Les outils d’aide à la découverte nous rendent-ils plus « moutons » ou plus « renards » ?

Publié le 6 juin 2016
2 min

albiGrâce aux réseaux sociaux, j’ai repéré un article intitulé « le dilemme du touriste équipé » sur le site « Monde sociaux ». Ce site, géré par des chercheurs en sciences humaines et sociales, vise à partager largement sur le web des travaux de recherche préalablement parus dans des revues scientifiques.

Cet article relate et commente une enquête sur sur les itinéraires empruntés par les visiteurs de la cité épiscopale d’Albi. J’y étais récemment, c’est magnifique… mais ce n’est pas le sujet 😉

Tous les détails étant dans l’article, et comme je sais que vous allez le lire avec assiduité, je vais directement aux conclusions qui m’ont interpellées.
En effet, il apparaît que les visiteurs équipés d’outils (numériques ou papiers) se perçoivent plus conventionnels ou conformistes dans leur parcours que les visiteurs sans aucun outil. Ils partagent sans doute le sentiment que les outils d’aide normalisent fortement le parcours de découverte, ne laissant que peu de place au hasard. 
L’enquête montre également que les visiteurs équipés parcourent davantage la ville que les visiteurs « libres », et découvrent beaucoup plus de sites, et notamment les moins courus !

Le sentiment de conformisme évoqué plus haut tient du paradoxe puisque les touristes équipés approfondissent leur découverte en sortant des traditionnels incontournables. On peut aussi sans doute y voir, l’effet de la signalétique urbaine qui « simplifie » la ville en la résumant à ses joyaux pour les visiteurs non-équipés.
Cependant il me semble qu’il reste à croiser ces constats avec une analyse qualitative et quantitative des outils proposés et de la signalétique touristique en place. En effet, les résultats, et donc les enseignements s’inverseraient peut-être sur des sites aux configurations différentes. 

Cette analyse permet toutefois de confirmer l’intérêt des outils d’aides pour favoriser une découverte plus approfondie, sans doute source de nouvelles occasions de consommation et donc de retombées économiques pour le territoire. 
Néanmoins le ressenti de conformisme qui semble inhérent à l’utilisation de ces outils n’étant pas très positif, une attention particulière doit être portée à produire des concepts favorisant des découvertes plus étonnantes, voire détonantes. Une espèce d’aventure, mais organisée quoi !

Dans ce domaine, les extraordinaires possibilités combinatoires des outils numériques sont idéales pour proposer des visites sur mesures, mêlant incontournables et coins secrets, informations utiles et médias enrichis, visites classiques et moments privilégiés…

Plus vite dit que fait, j’en conviens ! Si vous avez des exemples, n’hésitez pas à les citer en commentant cet article.

 

 

 

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Paul FABING est consultant joyeusement intermittent depuis 2022 ! Architecte de formation, ancien consultant tourisme, chef du service Tourisme de la Région Alsace, directeur de RésOT-Alsace (Réseau des offices de tourisme), directeur du pôle Qualité de l'accueil à l'Agence d'Attractivité de l'Alsace (AAA), et enfin directeur de la Mission Attractivité chez Alsace Destination Tourisme. Promis, il s’efforcera de ne pas rédiger en Alsacien, et apportera sans doute un petit vent d’est [...]
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