L’information en mobilité passe par la connexion !

Publié le 4 mars 2010
5 min

« Jean-Luc, hier encore »:https://www.etourisme.info/article/1070/web-mobile-ou-appli-iphone-2?utm_source=feedburner&utm_medium=feed&utm_campaign=Feed%3A+etourismeleblog+%28etourisme.info%29&utm_content=Netvibes, attire notre attention sur l’information en mobilité, que vous avez d’ailleurs d’ailleurs plébiscité lors de « notre sondage sur les faits marquants de l’etourisme pour 2010 »:https://www.etourisme.info/article/1050/ce-qui-sera-important-dans-le-etourisme-en-2010.
La loi nous oblige à créer des versions accessibles pour les personnes handicapées, le marché nous contraignait à développer des versions en langues étrangères, et aujourd’hui à prévoir des sites ou applications accessibles en mobilité. Que de coûts supplémentaires pour le web, et de coupes sombres à opérer sur d’autres budgets !

La difficulté majeure consiste encore à l’accès à ces informations. Tout comme l’internet a peiné à démarrer avant une réelle couverture du territoire en Adsl, le mobile aura encore un peu de mal à s’imposer avant que la couverture en 3G et wifi ne soit davantage déployée sur nos territoires.

Plus qu’une opposition Applications iPhone, Androïd ou autres vs. web app ou site mobile, il s’agit aujourd’hui d’avoir une réflexion sur la mise à jour des données mises à disposition en mobilité, la couverture de son territoire, et l’équipement, les usages de sa clientèle.
Peut-on fournir des données statiques, et donc à travers une application, permettre à n’importe quel touriste de la télécharger préalablement ou in situ (via le wifi d’un office ou la 3G de la ville la plus importante du territoire) ? On se contentera alors de quelques mises à jour proposées aux touristes souhaitant la conserver après son passage (ce qui est peu probable). Atention également au poids des données comprises dans l’application ; si ele est trop lourde, peu de mobinautes patienteront jusqu’à la fin du téléchargement, et encore moins la mettront à jour.
S’agit-il de données dynamiques, très fluctuantes (agendas, bons plans) nécessitant donc une connexion, que ce soit à travers un site mobile, plus largement accessible à un grand parc de terminaux, ou une appli iPhone, réservée aux happy few possesseurs de l’engin ? Notons tout de même au passage que ce sont bien les possesseurs de l’iPhone qui construisent aujourd’hui le marché de l’internet mobile.

A la réflexion, et si vous disposez des moyens nécessaires, c’est plus probablement le développement des deux que vous choisirez !

On relèvera également que l’une comme l’autre solution passent par un budget communication non négligeable. Comme on a connu la dichotomie comm’ on line/comm’ off line, comme on connaît celle web 1.0/web 2.0, on retrouve aujourd’hui un manque de renvoi entre info mobile/info non mobile. J’en veux pour preuve les nombreux sites internet qui n’informent même pas, ou de façon voilée sur la disponibilité d’un site ou d’une application mobile, ou encore d’une absence de fonctionnalité indiquant aux possesseurs d’iPhone lorsqu’ils consultent le site classique qu’il existe une version optimisée, ou enfin de la non-communication à l’accueil physique de l’office sur ce service, … Au-delà, les relations presse, la communication externe seront nécessaires, d’autant plus pour une application qui sera noyée parmi le flot de celles existantes.

On le voit donc, la plupart du temps, pour diffuser une information un tant soit peu complète en mobilité, vous devrez permettre à votre internaute de se connecter. Les pouvoirs publics ont donc de ce point de vue un rôle important à jouer vis-à-vis des opérateurs pour que la 3G se développe davantage, et non pas seulement en terme de couverture de population, totalement à l’opposé de ce que sont nos territoires touristiques.

Au-delà, pour l’ensemble des clients étrangers, la couverture 3G ne sera pas suffisante. Le coût du roaming (surfacturation de la consultation de données opérées par l’opérateur national à l’opérateur du client étranger, et refacturé par celui-ci au client final), même s’il est en baisse, dissuadera généralement le touriste de se servir de son bijou. Les opérateurs eux-mêmes vous incite à couper la connexion à l’étranger, et la « Commission Européenne vient d’imposer un avertissement obligatoire »:http://www.businessmobile.fr/actualites/services/0,39044303,39713435,00.htm#xtor=RSS-1 au consommateur dès que le client dépassera la facture de 50€.
Il est donc nécessaire, de ce point de vue, de s’attacher au développement d’un réseau wifi performant et ouvert. Certes, il ne s’agira pas de couvrir l’ensemble des sentiers et randonnées balisés de votre territoire, mais de choisir quelques points névralgiques, où les touristes font des arrêts, des pauses, pour leur permettre à ce moment là de se connecter en toute sérénité. Il conviendra évidemment de communiquer largement sur ce service, qui, comme il est aujourd’hui différenciant pour les hébergements (bien qu’en France, on s’obstine à vous présenter une facture souvent salée !), le deviendra probablement pour les territoires. Ceux qui partent aujourd’hui avec des ados me comprennent…

Dès lors, le rôle des services publics, et par extension des offices de tourisme, pourrait être davantage de se préoccuper de la mise à disposition d’une connexion gratuite, plutôt que d’investir dans de coûteux développements d’appli. Evidemment, si vous avez les moyens de faire les deux, ne vous privez pas !
Mais vous possédez les données, de nombreux développeurs sont prêts à les utiliser pour les « empaqueter » dans une application. J’en veux pour preuve les applis multiples, gratuites et payantes, sur les vélib, vélov et autres vélô que l’on trouve sur l’appstore. « Kéolis, concessionnaire des transports publics de la ville de Rennes »:http://libertic.wordpress.com/2010/03/01/77/ fait de même, laissant le soin à la communauté de développer ses propres services à partir de ses données.

Reste à trouver les solutions pour le faire correctement, à moindre coût pour la collectivité comme pour l’utilisateur, tout en respectant la loi, ce qui devient de plus en plus compliqué avec la Loi sur le terrorisme obligeant à conserver les données de connexion et connaître l’identité des personnes utilisant le réseau, et semble encore se renforcer avec l’adoption de la Loopsi.

Cela mériterait un billet, et j’appelle donc à vos contributions et témoignages : connaissez-vous des territoires qui pourraient témoigner de leurs expériences sur la mise à disposition de hotspots wifi ? De leurs réussites, ou de leurs échecs ? On attend vos commentaires !

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Ludovic a démarré sa carrière en Auvergne, à l’Agence Régionale de Développement, puis dans un cabinet conseil sur les stratégies TIC des collectivités locales. Il a rejoint en 2002 l’Ardesi Midi-Pyrénées (Agence du Numérique) et a plus particulièrement en charge le tourisme et la culture. C'est dans ce cadre qu'il lance les Rencontres Nationales du etourisme institutionnel dont il organisera les six premières éditions à Toulouse. À son compte depuis [...]
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