Dans un précédent billet, je posais une question: le site web de l’OT est-il pavlovien ? Dans un souci de concision, je n’avais pas développé tout le potentiel de réponses à cette épineuse question; je profite donc de l’opportunité qui m’est donnée de poursuivre la réflexion sur ce sujet qui pourrait remplir de nombreuses pages. Pour ma part, je me limiterai à ce petit billet…
Aujourd’hui, c’est plus spécifiquement à la page d’accueil que je vais m’intéresser principalement mais également aussi un peu à des contenus plus audacieux que ceux que nous voyons traditionnellement. Le menu classique « dodo-panade-récré » (plus communément libellé « Où Dormir-Où Manger- Que Faire ») a vécu, il serait grand temps de le faire, au moins un peu, évoluer.
Ne demandez pas ce que le touriste peut faire pour vous…
… Demandez-vous ce que vous pouvez faire pour le touriste ! Ce petit clin d’œil à JFK pour faire le lien avec mon article précédent et plus particulièrement le point consacré à la séduction du visiteur. Et c’est bien cela le premier service à lui offrir: de l’attention et de la séduction.
Le problème, c’est que le visiteur n’est pas forcément là où on l’attend et, surtout, il est souvent quelque peu taquin: plutôt que de passer par la porte d’entrée, il entre dans notre site par la fenêtre! La faute à qui me direz-vous ? À Google bien sûr!
L’internaute étant devenu de plus en plus habile avec les moteurs de recherche et ce dernier étant eux-mêmes devenus de plus en plus performants, pourquoi Google ne donnerait-il pas à l’utilisateur le lien vers la page correspondant le plus à la requête ?
Enterrons définitivement le mythe de la page d’accueil
Si au début des années 2000, la page d’accueil drainait encore en moyenne 50% du trafic direct des sites web, on est largement passé en dessous des 3% aujourd’hui (toujours en moyenne bien sûr) et c’est tout à fait normal pour un site qui a correctement préparé son référencement naturel.
Cette information permet de tirer plusieurs conclusions:
- Pour ceux qui continueraient obstinément à confondre page d’accueil et plan du site, j’espère que vous comprenez maintenant que c’est totalement inutile. Aujourd’hui plus que jamais, la page d’accueil se doit d’être sobre, brève et visuelle avant tout. Et si elle tient en un seul écran, sans nécessité de scrolling, c’est encore mieux !
- Le menu (et non pas « les » menus, calmons-nous !) doit être accessible, positionné selon les standards en vigueur et limité à sa plus simple expression en nombres d’items.
- Les éléments que vous voulez « pousser » ne doivent pas se trouver uniquement sur la page d’accueil mais plutôt être intégrés au template de votre site. (lien vers vos médias sociaux, par exemple)
Les géants du web l’ont bien compris et un rapide coup d’œil à leurs sites vous le confirmera.
D’hier à aujourd’hui
Excellente initiative que ce « back to the past » initié par Tom Travel. Leur idée ? Présenter l’évolution, en termes de webdesign, des principaux acteurs de l’économie touristique digitale avec une petite infographie sympa et très explicite.
En prenant, au sens propre du terme, un peu de recul, on voit vraiment le mouvement du web vers le « tout visuel ». C’est particulièrement frappant pour le Club Med.
Je vous invite également à observer l’évolution de Tripadvisor: http://www.tom.travel/2017/01/09/back-to-the-past-tripadvisor/ ou encore celle de Airbnb: http://www.tom.travel/2017/01/05/back-to-the-past-airbnb/ .
Expérience, quand tu nous tiens
Cela fait des années maintenant qu’on entend sans cesse dans le conférences professionnelles que ce que le consommateur veut aujourd’hui, ce ne sont plus des produits classiques et standardisés mais bien des expériences. Oh oui, on le sait. Très bien. Je suppose donc que si je vais sur votre site, je vais en trouver, non ?
Si vous ne le faites pas encore, Airbnb et Google, avec leurs Trips (et leurs tripes) jouent résolument la carte de l’expérience mais il reste quand même de la place pour les OT pour le moment: aujourd’hui, la quasi-totalité des « produits » proposés sur ces plateformes internationales sont principalement liés à de très grosses destinations (New-York, Paris, Le Cap,…); il y a donc une carte à jouer d’un point de vue plus « local » sur votre territoire. En outre, à moins que vous ne restiez enfermés dans votre bureau, vous devez connaître un paquet d’acteurs locaux (artisans, moniteurs, passionnés,…) qui pourraient constituer la base de votre offre expérientielle.
Bref, on prend son bâton de pèlerin et on part à leur rencontre pour un beau partenariat public-privé ! Et cette nouvelle rubrique « Expériences », ne mériterait-t-elle pas une place de choix dans votre menu ? Elle ne vaut pas moins que « Où dormir » et elle suscitera sûrement au moins (et je pèse mes mots) autant d’intérêt que cette dernière !
Par ailleurs, ceux qui me connaissent savent ce que je pense de l’importance accordée par les OT à la valorisation de l’offre d’hébergement: c’est une perte de temps; ce créneau est par les Booking et autres Airbnb. On peut ne pas être d’accord avec moi sur ce point mais inutile de tenter de me faire changer d’avis 😉
Tout ça pour dire que je mettrais personnellement l’offre d’expériences en tête de gondole du site web. Tout d’abord parce que c’est en phase avec les attentes du client d’aujourd’hui et ensuite, parce que le potentiel de séduction de ces produits-là est bien plus élevé que celui de l’offre traditionnelle.
Bon, c’est pas tout ça mais j’ai mon cours de sudoku qui va commencer, je vous laisse: aujourd’hui, je passe ma ceinture marron.