Jean Luc vous invitait avant hier à séparer le contenant des contenus dans vos stratégies numériques. Je partage son point de vue et je rebondis à l’instant à la lecture d’un article du blog de « Francis Pisani »:http://pisani.blog.lemonde.fr/2010/01/02/quest-ce-qui-change/ qui révèle une information capitale dans son billet du 2 janvier (laborieux le Pisani !) : le jour de Noël, « Amazon »:http://www.guardian.co.uk/business/2009/dec/28/amazon-ebook-kindle-sales-surge a vendu plus de livres électroniques que de livres papier ! Vraie information ou effet d’annonce, échange de cadeaux par des déçus… peu importe. Le principe est là : relevant le fait que « les appareils comptent moins que les services comme l’illustre, par exemple, l’émergence de la réalité augmentée », Francis Pisani observe qu’enfin, les journaux américains semblent accepter que le Web devient l’axe autour duquel ils doivent organiser leurs stratégies. Il serait temps que tout le monde le comprenne (vieux media, pros du tourisme, politiques…) et apprenne à consacrer aux contenus la part qui leur revient. Le Web n’est pas l’avenir, il est devenu un déterminant essentiel de la vie en société.
Mais développer des solutions techniques ou faire du buzz fait appel à d’autres compétences que celles requises par la production de contenus. L’ancien contrat de lecture a rapidement changé puisque nous sommes passés d’une offre vers une demande qui n’avait pas la parole selon un axe vertical, à une circulation plus… circulaire et accélérée des informations. Si l’expérience et le partage priment, on a cependant toujours besoin de talents dédiés en matière de productions éditoriales, tant en texte, iconographie que vidéo.
Si le contenu est *ROI* (ce n’est pas de moi et je le regrette), alors il faut le payer au juste prix pour guider le lecteur dans le dédale de l’information (lire à ce sujet l’entretien du Monde le 24 octobre 2009 avec le philosophe « Marcel Gauchet »:http://gauchet.blogspot.com/), pour lui faire prendre la distance aussi avec tout ce qui est publié. Si chacun veut devenir un auteur (comme c’est le cas actuellement) avant d’être un lecteur attentif, je vous le dis clairement, c’est le grand bazar numérique qui s’annonce. A qui faire confiance ? Selon quels critères ? Comment hiérarchiser les informations ? Quels parti-pris et quelles justifications ? Emmanuel Hoog, PDG de l’INA, évoque lui « l’inflation mémorielle » à propos de l’épanchement numérique.
Aux droits des auteurs et des lecteurs du Web, s’ajoutent donc aussi des obligations. Pour transmettre des savoirs aux autres, il faut apprendre les techniques de choix des informations et de construction du récit : le narratif, parce qu’il inclut de l’inattendu capte l’attention et enclenche un processus d’appropriation.
Alors ?
1 – Le contenu est ROI : il faut donc, en plus du partage qui a déjà une grande place, s’appuyer sur des compétences dédiées pour produire de manière qualitative (vérifiée, apportant une mise en perspective, si possible pérenne).
2 – Le contenu est ROI : on n’a pas le droit de produire n’importe quoi alors que l’on peut se former et gagner en autonomie. A ce sujet, quelques excellentes productions de bons conseils en matière de rédaction sur le Web réunies ici par « Strategeek »:http://www.stratetgeek.fr/les-5-meilleurs-ressources-pour-bien-rediger-sur-internet/.
3 – Le contenu est ROI : c’est lui qui crée l’audience, aussi bien par l’écrit, la vidéo que le son. Le contenu génère du retour sur investissement.
En conclusion : soignez vos contenus, votre audience sera moins aléatoire que si vous confiez votre référencement aux seuls robots.
Un dernier mot, aujourd’hui c’est Epiphanie, alors bonne galette des ROIS !