Le Client Media a une belle Aura Numérique

Publié le 19 août 2013
5 min

Le blog de l’été

Durant ces semaines calmes du mois d’août, nous vous proposons le best-of des articles parus dans le premier semestre 2013. La rentrée de la rédaction est fixée au 26 août. 

Aujourd’hui, un article paru le 14 janvier  2013

La rédaction

 

Je viens ici développer ce concept d’aura numérique que j’ai exposé lors des premières Franco-Québécoises de l’etourisme à Montréal et repris dans ce billet par Pierre Eloy

Pas de gratuiciels présentés dans cet article, mais quelques axes de réflexion. Comme tout le monde n’a pas fait l’ENA (moi le premier), je m’en tiendrai à 3 idées qui seront développées après 3 constats, toujours dans notre monde des mouvements touristiques perpétuels. Evidemment, cette projection est une invitation à poursuivre la discussion.

Le Client Media

Constat n°1 : les touristes sont de plus en plus rejoints par des citoyens du temps libre de proximité : chacun, invité à rêver et à consommer, de plus en plus par l’échange et moins par l’achat, si j’en crois l’essor des réseaux touristiques dédiés aux bonnes adresses à partager, dispose de 700 000 heures de vie (Jean Viard). Alors que notre espérance de vie a augmenté de 40% en un siècle, notre temps de travail a fortement diminué de 200 000 heures à 67 000 heures. Evidemment, une partie de ce temps gagné est consommé en mobilité de voisinage plus qu’en tourisme (proximité, sports, culture, magasinage…). Le tourisme et le citoyen du temps libre sont devenues des cibles media permanentes. Ce Client Media est équipé à 64% (données ARCEP) d’un ordinateur portable, d’un mobile ou d’une tablette et assez largement, il est actif sur les réseaux sociaux.

Idée n°1 : Avec l’essor des réseaux sociaux, ce Client Media est devenu une antenne relais, particulièrement informée et vigilante. Il serait dommage de n’en faire qu’un simple récepteur d’offres et émetteur d’opinions. Il est un consommateur local à séduire, informer et convaincre, autrement dit à influencer et à étudier dans ces comportements : les outils numériques aident à cela.

L’Internet de séjour

 Constat n°2 : autant on se pique de développer la fréquentation des destinations, autant on oublie d’informer nos touristes et citoyens du temps libre des offres qu’ils ont à disposition in situ. Autant on développe du wifi à tous les étages, autant on s’appuie sur des applications de découverte et de services pour la diffusion de son offre, dont la connaissance et l’accès repose principalement sur l’agilité de ces Clients Media : je trouve qu’on leur fait un peu trop confiance. Le grand chantier à ouvrir est celui de l’Internet de séjour pour sélectionner et déposer de bonnes suggestions d’activités, en tous lieux et en tous temps, du séjour des touristes et de la circulation des citoyens du temps libre. Le wifi, la géolocalisation et des contenus triés et qualitatifs, sont des ingrédients qui liés ensemble constituent l’Internet de séjour. Celui-ci permet également d’assurer une connaissance du retour sur investissement par la notion du Yield Management de Destination.

Idée n°2 : Le Yield Management de Destination a pour mission de proposer aux acteurs du tourisme et du commerce local des solutions pour inciter à la fois à une meilleure gestion des taux de fréquentation des sites et des commerces à destination et à une meilleure optimisation tarifaire. Les prix des billets culturels, à la manière du concept Happy Hour dans les bars, sont amenés à évoluer en fonction de l’activité au sein d’une même journée. La prévision et le suivi des comportements, avec l’élaboration de promotions tarifées adaptées, sont en ligne de mire pour mieux cibler et satisfaire notre Client Media. A ce sujet, j’avais été séduit voilà deux ans par le concept préalable eGistour développé par les Basques du Cluster Tourgune à San Sebastian qui, à partir de la géolocalisation des mobiles dans un temps et un site donné, permet de mieux gérer les flux de population.

 

L’aura numérique

Constat n°3 : notre Client Media est invité à consommer, en fonction de sa mobilité, des contenus triés et qualifiés pour lui, avec des propositions avantageuses du point de vue de la gestion des flux (routiers, à l’entrée des sites…) et à partir de tarifs yieldés, selon le principe du prix adapté à chacun. Autant les pros du tourisme ont réussi dans l’ensemble à développer les ailes de saison, on a dans beaucoup de destinations des saisons qui courent sur six mois, autant il reste un gros boulot à fournir pour créer et diffuser des contenus ciblés pour chacun. Dans notre époque marquée par l’individualisation, chaque Client Media est couronné d’une Aura Numérique.

Idée n°3 : 

Après la brume électrique, nous voici dans le brouillard numérique. Les données fusent de partout, sont partagées et partageables, les Big Data nous entourent tout comme Big Brother is watching you. Dans cet espace de données, où pour l’instant on court le spot wifi, surtout quand on est à l’étranger, la Li-Fi, pourrait remplacer le wifi : notre Client Media ressemblerait alors à un clown qui chercherait ses clefs sous un lampadaire, non parce qu’il les a perdues là, mais parce que c’est éclairé :). Je fais le pari que chacun de nous va bientôt porter une Aura Numérique personnelle, faite de nos engagements à recevoir et à émettre ce qui correspond à nos goûts et à attentes, en tous lieux, en tous temps, en étant à la fois antenne relais de réception et d’émission : les supports mobiles seront bientôt des greffes indispensables. Cette Aura Numérique se traduira par un ciblage, les marketeurs disent un profilage de chacun de nous : nos goûts, nos comportements, nos attentes et nos réalisations commerciales, ainsi que nos déplacements de Client Media feront de chacun de nous, à la fois des cibles très invitées et suivies ainsi que des relais de communication. A quoi travaillent les ingénieux de chez Facebook et d’ailleurs ? J’émets ici l’hypothèse qu’à part un positionnement revendiquant les attributs spécifiques, les producteurs concentreront tous leurs moyens marketing dans cette Aura Numérique hyper individualisée.

Je vous recommande la lecture du précis de notre collègue Alexis Mons « Marketing et communication, à l’épreuve des foules intelligentes », chez l’éditeur Stimulo, pour vous aider dans l’appréciation de ces vastes mouvements, parfois contradictoires, à la fois consuméristes et émancipateurs des citoyens.

Bonne révolu-cogita-tion les amis.

l’endroit à ,tourne elle pourtant Et.

 

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François Perroy est aujourd’hui cofondateur d'Agitateurs de Destinations Numériques et directeur de l’agence Emotio Tourisme, spécialisée en marketing et en éditorial touristiques. Il a créé et animé de 1999 à 2005 l’agence un Air de Vacances.  Précédemment, il a occupé des fonctions de directeur marketing au sein de l’agence Haute Saison (DDB) et de journaliste en presse professionnelle du tourisme à L’Officiel des Terrains de Camping et pour l'Echo Touristique. Il [...]
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