Dans les dernières décennies, la photo inspirait peintres et dessinateurs. Perspectives, couleurs, documentation, tout l’univers de la photo a été mis à contribution au profit du grand art. Puis, la photo a repris une vigueur incroyable avec l’essor des smartphones, au point que les fabricants d’appareils photos doivent réinventer rapidement leurs approches et leurs gammes au risque de mourir.
Ci-dessus, le Golden Gate Bridge à la manière de Mondrian. Ci-dessous, une approche plus conforme à la réalité.
Instagram a largement contribué à cette explosion de la photo plus recherchée que la prise d’images instantanées. On y observe des constructions, avec le respect des règles des tiers, des lignes de fuite, bref, des compositions.
L’appli venue de Russie
Voilà un nouvel entrant, russe, qui renforce sensiblement la primauté de la photo. Son nom est Prisma. L’application propose une petite quarantaine de possibilités d’intervention en recourant à une « technologie neuronale » comme l’indique le fondateur à un media russe.
Le mot retouche ne convient pas car, en puisant dans des réseaux de neurones artificiels, chaque photo soumise est redessinée et colorée. Prisma n’utilise donc pas de filtre sépia comme son grand concurrent, surfant sur la vague estimée du vintage, mais a recours à des solutions de machine learning qui décomposent et redessinent les photos en s’inspirant de modèles issus de courants artistiques ou d’œuvres célèbres. Chaque demande de création est envoyée vers les serveurs de l’entreprise et revient ensuite. Ce qui occasionne un petit temps d’attente, pas problématique quand on est connecté en wifi.
Le fonctionnement est simple : soit on prend une photo, soit on choisit une image de sa photothèque. Ensuite, pas de commandes superflues, un accès simple permet de choisir un modèle et de varier les créations. Certaines sont plus adaptées aux situations statiques, d’autres au mouvement et au public mis en scène. Parfois les créations affichent des traits grossiers pas toujours flatteurs pour les visages. Mais une jauge allant de 0 à 100% et répondant à un balayage du doigt permet de réduire cet effet.
Le premier traitement ci-dessous est à 100%.
Le deuxième traitement ci-dessous est à 50%.
Personnellement je trouve l’outil très sympa même si on peut redouter un rapidement épuisement de l’intérêt sauf à offrir une galerie supérieure d’oeuvres et créer une émulation entre auteurs. On peut partager sur Facebook et Instagram ses productions, avec l’aimable autorisation de plagiat des artistes d’origine ! Plus d’informations sur cet article du New York Times. Le modèle économique devrait repose sur des partenariats publicitaires.
Qu’en faire ?
- Valoriser des images en trop grand nombre dans votre photothèque
- Illustrer de manière artistique des itinéraires
- Relever la qualité de vos portraits si vous ne pouvez vous voir en peinture
- Créer de l’étonnement sur des zones d’ombres de votre production de contenus
- Faire mieux que votre voisin
Bons essais !