Non, le titre n’a rien à voir avec un quelconque centre de rétention… Mais a rapport avec une innovation très intéressante de l’Office de Tourisme de Roissy en France. Thierry Bogaczyk, son directeur nous a alerté sur cette expérience :L’OT « Roissy clé de France » déploie ses *écrans tactiles d’informations* touristiques dans le hall de 14 hôtels à Roissy. Et par la-même, l’office choisit de *supprimer* une grande partie de ses *éditions papier*.
Revenons sur Roissy en France : un village de 2800 habitants, coquet et arboré aux portes de l’aéroport de CDG : 23 hôtels, 4750 chambres, 1 500 000 nuitées par an. Une destination très fréquentée mais pas véritablement choisie, nous dit la présentation…
Malgré tout, les voyageurs qui fréquentent les hôtels de la ville aéroportuaire sont des consommateurs intéressés par des services pratiques, tels que la restauration, les transports, ou le trafic.
Devant l’inflation de tirages d’éditions de brochures distribuées dans les hôtels, et la difficulté de répondre convenablement aux horaires décalées (arrivées départs) liés aux flux de l’aéroport, l’OT a choisi la solution numérique pour _donner une information en temps réel_ et pour _rassurer le passager qui évolue dans un contexte anxiogène et amener un service supplémentaire à l’hôtelier_.
Cela s’est traduit par l’installation de 14 écrans tactiles dans une première série d’hôtels. Avantage de l’écran tactile :
* La navigation comme sur un smart phone est intuitive et beaucoup plus simple qu’un PC avec une souris
* La fonction de géo localisation permet à l’utilisateur de situer immédiatement son hôtel par rapport au point d’intérêt qu’il aura choisi : restaurants, visite du village, commerces, sites touristiques environnants
* Les contenus proposent une information en temps réel et en 5 langues
* Des informations transversales sont mises à disposition (météo, trafic routier…)
* L’information sur l’offre touristique de Roissy est disponible 24h/24
L’avantage réside aussi dans l’évaluation du retour : ici chaque « toucher » d’écran est comptabilisé, comme chaque recherche. En six mois, les 14 premiers hôtels ont ainsi généré 95000 touchers pour 68000 recherches. C’est la météo qui intéresse le plus les m-touristes, suivi des restaurants et des transports (navette vers Paris).
Cette observation des retours permet au directeur d’évaluer l’impact de l’opération. Et de considérer que les 75000 exemplaires (moitié français, moitié anglais) du guide d’accueil distribués dans les hôtels ont été avantageusement remplacés par les écrans numériques.
Coté financier, l’arrêt des éditions (23000 euros/an d’impression) compense les coûts de maintenance et de location des écrans (100 euros par mois).
Les projets à venir : développer l’implantation dans tous les hôtels et chercher des recettes publicitaires, même si Thierry Bogaczyk reste très prudent sur ce sujet.
Enfin, l’OT de Roissy qui alimente son réseau d’écran après avoir un site Internet à actualiser, plus un site mobile, se rend compte de l’intérêt d’une vraie base de données syndicables…
L’expérience de Roissy en France est-elle transposable partout? Sans doute pas en l’état, car l’offre hôtelière est ici importante, et les voyageurs d’aéroport plus techonophiles que la moyenne. Mais elle peut sans doute s’adapter. A quand, par exemple, une flotte de Ipad dans les chambres d’hôtes rurales pour remplacer les montagnes de dépliants obsolètes à disposition des vacanciers?