Alors que Facebook va lancer sa cryptomonnaie, que les Chinois n’ont plus que leur smartphone pour payer et que certains propriétaires de gîtes demandent encore des chèques d’arrhes pour réserver, que nous réserve l’avenir quant au paiement des prestations touristiques ? Etant donné que 52% des entreprises du top 500 américain (l’équivalent du CAC 40) ont disparu depuis l’an 2000 et que l’âge moyen d’une entreprise est tombé à moins de 10 ans (alors qu’il était de 67 ans en 1927), il est important de regarder de près cette question de l’usage des clients car c’est bien de la capacité des organisations à s’adapter à tout ça dont on parle…
Facebook lance sa cryptomonnaie
Oui, c’est la grande nouvelle d’il y a 2 jours… Facebook préparerait sa cryptomonnaie qui devrait voir le jour cet été ! A priori, ce sera d’abord pour permettre aux usagers de Whatsapp (oui oui, pour ceux qui n’ont pas suivi, Facebook a racheté Whatsapp en 2014 pour 22 milliards de dollars) d’échanger de l’argent. Qu’est-ce que cela va bien changer pour nos organisations touristiques… à court terme rien de spécial. Par la suite, je pense qu’il va falloir suivre ça avec attention. L’ambition de Facebook est bien d’avoir un monde homogénéisé et l’entreprise californienne possède une énorme base de clientèle… Alors, imaginer qu’un client puisse payer une prestation touristique d’ici à 2030 avec une monnaie Facebook… c’est assez plausible !
Certains gîtes demandent encore d’envoyer des chèques d’arrhes…
Et pourtant, de l’autre côté, on retrouve encore des professionnels du tourisme dans nos contrées où payer juste avec une CB est encore compliquée et qu’un chèque d’arrhes (demandez à vos parents les enfants pour vous expliquer…) pour bloquer une réservation de gîte est un souvenir pas si ancien que ça…
Les chèques d’arrhes et le paiement en chèque, c’est comme l’outil SMS sur le smartphone… un autre temps dont les jeunes générations ne peuvent pas comprendre l’intérêt, tellement loin des standards UX (User Experience). Et c’est la même chose pour l’argent liquide. Alors que le billet de 500€ tend déjà à ne plus être imprimer en France, il apparaît clairement que l’on se dirige vers une société avec de moins en moins de cash. Un peu comme en Suède qui a toujours fait figure de pays pionnier sur ce point. Près d’un tiers de sa population considère ne plus avoir besoin d’argent liquide et de nombreux commerces qui n’acceptent même plus de liquide… Fini de compter la caisse et les centimes à la fin de la journée pour les professionnels du tourisme et de l’hôtellerie !
Et si on regardait ce qui se passe en Chine…
Il suffit de regarder ce qui se passe en Chine où l’argent liquide a pratiquement disparu dans les grandes villes et où les gens sont passés directement au paiement par mobile, sans passer par la case « CB ».
Cette vidéo montre bien cette tendance en Chine où tout se paie via mobile grâce aux applications universelles WeChat et AliPay. Les utilisateurs disent bien dans la vidéo que l’essentiel est la facilité d’utilisation. Et si c’est simple d’utilisation, ils laissent passer quelques doutes sur les questions de confidence sur les datas…
A travers le smartphone, il y a aussi une possibilité d’avoir un maximum d’informations sur ce que l’on achète, un peu comme un Yuka intégré pour l’achat de nourriture… Imaginez les possibilités pour le tourisme avec des informations sur l’offre, sur le storytelling, sur des propositions d’expériences en local… Tout ça en payant directement en ligne via une app. Et que dire de l’ensemble des données récoltées pour mieux connaître les consommateurs… Pour pousser du marketing prédictif dans l’avenir ou même de la gestion des flux et de l’analyse fine des retombées économiques dans les destinations, toute cette masse de données qualifiées est une vraie mine d’or !
Quand on voit cela, on se dit que les touristes chinois doivent nous prendre pour des gens assez has been avec de l’argent liquide ou des chèques. C’est donc bien logique que WeChat devient de plus en plus présent chez nous ces derniers temps… mais jusqu’à quand résisterons-nous à ne pas payer massivement avec nos mobiles?
Et quid des monnaies complémentaires locales ?
Et pendant que les Chinois paient en masse avec leur smartphone, on recense de plus en plus de monnaies complémentaires locales en Europe et en France. Des quoi ?
Favoriser des circuits courts grâce à une monnaie locale en créant un écosystème local de consommateurs – entreprises – fournisseurs, c’est l’enjeu ! Et surtout, ça permet d’apporter une vraie résilience économique et financière des économies locales. La vidéo montre le cas de l’Eusko dont Nicolas Martin, le nouveau directeur de l’Office de tourisme du Pays Basque, est en train de se demander comment il pourra s’appuyer sur cette monnaie complémentaire locale pour en faire à la fois un outil d’identité, de différenciation pour pousser les touristes à également mieux consommer local !
Une bonne idée à l’heure des questionnements sur l’attractivité locale et les sensibilités de plus en plus fortes des visiteurs à vouloir donner du sens à leurs vacances !
Rassurez-vous, ces monnaies complémentaires locales deviennent également de plus en plus dématérialisées afin de faciliter leur utilisation par les jeunes générations et les touristes des pays accrocs au paiement par smartphone…