La page blanche

Publié le 13 février 2023
5 min

Quand je me suis rendu compte vendredi qu’il fallait que j’écrive un billet pour ce lundi matin… je dois vous avouer que je n’avais pas beaucoup d’idées en tête. Pas d’outil extraordinaire qui vaudrait un billet, pas de site internet incroyable qui mériterait d’être mis en avant, pas d’opération de comm’ magique qui susciterait une adhésion remarquable…

Qu’est-ce que j’ai vu passer ces derniers temps qui pourrait m’inspirer ?

Un article sur la newsletter Climax qui nous disait que le gouvernement et les grandes boîtes étaient en train de gagner le défi de la lenteur à embrayer sur une véritable transition écologique en reportant la responsabilité sur chaque individu. Les « petits gestes », la « sobriété », le « colibri », qui font que pas une soirée, pas un apéro rassemblant un minimum d’écolo-bobo ne finit sans un concours de qui a la plus petite (empreinte carbone) du style « ok, tu ne prends plus l’avion mais tu vas au boulot en bagnole tous les jours, mais j’y vais en vélo alors je peux bien me permettre … » et autre écharpage en règle stérile qui contribue toujours plus à envenimer le sujet et le rendre toujours moins désirable. Le billet relevait par ailleurs une étude du cabinet spécialisé Carbone4 arguant qu’un quidam héroïque dans ses écogestes pouvait réduire au maximum de 25% son empreinte, mais donc que l’essentiel de l’effort nécessaire pour atteindre les objectifs des Accords de Paris doit provenir d’un investissement massif de l’État, pour transformer le système socio-technique (pouvoirs publics et entreprises. Bon, pendant ce temps là, on met le pays à l’envers pour des trimestres de retraite à l’horizon 2050…

Alors bien sûr, on le sait, on a notre part à jouer dans le tourisme. D’abord parce qu’on est un gros producteur, surtout par la mobilité, et que l’on peut influer en arrêtant d’aller draguer les marchés lointains et en privilégiant les déplacements les moins carbonés. Aussi parce que l’on peut profiter de ces moments de détente, de vacances, pour communiquer auprès de nos touristes, voyageurs, résidents, sur ces écogestes qui nous rendront « héroïques » au sens de Carbone4, pour gagner ces 25% non suffisants mais essentiels.

Google nous dit que les recherches liées au « luxe » sont en augmentation ! Ca paraît paradoxal, mais en période de vache maigre, les consommateurs auraient tendance à se réfugier sur des produits moins coûteux MAIS de luxe et qui se voient pour se faire plaisir, comme les rouges à lèvres, d’où le nom de Lipstick effect donné à ce phénomène… Le moteur de recherche constate que la tendance est à « l’upgrade », et que le terme « luxe » se trouve accolé à des produits inattendus comme bob (le chapeau), claquettes, ou banane (l’attirail du parfait aoûtiste, mais de luxe !), ou encore pour les kebabs, hot-dogs ou hamburgers (on appelle ça « elevated food » dans les milieux où l’on fabrique les tendances, heu les « trends »). La recherche « Hôtel de luxe mais pas cher » est cité également en fin d’article.

Qu’est-ce donc que le luxe ? Sûrement pas la même chose selon son milieu social, son éducation, son revenu, ses habitudes, ses attentes, envies. Certains comprendront que choisir des matières premières un peu plus qualitatives, y ajouter deux trois ingrédients exotiques/originaux et magnifier un peu l’emballage/la présentation permet de vendre le « presque » même produit deux-trois fois plus cher et de maximiser sa marge. D’autres penseront aussi à l’expérience et la satisfaction client qui peuvent s’en trouver augmentées. « Upgrader » son service, sa prestation, même gratuite dans le cas d’un Office de Tourisme correspondra de toute façon à une attente de la clientèle qui, de plus en plus, va faire d’importants sacrifices pour s’offrir un temps de loisirs, de séjours ou de vacances.

Tiens, Ouigo s’est rendu compte que 10% de ses clients ne se présentaient pas, bien que le billet ne soit ni échangeable, ni remboursable, et qu’à côté de ça, une demande n’était pas satisfaite parce que le train était censé être plein ! D’où la mise en oeuvre de OuiGoswap, un service permettant de se placer en attente quand il n’y a plus de places, et de racheter le billet de quelqu’un qui devra annuler au (plus ou moins) dernier moment. Ca date de l’automne dernier, mais je ne l’ai découvert que récemment. On n’avait déjà le Troc des trains qui existait, avec son interface « So XXème siècle ». Le secteur du voyage va-t-il se Vintediser, avec une plate-forme de la seconde main pour les hébergements, visites, déplacements, billets… tel que cela existe dans bien des secteurs et notamment les concerts, spectacles et événements sportifs ?

Bon et sinon on parle évidemment de Chat GPT à tort et à travers un peu partout, y compris dans ce blog. Impressionnant, et ça va encore encore progresser, au point de remettre en cause certains métiers, la production de contenus, le journalisme, et même les paroliers ? Ah mais non, l’intelligence artificielle est loin de remplacer l’humain parce que chacun y va de sa petite démo de Chat GPT qui fait des erreurs et dit plein de conneries, voire invente carrément des trucs ! Pour le coup, c’est éminemment humain tout ça non ?! Et Chat GPT va remplacer les moteurs de recherche, ah non, il est intégré dans Bing, celui de Microsoft, qui du coup va peut-être tailler des croupières à Google, ah mais non, car Google a aussi son propre projet dans les cartons qui va bientôt sortir, sera encore plus puissant et a déjà changé trois fois de nom…

Mais de toute façon, Microsoft et Google vont se faire satelliser par le Metavers qui va complètement changer la donne, même si on en doute de plus en plus y compris chez les adorateurs de Zuckerberg, mais attendez donc qu’Apple entre dans la danse avec son nouveau device qui va ringardiser Oculus et « definitively change the world », à moins que ce ne soit les BATX chinois qui mettent également quelques milliards sur la table.

Et si au lieu de vous vendre une adhésion au blog on vous vendait des NFT de billets de blogs donnant droit à une rencontre sur etourisme island, notre Web3 magique ?

Bon, sinon, je pourrais essayer de développer l’un des quatre thèmes, histoire d’avoir un billet un peu cohérent, avec un début, un milieu et une fin… Est-ce que tout ce que l’on vient d’évoquer dénote d’une quelconque cohérence du monde dans lequel on évolue ? Et d’ailleurs, est-ce qu’on avait pas il y a quelques années dans le blog un format revue de presse qu’on pourrait bien ressusciter ? Allez, bon début de semaine 😉

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Ludovic a démarré sa carrière en Auvergne, à l’Agence Régionale de Développement, puis dans un cabinet conseil sur les stratégies TIC des collectivités locales. Il a rejoint en 2002 l’Ardesi Midi-Pyrénées (Agence du Numérique) et a plus particulièrement en charge le tourisme et la culture. C'est dans ce cadre qu'il lance les Rencontres Nationales du etourisme institutionnel dont il organisera les six premières éditions à Toulouse. À son compte depuis [...]
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