En ce vendredi saint, jour férié en Alsace, je vous écris confortablement installé au bord de cette merveilleuse piscine en Corse du sud où je profite de vacances bien méritées (bien sûr !). Encore une preuve que rédiger sur etourisme.info est un vrai sacerdoce !!! 😉 Je sais, vous allez me dire que j’ai bien de la chance de profiter de l’île de beauté… et vous avez raison !
Nous sommes trois couples d’amis, qui arpentons l’île de beauté depuis presque une semaine maintenant. Merci à eux d’avoir alimenté cette petite chronique sans le vouloir. Cela me permet de vous livrer un regard très concret sur les tribulations touristiques au printemps 2021.
Extraits choisis de cette saga vacancière
La veille du départ
Moment de stress en attendant les résultats du test PCR obligatoire pour pouvoir embarquer pour la Corse. On ne sait pas quelques heures avant le départ si on peut effectuer le voyage. Il y a mieux comme mise en confiance !
Trajet vers Marseille pour prendre le ferry
Départ d’Alsace de bon matin. Escale sur une aire d’autoroute à midi pour être sûrs de trouver un déjeuner. Restauration rapide sur un banc en plein vent. Vraiment pas fun…
Étape en chambres d’hôtes à Vaison-la-Romaine
Sur les conseils d’une bonne amie qui se reconnaîtra, nous dénichons des chambres d’hôtes AVEC table d’hôtes ! Et là un vrai moment de grâce : nous sommes servis à table pour un très bon repas. Quel bonheur de retrouver cette sensation !
Embarquement à Marseille vers 17h
3 ou 4 contrôles de nos attestations sanitaires. À bord assez peu de monde car on est un peu hors saison. Seul un snack propose de la vente à emporter de pizzas, donc longue attente…
Arrivée à Porto-Vecchio à 8h
Débarquement matinal. Que peut-on faire jusqu’à la prise de la location prévue à 15h sans cafés ni restaurants ni sites culturels ouverts ? Fort heureusement, comme nous sommes les premiers vacanciers de la saison, notre logeuse accepte de nous ouvrir la maison dès 9h !
Escapade à Bonifacio et ses plages
40mn de voiture et nous voilà sur ce sublime site. Époustouflant ! Visite de la vielle ville quasiment déserte, un vrai bonheur. Mais bien sûr une pause toilettes s’avère bientôt nécessaire, voire urgente… Et là commence la chasse aux toilettes publiques puisque tous les cafés et restaurants sont fermés. Enfin nous aboutissons au but en découvrant des toilettes publiques automatiques et payantes avec un charmant voyant vert allumé, signe que la place est libre ! La pièce de 50cts réclamée est insérée. Rien ne se passe. Après 7 ou 8 tentatives, il faut se rendre à l’évidence, la porte ne s’ouvrira pas, enfer et damnation !!! Un petit panneau « fermé » au lieu de cette maudite lumière verte aurait éviter un bel énervement. Après ce moment un peu tragi-comique autour de l’édicule, l’ambiance se tend à l’aune de l’urgence urinaire… Comme semble-t-il pour la plupart des visiteurs, ce sont les bosquets aux abords des parking qui permettront d’éviter le pire…
Et pour le déjeuner, on a dû se débrouiller avec quelques victuailles achetées dans la supérette près du port et dégustées sur un muret bien morne.
Mercredi le Président dit
Notre location est prévue pour 2 semaines, notre ferry de retour le samedi 10 avril. En bons citoyens, nous décidons d’avancer notre retour pour être chez nous lundi 5 avril, pile poil dans les clous pour nous confiner comme tout le monde.
Jeudi nous nous connectons avec entrain sur le site de la compagnie maritime pour changer notre billet. Impossible en ligne, il faut appeler les services. Évidemment le standard est surchargé d’appels (les vacances approchent et tout le monde veut/doit annuler son séjour). Impossible d’avoir un contact… Et de toute façon, les bateaux semblent pris d’assaut ce week-end. Bref nous sommes condamnés à rester et on verra bien pour la suite.
Encore une séquence pas vraiment apaisante…
Quelques enseignements sur l’expérience client
Vous l’aurez compris avec cette chronique, le séjour touristique en mars-avril 2021 révèle un petit goût d’aventure plutôt marrant mais pose un certain nombre de questions. En tant que touriste, on se sent un peu abandonné à son sort, comme si on ne comptait plus.
Ce retour d’expérience interroge sur l’altération de la promesse-client proposée par la destination. De nombreux irritants viennent perturber le séjour. On est très loin de l’expérience « sans couture » ! Bien sûr, beaucoup de ces désagréments s’imposent par les dispositions sanitaires prises pour vaincre ce satané virus. Certains pourtant pourraient et devraient être réduits pour offrir une meilleure expérience. Quelques exemples :
- trouver un système de toilettes publiques compatible avec les normes. Cela coûte sans doute un bras en terme de désinfection permanente, mais franchement, c’est incontournable !
- proposer une restauration à emporter de qualité et vernaculaire ; l’occasion de mobiliser certains restaurateurs pour coordonner des points de vente et étonner les visiteurs avec des recettes locales goûteuses !
- baliser des circuits de visite pour éviter cette sensation d’errer dans la ville
- …
Et si finalement cette crise sanitaire offrait l’occasion de poser ou de re-poser la problématique du parcours client et de ses irritants ?
Et si finalement cette crise sanitaire invitait à innover, à réinventer les services d’accueil ?
Et si finalement cette crise sanitaire permettait de construire de nouvelles coopérations entre acteurs pour un accueil « global » ?
Et si finalement cette crise sanitaire nous faisait grandir au lieu de nous rétrécir ?
Après ces interpellations matinales, je vous souhaite un très bon week-end pascal et un bon courage pour gérer cette nouvelle période difficile pour le tourisme. Pour ma part je retourne à ma condition de touriste et vais piquer une tête dans cette belle piscine 😉
Salute