L’histoire se souvient que le découpage administratif tel qu’on le connait aujourd’hui remonte à la création des départements en 1790 (au nombre de 83) et que leurs tailles respectives a été établie afin qu’il soit possible de se rendre au chef-lieu en moins d’une journée de « cheval » depuis n’importe quel point de leur territoire (Source Wikipédia).
Force est de constater que plus de 200 après et à l’ère de la voiture électrique, du train à grande vitesse et de l’avion, les organismes touristiques continuent à se positionner selon ces découpages administratifs qui n’ont bien souvent aucun sens pour les voyageurs. La vidéo de MonNuage en Haute Bretagne (soit dit en passant la « Haute Bretagne » est la marque touristique choisie par le département de l’Ille et Vilaine) illustre bien cette problématique où Nicolas et Antoine se retrouve à deux pas du Mont Saint-Michel mais ne peuvent raisonnablement pas s’y rendre parce que cet incontournable est sous le couvert du département voisin… un comble !
Aussi, pour faire écho à : « Le marketing de marque s’applique aussi aux offices de tourisme » j’aurais tendance à préciser qu’il s’applique plus généralement à l’ensemble des DMO (organismes de tourisme) parce que comme le dit justement Paul dans son article, les « marques » de destinations portent des noms « beaucoup plus évocateurs pour les touristes » et qu’elles « ont une réelle valeur d’identification ».
Alors si « ça vous étonne Richard Berry qui mange un yaourt », ce qui va suivre risque bien d’encore plus vous surprendre !
Connaissez-vous l’Indre ou bien le Cher ?
Peu importe désormais sur le web c’est destination Berry !
En effet, s’inscrivant dans le cadre d’une stratégie régionale induite par les schémas départementaux (avec plusieurs marques de destination et de produits) et partant du postulat objectif que les départements de l’Indre et du Cher n’avaient individuellement que peu de notoriété, il a été décidé la création d’une marque « Berry » dont l’action la plus percutante se traduit sur le web avec la fermeture des sites individuels des deux Comités Départementaux du Tourisme au profit d’un site unique : www.berry.fr
Une première pierre à l’édifice en termes de mutualisation et d’organisation touristique territoriale avec des budgets communs et la mise en place d’une cellule web paritaire composée de 4 personnes (2 webmasters et 2 chargés de promotion) dont fait partie Yoann Rousset avec qui je me suis entretenu pour la rédaction de cet article.
La concertation de ces deux départements remonte tout de même à 1998 mais le virage web en est incontestablement une des actions les plus marquantes. Mutualisation des moyens, mutualisation des données sur un même portail (« content is king » dans une stratégie de longue traine) au service d’un seul domaine, je vous laisse aussi imaginer les conséquences en termes de référencement naturel, référencement sponsorisé, etc. et visibilité globale de l’ensemble de ces actions concertées.
Techniquement parlant, l’Indre et le Cher partageait déjà le même SRIT (Système Régional d’Information Touristique) ce qui a considérablement facilité l’intégration des données touristiques sur un même portail de destination (pratiquement et historiquement celui de l’Indre).
Côté commercialisation, c’est un peu plus corsé avec aujourd’hui deux centrales de réservation qui utilisent deux solutions privés différentes et à priori incompatibles entre elles, sans doute le prochain chantier à relever sur la mise en place de passerelles ou au mieux de « normalisation » des données.
Je ne rentrerai pas dans une analyse approfondie du site mais à l’évidence, c’est un premier pas et le portail de destination reste perfectible, notamment sur le découpage de la destination Berry en de nombreuses zones (onze au total) qui correspondent à des Pays touristiques résultants d’un découpage administratif (avec un OT par Pays). Le principal écueil étant que je n’ai pas trouvé de carte sur le site qui me permette de visualiser ce découpage. Certes, Rome ne s’est pas faite en un jour.
La cellule web travaillent ardemment sur des fonctionnalités intéressantes déjà en place ou à venir comme : un « footer » (pied de page) et un « header » (haut de page) dynamiques, une info-barre des actualités à installer facilement sous forme de « widget » (gadget) sur des sites partenaires, un site optimisé pour les mobiles, un outil de raccourcissement d’url, la mise en place d’une stratégie et animation autour des médias sociaux, etc.
Pour conclure, le site du Berry s’inspire d’une étude de positionnement identitaire qui a fondé les orientations cognitives et graphiques de la marque autour du champ lexical de la magie. Avec comme meilleur tour, celui de faire disparaître les frontières administratives en se mettant à la place du voyageur même si à l’évidence le portail reste encore perfectible et qu’une réorganisation devrait suivre progressivement.
Mais à l’heure de la réforme des collectivités publiques, cette initiative de mutualisation à l’échelle d’une destination touristique mérite d’être saluée.
[…] Bruc] Bonjour Valentin. Pour la destination Berry Province (lire l’article sur le Berry) vous animez déjà plusieurs communautés sur les principaux médias sociaux tels que Facebook, […]