Oui, je sais, le titre de ce billet est bien mystérieux. Il reflète bien l’état de confusion dans lequel nous œuvrons et qui parfois s’éclaire…
En cette rentrée assez peu enthousiasmante quant à l’état du monde, nos vies professionnelles trépidantes se meublent de télescopages plus ou moins contrôlés entre concepts nouveaux à creuser, projets de développement à faire avancer, veilles en tous genres à gérer, et évidemment problèmes à régler. Le quotidien de pas mal d’entre nous sans doute.
Quelques fois, une de ces confrontations, on ne sait pourquoi, vous interpelle. Et quand on arrive alors à lever un peu le nez pour sentir le vent et penser un peu plus loin, on peut percevoir ce que les psychologues ont nommé une synchronicité, c’est-à-dire une simultanéité de deux évènements qui prend un sens nouveau.
Oui, bon, vous vous dites, encore une prise de tête assurée. Que nenni, vous allez voir.
Premier évènement : l’intelligence économique et l’élicitation
Travaillant dorénavant au sein de l’Agence d’Attractivité de l’Alsace, je participe à la mise en place d’un projet « d’intelligence économique », avec comme objectif de structurer de la recherche d’information, d’optimiser son traitement au service de la stratégie d’entreprise. C’est une discipline à la méthodologie rigoureuse et sans doute redoutable d’efficacité pour éclairer les décisions stratégiques. Soit dit en passant son application systématique aux institutions touristiques apporterait beaucoup… À noter pour un futur billet quand je maîtriserai mieux le sujet.
Au cours de cette formation-action, j’ai découvert un très beau nouveau mot : élicitation.
« En Gestion des Connaissances, l’élicitation est l’action d’aider un expert à formaliser ses connaissances pour permettre de les sauvegarder et/ou les partager. Celui ou celle qui élicite va donc inviter l’expert à rendre ses connaissances tacites en connaissances aussi explicites que possible (et donc plus faciles à transmettre). » (WIKIPEDIA)
Ce mot m’a frappé car il nomme le challenge permanent de comprendre ce que nous disent les experts, et nous-mêmes, de nous faire comprendre de nos partenaires (ça me rappelle quelques préceptes des formations ANTesques… ). 😉
Deuxième évènement : les Kogis
Pour des raisons un peu longues à expliquer, je suis en relation avec Adeline Schwander, consultante en « innovation sociale », pour nous aider à formaliser quelques nouvelles idées en matière d’accueil. Je reste vague parce que… c’est encore vague… 😉
Et ce même jour elle me présente l’opportunité de participer à un dialogue avec les Kogis, un peuple racine de Colombie que je vous invite à découvrir sur le site de l’association Tschendukua.
L’idée : présenter un projet concret lié à l’accueil aux sages Kogis lors d’une de leurs conférence-débat en France et d’entendre leur point de vue façonné par une culture ancestrale basée sur l’entraide, le respect de l’autre et de la nature.
Évidemment, j’ai trouvé d’abord l’idée très saugrenue, voire un peu barrée…
Mais voilà, la synchronicité entre l’intelligence économique et les Kogis m’a fait prendre conscience d’un point de vue nouveau : ce peuple racine représente pour nous une expertise « nouvelle » de notre point de vue, construite autour de valeurs fortes et humaines capable d’éclairer nos projets d’une lumière « racine ».
Notre expertise économique, technologique, marketing, sociétale concentrée dans ce projet d’accueil gagnerait sans doute beaucoup dans cette confrontation amicale avec les Kogis.
Et tout ça ne sera possible et audible sans une joyeuse élicitation réciproque car si l’on comprend aisément les efforts à produire pour rendre compréhensible notre projet aux Kogis, j’imagine aussi l’effort qu’eux devront faire pour nous permettre d’appréhender leur expertise si pleine de sens.
J’espère que notre démarche aboutira à ce dialogue lors de la conférence à Strasbourg le 28 octobre prochain ! Je ne manquerai pas de vous en rapporter la substantifique moelle…