Malgré le titre volontairement un peu racoleur de ce billet, je ne répondrai pas à cette question dans les lignes qui vont suivre. Désolé. 😉 Je vous livre simplement ma réflexion du moment suscitée par le déballage médiatique actuel, pour ne pas dire racolage, autour de ChatGPT.
Depuis décembre 2022 et son lancement, la toile s’enflamme tout comme les colonnes de ce blog au sujet de cette machine conversationnelle utilisant l’intelligence artificielle (AI). En 15 ans de trempage dans la marmite du digital, j’avais encore rarement vu un engouement si généralisé. Je vous invite d’ailleurs à (re)lire les excellents articles de Guillaume, François et Paul à ce sujet.
Tout comme vous, j’imagine, je vois donc fleurir dans ma veille quotidienne une myriade d’articles de blog, tutos youtube et autres publications linkedin sur les différents usages potentiels de ChatGPT avec des angles d’analyse souvent très optimistes pour les pros du marketing et d’autres plus que réservés pour les plus littéraires de mes sources.
Après m’être nourri de ces différents points de vue, afin de me forger ma propre opinion et déterminer l’utilité concrète de cet outil dans mon quotidien professionnel, notamment en termes de productivité dans le domaine de la création de contenus rédactionnels, j’ai bien entendu commencé à tester ce prototype d’agent conversationnel. Tout comme François, j’ai parfois été bluffé par la pertinence et la justesse des réponses proposées par ChatGPT.
Mais malgré tout, pour être franc, je tâtonne et j’hésite encore avant d’utiliser ChatGPT plus avant. Mon côté un poil réac de « jeune-vieux » croulant mid-quarantenaire (c’est cette image que je vois se refléter dans les yeux de mon fiston préado lorsqu’il me présente les challenges TikTok du moment) m’amène à me poser certaines questions éthiques et philosophiques.
- Allons-nous, dans un futur proche, être noyés par une profusion de contenus web déshumanisés uniquement générés par l’IA ?
- Quelles seront les conséquences sociologiques pour l’humain à long terme d’évoluer et de se nourrir massivement de contenus produits par l’IA ?
- À cause de l’IA et des algorithmes des réseaux sociaux, fonçons-nous tout droit encore plus rapidement que prévu vers une idiocracy globalisée ?
Heureusement, malgré ces questionnements existentiels presque aussi effrayants que la période d’écoanxiété que nous traversons, je me plais à croire qu’une belle plume humaine, créative, empathique, inspirée, sera toujours nécessaire pour éveiller nos émotions et titiller efficacement notre imaginaire et nous inviter au voyage et à la découverte par exemple…
ChatGPT, quand tu me liras, je te livre avec générosité tout mon processus de création rédactionnel lorsque je dois pondre un contenu sur une thématique précise. Fais-en bon usage, tu me diras ce que tu en penses ?
- Étape 1 : Chercher l’inspiration et déterminer les contours de mon sujet. Phase de réflexion surgissant bien souvent de manière aléatoire et inopinée. La plupart du temps, me concernant, dans des moments nocturnes, optionnellement accompagnés d’une bonne playlist musicale
et d’un petit verre.
- Étape 2 : Une fois les idées germées, explorées, affinées, les jeter sur le papier, en vrac, comme elles viennent, sans filtre, sans ordre particulier.
- Étape 3 : Réaliser des recherches complémentaires et compiler des sources pertinentes et utiles à mes yeux guidés par ma faculté de jugement et mon sens critique (phase ctrl c / ctrl v + reformulation personnelle).
- Étape 4 : Effectuer un grand tri et réorganiser tout ce bazar, déterminer un angle d’attaque, un plan détaillé, une tonalité, un style tout en gardant à l’esprit quel sera mon lectorat.
- Étape 5 : ENFIN commencer la phase de rédaction. Écrire un premier jet puis reformuler environ 20 fois chaque passage pour trouver le bon rythme, les transitions justes, raccourcir mes phrases (ma plus grosse difficulté bien souvent) pour aller à l’essentiel.
- Étape 6 : Se relire de multiples fois attentivement et à haute voix (orthographe, syntaxe, choix du mot exact reflétant ma pensée…).
- Étape 7 : Créer ou rechercher des visuels pour illustrer mes propos.
- Étape 8 : Procéder à une relecture finale à J + 24 h une fois la tête sortie du guidon pour prendre un peu de hauteur.
- Étape 9 (occasionnelle, mais fréquente) : Tout réécrire, parce que tout compte fait, j’étais un peu mal luné le jour où j’ai pondu mon papier…
—————————————————————————————————————————————————————-
En bonus, je ne résiste pas à vous partager cette chronique truculente de Thomas VDB qui m’a inspirée pour rédiger cet article et m’a permis de palier à ma régulière leucosélophobie etouristique !