Des mines d’infos à explorer et exploiter, bienvenue dans le data mining !

Publié le 9 août 2017
5 min

Cet article a été publié sur le blog etourisme.info en février 2017. Durant la coupure estivale, nous vous proposons de redécouvrir les meilleurs moments du blog de l’année passée. 

Ce matin, pour bien débuter la semaine, je vous propose de faire un petit tour chez les grands pour voir comment certains d’entre eux exploitent les données qu’ils parviennent à collecter de leurs utilisateurs, et comment ils peuvent ensuite créer des services à valeur ajoutée à partir de cette exploitation.

Spotify, entre réminiscences et sérendipité

Oh le joli sous-titre ! Et oui, Spotify utilise tes données pour te dire ce que tu aimes le plus, mais aussi te faire découvrir ce qui devrait te plaire, ce que tu devrais découvrir, au vu de ce que écoutes déjà !

C’est le petit email récap’ de 2016 de Spotify qui m’a donnée cette idée de billet. On avait déjà évoqué dans ce billet, il y a un peu plus d’un an les outils qui Spotify met à la disposition des marques pour utiliser la musique (allez voir le site dédié, assez sympa !).

Puis c’est pour de la pub street marketing que Spotify s’est mis à utiliser de façon intelligente ses données, avec ici l’exemple de Londres à la suite du Brexit :

Mais l’utilisation grand public avec cet envoi en décembre 2016 à l’ensemble des utilisateurs a clairement mis la marque en avant et suscité beaucoup de conversations, notamment sur les réseaux sociaux. Avec des choses assez rigolotes, puisque personnellement, ayant adhéré à l’offre Family en juin, je me retrouve avec un compte totalement spoilé par les écoutes de mes trois enfants…


Autant vous dire que ma playlist personnalisée de 30 morceaux de 2016 n’est guère adaptée à mes goûts, mais que j’attends avec impatience le petit email de décembre 2017 maintenant que chacun dispose de son propre compte 😉

Uber, dans le move pour séduire les institutionnels

Uber a toujours essayé de passer en force, comme on l’évoquait dans cet article, mais semble avoir décidé depuis de mettre un peu d’eau dans son vin. Il communique récemment sur le site projet Uber Movement dont l’un des objectifs consiste à fournir des données sur les déplacements dans leurs villes aux élus locaux, afin d’adapter leurs politiques d’aménagement et de voirie.

C’est ainsi que Uber nous livre un exemple d’analyse à partir des déplacements touristiques à Manille, permettant dans une première illustration de visualiser les cinq principaux quartiers d’où partent et viennent les riders, puis les temps moyens d’accès à l’aéroport, ce qui constituent une information pour le moins intéressante.

A Stockholm, les taxis avaient bien anticipé sur Uber et autres VTC dans la fourniture de services à valeur ajoutée à leur clientèle, puisqu’ils exploitent depuis 2014 les données liées aux endroits de prise en charge et destinations des habitants, afin d’indiquer aux touristes les lieux favoris des stolckhomois, tout à fait dans l’esprit « Live like a local ». Au-delà de l’application, on peut avoir un ordre d’idée à partir de ce site :

Google, le master de la data

Bien évidemment, avec ses plus de 90% de parts de marché en tant que moteur de recherche, plus de 75% de smartphones équipés de l’OS maison Android, 1 milliard de compte Google, sans parler de Youtube et de tout le reste de la galaxie, Google dispose de quelques données pour faire deux-trois analyses.

Mais pour en rester dans notre domaine, vous avez pu vous rendre compte que sur de plus en plus de lieux, musées, restaurants, et même Offices de Tourisme, les données d’Android ou du location history issu des comptes Google permettent d’établir des courbes d’affluence ainsi que des temps moyens passés sur place, pour permettre de mieux planifier ses visites, qui apparaissent sur le côté droit du moteur de recherche parmi bien d’autres renseignements provenant de la fiche Google My Business et bien d’autres services.

Orange dans le flow avec son flux

Le premier opérateur français dispose lui aussi de données intéressantes en terme de géolocalisation, qu’il exploite dans le domaine touristique depuis déjà quelques années, avec à l’origine un partenariat conclu avec à l’époque la Rn2d, devenue depuis Tourisme & Territoires.

Orange communique aujourd’hui sur ses travaux avec Chamonix, comme l’illustre cette infographie.

Cette petite vidéo avec Nicolas Durochat, Directeur de l’Office de Tourisme, vous en dira plus sur les apports de l’outil :


[FR] Big Data : le témoignage de la Compagnie… par orange_business

Au rayon des destinations qui ont de la donnée, l’exploitent et en tirent parti, difficile de ne pas évoquer Val Thorens, sa CRM et sa « BI » (Business Intelligence). L’Office de Tourisme en a tiré de nombreux enseignements concernant ses clientèles et son marketing… mais bon, ce billet est déjà assez long, on y reviendra plus en détail dans un prochain billet 😉

Love is in the Air…bnb

Les guide des hôtes Airbnb sont évidemment une véritable mine d’informations et de conseils de locaux. Ils sont encore assez peu exploités et mis en avant même si on peut les retrouver une fois sur place, y compris en version .pdf ou papier. 

Les hôtes peuvent également se voir adresser des emailings automatiques à partir des performances observées sur la même destination par des logements concurrents, pour leur recommander la mise en oeuvre de certaines fonctionnalités proposées par la plate-forme.

Le numérique, c’est comme les antibiotiques, c’est pas automatique !

Pour conclure, la collecte de data, ce n’est pas que du numérique ! Et le géant du logement collaboratif l’a bien compris, comme l’illustre ces différents exemples :

Ici, la Data consiste en l’agrégation des meilleurs conseils de 80 Super hosts en terme de petites attentions et services.

Airbnb va d’ailleurs régulièrement sur le terrain pour échanger avec les hôtes dans le monde entier,

…mais aussi chez nous puisqu’un véritable Tour de France a été lancé depuis l’automne dernier et la nomination du nouveau Directeur France :

N’oubliez donc pas que la data n’est pas que dans le numérique, mais doit aussi être collectée physiquement, au plus proche des clients, des partenaires, des prestataires, puis ensuite être digérée, pour être transmise en interne et en externe.

Et vous, vous en êtes où de la data sur votre destination, votre prestation ?

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Ludovic a démarré sa carrière en Auvergne, à l’Agence Régionale de Développement, puis dans un cabinet conseil sur les stratégies TIC des collectivités locales. Il a rejoint en 2002 l’Ardesi Midi-Pyrénées (Agence du Numérique) et a plus particulièrement en charge le tourisme et la culture. C'est dans ce cadre qu'il lance les Rencontres Nationales du etourisme institutionnel dont il organisera les six premières éditions à Toulouse. À son compte depuis [...]
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