Le Slow est en vogue dans le tourisme, mais pas que : Slow tourisme, Slow travel, Slow village, mais aussi Slow food, Slow cosmetique, Slow working, etc. Une simple recherche dans votre moteur préféré et vous trouverez d’innombrables déclinaisons plus ou moins en rapport avec la lenteur.
Qu’est-ce qu’un slowUP ?
C’est un concept suisse, né en 2000, et qui fait l’objet d’une marque déposée et d’un cahier des charges strict. Un slowUp est une journée de découverte sans moteur. Le terme slowUp forme une contraction de « slow down – pleasure up » ce qui signifie « diminue l’allure – augmente le plaisir ». Tout un programme, bien en phase avec cette tendance « Slow » pour ici promouvoir une découverte douce et décarbonée.
Le site officiel slowup.ch en donne la définition précise.
Les parcours de slowUp sont si possible plats. Le rythme et la distance peuvent être choisis individuellement. Pour y aller et en revenir, le vélo, les rollers ou les transports publics sont recommandés.
Aujourd’hui, 18 slowUp accueillent plus de 500 000 participants chaque année !
16 sont organisés en Suisse… et seulement 2 en France : Alsace et vallée de l’Ognon en Haute Saône.
Le slowUp Basel-Dreiland (Bâle – trois pays)
Ce slowUp est particulier puisque tri-national (Suisse, Allemagne et France) comme vous le voyez ci-dessous avec cette carte issu de l’excellent site SuisseMobile que je vous invite à découvrir tant il mériterait un billet dédié, soit dit en passant…
Une organisation sans doute plus complexe mais un atout supplémentaire pour l’évènement.
Il a réuni 52 000 participants en 2023 !
Le parcours total est de 62 km, associant découverte urbaine et balade plus champêtre avec le Rhin comme fil conducteur naturel. Pas moins de 6 passages du fleuve sont au programme avec presque autant de passages de frontière !
Plusieurs boucles s’enchaînent, ce qui permet de nombreuses variantes pour adapter la distance à sa convenance.
MON expérience du slowUp Basel-Dreiland
Départ de Strasbourg dimanche matin à 8h51 en TER pour Bâle. Comme nous sommes un groupe de 4 vaillants cyclistes du dimanche (merci Christine, Marie et Olivier), nous profitons d’un tarif TER Fluo Alsace très avantageux de 39€ aller/retour en week-end pour 2 à 5 personnes (58€ par personne en semaine !), pour un voyage de 140 km avalés en 1h17 seulement.
Gros point noir : l’embarquement des vélos dans ces TER composés d’antiques voitures de type « corail ». Une vraie galère assez stressante, sans doute rédhibitoire pour de nombreux usagers et surtout usagères ! Je sais que les nouvelles rames de TER sont nettement plus accessibles avec un vélo, mais dans ces vieux TER, c’est l’enfer !
Au sortir de la gare de Bâle, il est très facile de rejoindre le parcours sécurisé qui passe tout près.
Première étape, un bon café dans cet étrange mais très sympathique « bar-église » !
Nous rejoignons le parcours et découvrons l’ambiance « slowUp » : d’innombrables vélos, vélos électriques, rollers, poussettes, trottinettes et bien sûr des piétons emplissent les rues et les routes désertées par les voitures. La ville et sa périphérie s’offrent à un regard nouveau, à la fois languide, apaisé et hors du temps. Une impression assez difficile à cerner, mais très agréable !
Il y a du monde mais sans sentiment d’oppression. L’ambiance est cosmopolite (j’ai dû entendre une bonne dizaine de langues au total) et très bon enfant. Les 50 000 participants se répartissent finalement assez bien sur les 62 km de larges routes et sur la plage horaire 10h-17h.
Tout est organisé de la meilleure des manières : agents à chaque intersection pour sécuriser la circulation, des toilettes un peu partout et plusieurs points de dépannage mécanique. À noter qu’en plusieurs points stratégiques, il est proposé d’acheter une vignette « slowUp » à 5 Francs suisses ou 5 Euros. Sans en être certain, il me semble qu’elle est facultative et sert à contribuer au financement de l’opération. Je l’ai acquise sans savoir si elle offrait quelque avantage que ce soit.
Pour la restauration, on peut choisir de s’arrêter sur une « Festplatz » (place de fête), généralement une place de village avec des cafés, pâtisseries et restaurants, ou dans une guinguette au bord de la route. Il y en a à foison tout au long de l’itinéraire.
Nous avons choisi la guinguette mais la dégustation de la célèbre Bradwurst (saucisse blanche grillée) m’a fait manquer à mon devoir d’illustration. Entschuldigung !
Après 47 km de balade, les cuisses se font lourdes et les fessiers douloureux. Le retour en train est salvateur, malgré la même galère pour monter les 4 vélos dans ce &@!!%#*µ$ de TER.