Google omniprésent lors de Voyage en multimédia #VEM4

Publié le 18 février 2013
6 min

Jean-Marc Tasseto, Directeur Général de Google France, a fait forte impression lors de la conférence Grand témoin de Voyage en Multimédia le 7 février à Saint-Raphaël ! Humilité, clarté, limpidité et même une touche d’humour ont ponctué son intervention. A part cela, rien de bien neuf sous le soleil me direz-vous, mais quelques points saillants qui méritent bien d’être relevés !

Tout d’abord, le client est roi ! Quelle évidence bien entendu, mais Google le prouve en permanence à coups de milli-secondes gagnées, et de résultats toujours plus opérationnels qui lui confère cette quasi hégémonie dans bien des Pays qu’il compte bien conserver. Google Panda, puis Penguin, deux mises à jour importantes de l’algorithme ont d’ailleurs fait le ménage pour vous débarrasser des fermes de contenus, sans réelle valeur pour l’internaute (nom de code du prochain, une idée pour le prochain animal blanc et noir ? Allez, je prends les paris sur le zèbre…).

Jean-Marc Tasseto nous a d’ailleurs explicité l’arrivée récente du graphe de la connaissance (Knowledge graph), dont l’objectif est de vous fournir immédiatement un maximum d’informations. Sur une destination par exemple (Cf. la copie d’écran sur Saint-Raphaël), la carte, un texte (souvent issu de Wikipedia), la météo, quelques destinations ou attractions à proximité (pour favoriser la sérenpidité…et accessoirement la vente d’Adwords). Déjà trois milliards d’objets sont ainsi liés, avec des tests concluants notamment sur les célébrités : tapez « âge + votre célébrité préférée » et le résultat apparaît automatiquement sans nécessité un clic de votre part. À terme, cette évolution vers le web sémantique, l’un des grands sujets traités lors de #VEM4, signifie que vos contenus seront probablement davantage consultés chez les autres (dont Google) que sur vos propres sites ! Le soir même, Tnooz publiait d’ailleurs un billet sur les nouveautés de Google Hotel Finder intégrant notamment cette évolution sémantique (voir la fin du billet), décidément dans l’air du temps… L’application Google Now sur mobile est d’ailleurs un condensé de sémantique-Big Data-Géolocalisation-Social, du SoLoMo augmenté en quelque sorte que notre mobinaute ne devrait pas tarder à utiliser frénétiquement, pour peu que Google mette le paquet !

Reprenant à son compte le « Mobile first » lancé par Eric Schmidt, il nous affirmait ensuite, chiffres à l’appui que LE sujet du moment était sans nul doute la continuité multiécran ! Le client passe du smartphone au PC, du PC à la tablette, et il s’agit d’être en capacité de lui apporter la bonne information au bon moment, selon le lieu où il se trouve et le terminal utilisé. Là aussi, ceux qui lisent régulièrement ce blog reconnaîtront quelques messages distillés depuis déjà quelques temps. Un motif d’inquiétude réside dans le fait que seules 30% des entreprises françaises disposent à ce jour d’un site adapté à la lecture sur smartphone (contre 55% pour leurs homologues outre-manche alors que les usages des mobinautes sont similaires). Un retard de l’offre face à la demande que Google s’applique à corriger en participant à l’évangélisation…

La conférence fût également l’occasion de rappeler aux nombreux participants l’efficacité de Google Adwords (qui rappelons-le, génère la quasi-totalité du CA de Google…). Il en fût également largement question le vendredi en fin d’après-midi lors de l’intervention de Jonathan Vidor qui nous présentait d’ailleurs les toutes dernières évolutions (datant de la veille), exposées dans le billet de lundi dernier.

La vidéo Google glass project projetée en fin de séance, bien qu’en ligne depuis presqu’un an continue de créer le buzz et de susciter diverses réactions, mais s’annonce bel et bien comme un complément, voire un substitut du smartphone, bien au-delà des montres sur lesquelles Apple et Samsung travaillent…Les dispositifs mobiles semblent de plus en plus se rapprocher de nous, Microsoft étant d’ores et déjà sur la lentille intelligente !

Jean-Marc Tasseto nous a souvent cité les autres grands acteurs du web avec un « name dropping » des plus consistants, louant Steve Jobs et Apple, exhortant les participants à aller sur Twitter, considérant Dailymotion, Samsung et autres leaders du marché, à une exception près… Facebook ! Dénommé le plus souvent comme « l’autre réseau », il a fallu attendre l’ultime question pour voir notre grand témoin se départir un tant soit peu de son calme et asséner que les courbes de croissance de Google+ étaient largement supérieures à celles de Facebook… Un signal faible, qui laisse tout de même entendre que dans la lutte acharnée vers la combinaison quasi « alchimique » algorithme+recommandation sociale, le trio Facebook-Bing-Yahoo semble pouvoir être le seul à pouvoir, dans un futur proche, remettre en cause le leadership du géant de Mountain View. Mais il est vrai que Google+ a encore bien d’autres ressources à faire valoir, et semble commencer à attirer un public au-delà des technophiles de la première heure, de par ses nouvelles fonctionnalités et l’agrégation progressive de la suite des services maison.

