La résistance au changement… mais pourquoi ?

Publié le 30 mai 2022
4 min

Nous sommes lundi, vous êtes sur votre blog préféré et j’ai envie de partager avec vous une réflexion, une humeur. Rien de numérique, c’est une simple réflexion thérapeutique.

L’être humain craint le rejet

Pourquoi je dis ça ? On parle tout autour de nous de changement, de prise de conscience, d’évolution de notre société, de révolution… mais au final ? Qu’est-ce qui a changé ?…

La crise du covid nous a fait prendre conscience de l’importance du métier des soignants… quelques semaines durant ils ont été applaudis, félicités, remerciés. Quelques semaines uniquement.

Récemment, on nous annonce le salaire (indécent, ahurissant, hallucinant…) de Mbappé : 50… 100… 300 millions d’euros annuels… pour jouer au foot. Qu’importe le chiffre exact, prime ou pas, salaire ou pas, c’est démesuré. Certes, il joue bien, mais quand même…

Jusqu’ici tout va bien, la terre est ronde.

Le rejet au final, c’est quoi ?

Quand on parle de cause environnementale, les efforts que nous faisons à notre “petite” échelle, nous semblent fondamentaux. Je trie mes déchets, je chauffe moins mon appart comme on me l’a suggéré, je mets deux pulls en hiver (j’ai froid aux mains, mais je transpire, tout va bien !), je mange moins de viande ce qui fera (j’espère !) consommer moins de céréales, d’eau pour les produire, de déplacements des matières d’un bout à l’autre du monde. Et… les agriculteurs, eux, par crainte du gel, allument des feux dans les vignes, pour réchauffer l’atmosphère 😏

Donc, produire un vin bio, pensai-je respectueux de l’environnement en plus de ma santé, protégé par des feux en hiver, fait de mon vin, un vin écolo ? Vraiment ? Non.

Le problème de l’écologie aujourd’hui c’est qu’on est sur un consensus mou. Un consensus permanent, où règne en maître le marketing et la communication.

L’illusion d’agir nous permet de perpétuer le même système, de le justifier. Un mirage.

Croissance verte, technologies propres, agriculture intensive en bio, consommation responsable… les initiatives et les expressions de ce cercle vertueux ne manquent pas !

Mais au fond, on n’a jamais autant parlé d’écologie, on n’a jamais autant pensé faire de l’écologie… Malgré tout, on nous annonce sans cesse, à coup de rapports du GIEC, que les émissions de CO2 ne cessent d’augmenter, que la pollution s’accentue, que l’heure est grave.

Et pendant ce temps-là, la sur-consommation se porte bien, merci.

Pourquoi changer ? 

Tout ce que nous avons fait jusqu’ici nous a maintenu en vie, pourquoi diable changer ? Au fond, nous sommes prêts à tout pour maintenir le statu quo, à ne pas risquer l’inconnu, à ne pas nous mettre en danger. Et si, au fond, les scientifiques étaient dans l’erreur ? Les effets du changement climatique ne pèsent pas lourd actuellement par rapport à l’effort que nécessiterait un changement drastique de mode de vie (déconsommer, décroître, relocaliser…). Changer de modèle, changer de prisme, changer notre société.

Nous nous sommes habitués à notre confort, un tel confort, que tout changement semble insurmontable. Nous sommes accaparés par le travail, la consommation et le divertissement…

Et le tourisme dans tout ça ?

Non non rien, tout va bien ^^
Le phénomène du flygskam a disparu aussi vite qu’il est apparu. Le covid, encore lui, a fortement ralenti l’activité aérienne, l’atmosphère a pris un grand bol d’air… puis l’activité a repris de plus belle. Seul point positif au tableau, le covid a démocratisé et largement rendu possible le télétravail qui demeurait jusque là marginal. Moins de déplacements quotidiens et généraliser le travail à distance, c’est peut-être un début de solution, ça parait infime mais c’est mieux que rien.

Sur le plan touristique, il me semble important d’inciter le visiteur à venir, certes, mais surtout à l’inciter à ralentir, à lâcher prise, à profiter, à prendre le temps, à se poser. Il a un gros SUV diesel ? C’est maaaaall ! Et si son gros SUV est électrique, c’est mieux ? Vraiment ?

L’homme est un être formidable. Il a cette incroyable faculté de pouvoir profiter de la vie, aimer, rire, chanter, partager, manger… C’est un vrai pouvoir. Arrêtons de consommer avec excès et communiquons, communiquez sur des valeurs universelles : amour, partage, rire, prendre le temps.

Il est de notre responsabilité de penser différemment notre communication.

En tant que destination, ai-je une conscience écologique quand je vante mon ADN nature, mes grands paysages verts et mes valeurs éco-responsables… lors de (trop nombreux) spots de pub diffusés à la TV à 20h ? Je ne crois pas. 

La rupture c’est plutôt de communiquer localement, de (re)donner envie aux locaux de découvrir le territoire, de consommer localement. Les confinements nous ont ponctuellement donné goût à sortir à 1 km, puis 10 km de chez nous… et nous étions tous ravis.

Nous sommes tous à la recherche d’aventure, d’inédit, mais nous sommes finalement des milliers à nous agglutiner dans le même lieu, selfie à l’appui. 

En tant que professionnels du tourisme, je pense que nous avons tous un rôle à jouer, mais certainement pas celui de communiquer pour attirer une masse de visiteurs, la plus grande possible. Passons de la quête quantitative à une recherche de qualité, au prisme du plaisir, de la découverte, de l’échange, du partage, des rencontres…

Profiter souvent (et pas loin), pour se réserver et profiter ponctuellement (et loin) serait un bon compromis. Une piste probablement efficiente, certes pas idéale, mais c’est une manière de blâmer ni les visiteurs qui viennent de loin, ni de s’isoler. 

Tout est question de curseur, de paradigme. Au fond, sommes-nous réellement prêts à changer ?

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Sébastien Gonzalez est spécialiste de la communication digitale depuis plus de 15 ans. Après 3 années passées à IRIS Interactive, Sébastien est désormais Business développeur, consultant et expert des parcours clients à l'agence Raccourci agency.. Il aide et conseille les destinations, collectivités et partenaires privés dans leurs projets numériques (création, refonte de sites, conseil webmarketing...). Auparavant indépendant à Envol Digital, Sébastien a longtemps formé les professionnels du tourisme sur des [...]
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