L’IA dans le tourisme : un an après, où en sommes-nous ? #ET20

Publié le 5 novembre 2024
6 min

Ce billet de blog retrace les points clés de deux échanges importants sur l’Intelligence Artificielle qui ont eu lieu durant les #ET20 à Pau. 

Tout d’abord à l’occasion d’un temps d’échange intitulé “l’industrie touristique peut-elle s’approprier l’intelligence artificielle?”. Pour ce moment informel organisé à la veille des #ET proprement dit, nous avions imaginé nous retrouver à quelques uns, voire à peine un peu plus… Or, finalement, ce sont plus de 150 personnes qui se sont rassemblées dans une salle du Palais Beaumont! Comme quoi, le sujet de l’appropriation de l’IA concerne beaucoup de monde.

Ce temps d’échange a été l’occasion de faire le point sur diverses initiatives de vulgarisation. La délégation québécoise présente (en nombre comme en qualité) a notamment présenté le groupe de travail « IA et Tourisme » lancé en mars 2024 et qui connaît une croissance fulgurante. L’autre ressource présentée cet après-midi là est le blog IA, Tech & Travel Café, créé par Nicolas François, directeur du pôle digital à l’Agence Régionale du Tourisme Grand Est. Cet échange a permis aux différents participants de souligner l’importance de partager les ressources dans une phase où l’industrie touristique doit s’adapter à toute vitesse.

Plusieurs rapprochement des initiatives prises au Québec ou en France s’opérent, et nous vous reparlerons très prochainement du projet d’un rendez-vous mensuel commun que nous sommes en train de préparer.

Le mercredi matin, a eu lieu l’atelier  » IA, quoi de neuf un an plus tard ? » que j’avais le plaisir d’animer en compagnie de trois experts émérites : Benoît Dudragne (ID-REZO), Nicolas François (Agence Régionale du Tourisme Grand Est), et Jean-Philippe Duchesneau (Groupe Écoorécréo, Québec).

Un engouement pour l’IA encore timide

L’atelier a débuté par un constat : si l’IA suscite l’intérêt des professionnels du tourisme, son adoption est encore loin d’être généralisée. Un questionnaire réalisé en amont de l’événement auprès des lecteurs du blog tourisme.info révèle que 7 % seulement des organisations interrogées (principalement des acteurs publics) utilisent l’IA de manière intensive. La majorité (42,9 %) en est encore à la phase de découverte et d’apprentissage, tandis que 14,3 % ont commencé à l’intégrer à leurs activités au cours de l’année écoulée.

Benoit Dudragne a ensuite présenté un panorama de l’évolution de l’Intelligence Artificielle : un après un premier atelier aux #ET19, c’est impressionnant, en nombre d’applications et d’usage.

Des usages concrets pour des gains de productivité

Les intervenants ont ensuite présenté des exemples concrets d’utilisation de l’IA, illustrant son potentiel pour améliorer l’efficacité et la productivité des organisations touristiques. Nicolas François a notamment partagé trois cas d’usage :

  • Un chatbot personnalisé pour la rédaction de contenu marketing : cet outil, développé à partir d’un Custom GPT, génère automatiquement des descriptions d’offres touristiques en se basant sur une base de données de plus de 3 000 offres et des instructions précises (prompts).
  • Un outil de création de tutoriels vidéo automatisés : grâce à l’extension Chrome guidde.com, il est possible de capturer les étapes d’une action sur un écran et de générer automatiquement un tutoriel vidéo avec des captures d’écran, des descriptions textuelles et une voix off.
  • La traduction et synchronisation labiale de vidéos touristiques : l’outil Gen-2 permet de traduire des vidéos dans plus de 30 langues et de synchroniser les mouvements des lèvres avec la voix off, rendant les contenus accessibles à un public international à moindre coût.

Du côté des entreprises, Jean-Philippe Duchesneau a montré comment son groupe utilise l’IA pour automatiser des tâches et améliorer le service client. Il a notamment présenté un système d’automatisation des réponses aux emails : l’outil Make.com connecte la boîte mail de l’entreprise à un Custom GPT, permettant de traiter automatiquement les demandes courantes et de libérer du temps pour les équipes. Je vous renvoie à l’article produit par Nicolas François sur cet exemple sur son blog, il est très pédagogique.
Et une illustration de cet exemple dans une vidéo de 6 minutes.

