelons qu’à lui tout seul facebook génère un quart du trafic web aux Etats-Unis, qu’en sera-t-il demain s’il prend des parts de marché à google ? Cela pose même à nouveau des questionnements en matière de vie privée, à tel point que facebook propose dès à présent une vidéo sur comment limiter les données que l’on partage sur le Graph Search. Quelles nouvelles incidences dans le tourisme selon vous ?