Les soupçons d’intégration massive de la filière touristique, que plusieurs experts dénomment depuis déjà quelques années « Troogle » ont également trouvé une réponse incisive : Google se borne à intégrer des services qui lui permettent de rendre service aux internautes, et également aux opérateurs essentiels de ce marché. Jean-Marc Tasseto a proprement renvoyé votre serviteur, auteur de cette question, dans ses 22 avec une pointe d’ironie en indiquant que Google n’avait pas prévu de racheter un constructeur automobile ou  une banque, et se concentrait sur son coeur de métier…On imagine effectivement qu’il serait bien risqué de venir concurrencer, par le rachat d’un OTA, des acteurs qui représentent le troisième secteur en matière d’achat d’Adwords ($2,4 milliards en 2011). Néanmoins, il y a bien peu de secteurs où la stratégie de rachat de Google est aussi vive (ITA, Zagat, Frommers, investissement chez HomeAway pour ne citer qu’eux) et la sortie d’outils spécifiques (Hotel Finder, Flight Search, Now, …) aussi importante. Hormis la mobilité peut-être… secteur dans lequel Google a intégré Motorola…mais il s’agit là d’un secteur transversal et essentiel au développements futurs !

Google, il en a encore bien évidemment été question le lendemain dans les ateliers ! Concernant les avis de voyageurs, puisque la récolte est devenue une des priorités affichée, complétée par l’intégration de Zagat. L’occasion aussi de rappeler la lutte qui avait opposé Google à Tripadvisor, le second reprochant au premier de diminuer son traffic (donc son audience, donc son chiffre d’affaire basé sur la publicité et le commissionnement) en agrégeant et affichant en direct les avis de toutes les plates-formes. PagesJaunes de son côté prévoit pour la fin de ce semestre la sortie d’un tel outil, mais B2B, permettant aux hôteliers de veiller et d’analyser leur e-réputation à partir de plus de 150 plates-formes ! On attend évidemment davantage de communication sur ce sujet pour vous en parler…

David Degrelle, de 1ère Position, nous a libré une brillante intervention au sujet du référencement naturel, et de l’impact du web sémantique sur ce dernier. On retiendra notamment que l’intégration de Rich snipets (photo, notes, …) augmentent le clic de 15 à 20% ! J’en connais quelques-uns qui vont travailler le sujet, ainsi que leur longue traîne… 

Enfin, Jonathan Vidor (je ne remets pas le lien vers l’article de lundi dernier…, et vous conseille pour le compléter d’aller voir cette présentation et les autres prochainement en ligne sur le site de #VEM4) concluait en démontrant l’étendue des possibilités offertes par Adwords, que bien peu semblait connaître dans la salle. Si certaines fonctionnalités requièrent de gros budgets réservés à certains annonceurs, on aura pris conscience du fait que le « retargeting » permet aujourd’hui à tout un chacun de mieux cibler ses clientèles, et notamment les prospects chauds, d’élaborer des scénarios dont la richesse des hypothèses à envisager constitue probablement une difficulté plus importante que la mise en oeuvre de l’outil lui-même.

Pour conclure, #VEM4 fût une édition riche en contenus, que ce soit au niveau des exposants, des ateliers ou de cette conférence, et la démonstration que l’actualité foisonnante du etourisme nécessite bien de se rendre sur ce type d’évènement pour continuer de se maintenir à flot, que l’on soit hôtelier sceptique quant à l’utilité de considérer les plates-formes d’avis, ou blogueur en quête d’échanges et de connaissances remises au goût du jour grâce à la qualité des intervenants. Un grand bravo aux organisateurs de ce rendez-vous désormais incontournable !

 

 

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Ludovic a démarré sa carrière en Auvergne, à l’Agence Régionale de Développement, puis dans un cabinet conseil sur les stratégies TIC des collectivités locales. Il a rejoint en 2002 l’Ardesi Midi-Pyrénées (Agence du Numérique) et a plus particulièrement en charge le tourisme et la culture. C'est dans ce cadre qu'il lance les Rencontres Nationales du etourisme institutionnel dont il organisera les six premières éditions à Toulouse. À son compte depuis [...]
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