IGN mon amour, le retour de la revanche trop tard ?

Publié le 10 juin 2024
3 min

L’IGN et le tourisme, c’est un peu comme une histoire d’amour de jeunesse ratée.

Quand iel est arrivé·e avec son magnifique Géoportail (oui, au passage, je m’essaie à l’inclusif), on s’est dit wow, ça va être une belle histoire entre nous. Sauf qu’on ne s’attendait à ce que cela devienne une affaire de gros sous ! On s’attendait à un truc pur, réciproque, cela paraissait écrit d’avance, et cet aspect vénal nous a un peu décontenancé…

D’autant qu’au même moment débarque Google Maps, le rêve américain ! Avec ellui, tout est possible, pleins de couleurs, iel nous donne tout, sans rien attendre en retour, c’est le coup de foudre ! Quelle ne fût pas notre surprise quelques années plus tard, après tous ces beaux projets réalisés et encore en cours, de se retrouver aux prises avec un ultimatum, pour, là encore, une bête histoire de pognon, alors que franchement, est-ce qu’iel en a vraiment besoin de notre fric, nous qui de plus menons une mission de service public ?

Comme ce n’est même pas envisageable de rester comme ça, sans cartes, on s’est retourné vers nos copains et copines des agences web qui ont joué les entremetteur·euses pour nous mettre en relation avec OSM (Open Street Map). Rien à voir avec un plan sado-maso, c’est plutôt l’amour libre avec ellui, tout le monde peut participer, enrichir la relation sans qu’il ne soit jamais question d’argent, juste du partage, c’est beau et c’est fait pour durer.

Et puis l’IGN nous revient, régulièrement, mais sans que l’on puisse lui pardonner ses erreurs passées. Mais là, cette fois, iel nous sort le grand jeu.

La carte humour pour commencer, on sent qu’iel a été bien briefé·e par son agence de comm’. C’est pas le fou-rire garanti, mais le bon jeu de mots qui amène le petit sourire, on se prendrait même à regretter de ne pas voir cette campagne s’afficher un peu plus ! Jai bien failli passer au travers, et ne l’ai découvert que via cet article dans CB News. Et sur les publications « spéciales » réseaux sociaux, on se positionne clairement contre l’ennemi absolu, le smartphone et son GPS (« Vous connaissez beaucoup de smartphones avec un écran de 161cm ? ») et on valorise la décarbonation de la principale activité liée, la randonnée, ou encore son faible coût.

Et plus récemment encore, iel nous fait le coup de l’appli, et là, clairement, nous sort le grand jeu !

Pas de chichi, pas de pseudo, son p’tit nom c’est « Cartes IGN ». Et on peut faire plein de trucs avec :
– Utiliser des données thématiques superposables
– Afficher des légendes
– Calculer un isochrone, isodistance
– Créer, enregistrer, partager, exporter des points de repère
– Partager votre position
– Calculer un itinéraire (mode piéton et motorisé)
– Tracer un itinéraire (mode de saisie libre ou guidé)
– Enregistrer, exporter, partager un itinéraire
– Comparer deux cartes ou photos aériennes

Quoi de mieux qu’une petite vidéo :

Et là, c’est le drame, on apprend qu’iel s’est maqué avec OSM, soit prétexte de « valoriser ses données », « le Wikipedia de la carte », pour dire tout ce qu’on peut faire et voir autour de nous dans un périmètre donné par distance ou temps… Si ce n’est pas une déclaration d’amour ça !

Elle a une bonne noté sur l’apple store (4,1), se classe pour l’instant seulement 13eme des apps de navigation , avec un clair déficit de notoriété à rattraper. Pour en savoir plus, vous pouvez également regarder/écouter cette entrevue avec le DG Sébastien Soriano chez France Culture.

Alors oui, d’un point de vue usage perso, l’IGN séduit de nouveau avec toutes ses potentialités. Mais d’un point de vue usage collectif, dans mon site/mon appli d’OGD, pas sûr que ce soit suffisant pour venir remplacer les solutions actuelles, d’autant qu’on ne voit pas clairement ce qui est prposé pour les professionnels, ni en terme de services, ni en terme de coûts. Mais peut-être certaines agences web ont-elles exploré le sujet et peuvent nous en dire un mot en commentaire ?

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Ludovic a démarré sa carrière en Auvergne, à l’Agence Régionale de Développement, puis dans un cabinet conseil sur les stratégies TIC des collectivités locales. Il a rejoint en 2002 l’Ardesi Midi-Pyrénées (Agence du Numérique) et a plus particulièrement en charge le tourisme et la culture. C'est dans ce cadre qu'il lance les Rencontres Nationales du etourisme institutionnel dont il organisera les six premières éditions à Toulouse. À son compte depuis [...]
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