Faire entrer l’IA dans l’organisation

La dernière partie de cet atelier a été consacrée aux enjeux et aux défis liés à l’adoption de l’IA dans les organisations. La vitesse à laquelle évoluent les outils impliquent une veille permanente, qui est chronophage. Mais le risque de décrochage des petites organisations (Offices de Tourisme, TPE) est réel, alors qu’à terme, l’IA peut permettre une nette croissance de productivité.

Le premier mantra, partagé par l’ensemble des intervenants peut se résumer ainsi : « dépenser du temps pour en gagner« . En effet, l’apprentissage de l’IA, la veille, les essais sont essentiels pour pouvoir à terme en tirer parti. Cela nécessitera donc d’investir en amont, et de s’imposer ce chantier comme prioritaire.

Plusieurs pistes ont été proposées pour arriver à passer ce cap :

  • Désigner un « leader IA » chargé de piloter la stratégie d’adoption de l’IA au sein de l’organisation. Ce n’est pas forcément le directeur, même s’il est féru d’IA. Mais c’es assurément quelqu’un de concret
  • Former l’ensemble des équipes aux fondamentaux de l’IA et à ses applications dans le secteur du tourisme.
  • Identifier des cas d’usage concrets qui vont faire gagner du temps aux collaborateurs. C’est le meilleur moyen pour qu’ils adoptent l’IA. Il faut ensuite tester différentes solutions avant d’investir dans des projets d’envergure. En clair, la « solution miracle tout en un » n’existe pas vraiment aujourd’hui.
  • Favoriser le partage de bonnes pratiques et la création de communautés d’échange entre professionnels. Ainsi, à Tourisme Mauricie, un déjeune mensuel est organisé entre représentants des différents services pour échanger sur les bonnes pratiques et les trouvailles.
  • Ne jamais oublier que l’expertise métier est essentielle pour utiliser l’IA, qui ne remplacera pas ce savoir-faire.

L’atelier s’est conclu par un appel à l’action : tester, expérimenter et ne pas avoir peur de l’IA.

Le podcast de l’atelier

Grâce aux captations réalisées durant les #ET (merci Jérôme), vous pouvez revisionner l’ensemble de l’atelier « IA et Tourisme, quoi de neuf un an plus tard »

Mais je ne résiste pas à l’envie de vous partager le podcast réalisé par l’intelligence artificielle, grâce à l’outil NotebookLM de Google. J’ai juste intégré le lien de la vidéo dans cette plateforme expérimentale qui veut « révolutionner la façon dont nous interagissons avec nos dcouments ». A partir de cette vidéo et du Google Slides de la présentation, la plateforme a créé un podcast animé par deux journalistes. Ce service gratuit n’est pour le moment accessible qu’en anglais, mais c’est puissant! Il y a une véritable transcription du contenu.

Et pour ceux qui voudraient en avoir le coeur net en français, j’en ai transcrit un petit bout grâce à elevenlabs.io, qui est aussi un outil basé sur l’IA qui peut traduire des podcasts. L’accent est québécois (mais c’est bien sympa) mais la traduction est assez fidèle.
Donc résumé : il a suffi que je mette le lien Youtube de la captation de l’atelier dans NotebookLM pour avoir un podcast de 16 minutes en anglais résumant nos échanges. Podcast que j’ai pu traduire en québécois en utilisant un autre outil d’IA…

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Jean Luc Boulin est consultant en tourisme : Intervention auprès des élus et des prestataires touristiques, coaching, accompagnement des équipes et des directions sont ses principaux champs d'intervention. Avec deux exigences : se mettre à la place du client et oser l'innovation. Directeur de l’office de tourisme de l’Entre-deux-Mers (Gironde) et du pays d’accueil touristique du même nom pendant plus de dix ans, Jean Luc Boulin a dirigé la MONA [...]
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