Début janvier est l’occasion pour moi de vous souhaiter une belle année 2025 lors de ce billet retour sur le blog.
Mais revenons quelques mois en arrière. Mi-octobre avaient lieu les 20èmes Rencontres du Etourisme Institutionnel. Et quelle plus belle occasion que d’animer, pour la première fois, deux ateliers ? La réponse : il n’y en a pas ! Ah si, peut-être celle de parler du MICE pour la toute première fois lors de ces rencontres.
Mais le MICE, c’est quoi en fait ?
C’était justement le propos introductif de cet atelier afin de donner les bases à tout le monde MICE = Meetings, Incentives, Conventions and Events ; en résumé, tous les évènements d’affaires en groupes.
Et pour en parler j’avais avec moi 3 super intervenants : Juliette Dagois du Potager Extraordinaire, Emmanuelle Legault du Palais des Congrès de Montréal et Nicolas Martin de La Rochelle Tourisme et Évènements. Un mélange de structures privées et publiques mais dont les enjeux et adaptations sont souvent très similaires.
S’imposer comme un lieu d’affaires
Se positionner sur le secteur du MICE n’est pas toujours chose facile et parfois même inadapté. Mais quand on a le sens de l’accueil, le territoire stratégique favorable au marché et la volonté, pourquoi ne pas foncer ?
- Un développement de l’activité hors saison touristique : le tourisme d’affaires se concentre souvent sur les périodes creuses (semaines, hors vacances scolaires), ce qui permet de mieux rentabiliser les infrastructures. Et comme le souligne Nicolas Martin, c’est aussi un « chiffre d’affaires non météo dépendant ».
- Un effet multiplicateur indéniable : ces événements génèrent des revenus pour d’autres secteurs comme les transports, la logistique, ou les prestataires techniques (audiovisuel, décoration, etc.).
- Une valorisation des infrastructures locales : des équipements optimisés et utilisés tout au long de l’année (centres de congrès, hôtels, restaurants, …) et qui, par répercussion, profitent aussi aux habitants (pas de ville morte).
- Une certaine stabilité financière : des organisations qui réservent en amont, permettant de générer de la trésorerie à l’avance.
Au-delà de ces quelques avantages, un lieu d’affaires peut jouer un rôle structurant et catalyseur pour son territoire. En plus de fédérer les acteurs locaux, il valorise les savoir-faire régionaux et stimule l’innovation. Un point très important souligné par Emmanuelle Legault qui rappelle l’importance des partenariats pas uniquement avec les prestataires de services mais aussi avec les centres de recherches, les chambre de Commerce, ou les universités par exemple.
Si ces leviers de développement sont de vrais atouts (parmi d’autres), se positionner sur ce marché implique toutefois une activité commerciale très soutenue face à une concurrence accrue, mais aussi une capacité d’innovation et d’adaptation constante face aux attentes des clientèles.
Des enjeux de développement durable, inévitablement
Cela n’aura échappé à personne, les préoccupations environnementales sont au cœur de toutes les discussions et prises de décisions. Et le MICE n’y échappe pas.
Aujourd’hui, 83 % des commanditaires de manifestations tiennent compte de l’impact environnemental, et 90 % privilégient une destination « proche » (source : Coach Omnium). Cette tendance reflète une évolution majeure dans la manière dont les événements professionnels sont pensés et organisés.
L’accessibilité : un critère clé
Depuis toujours, l’accessibilité joue un rôle essentiel dans le choix des évènements d’affaires. Les participants veulent et doivent pouvoir venir et se déplacer facilement. La nouveauté (mais plus si nouvelle) réside dans l’accent mis sur la réduction de l’empreinte carbone. Les modes de transports durables, les distances réduites et les alternatives comme le covoiturage ou les navettes collectives deviennent des attentes incontournables.
Lieux engagés, lieux attractifs
Les organisateurs sont de plus en plus séduits par des lieux qui démontrent un véritable engagement en faveur du développement durable « On ne vient pas au Potager Extraordinaire par hasard » précise Juliette Dagois. Cet engagement peut se traduire par des actions variées :
- Proposer des menus végétariens, élaborés à partir de produits locaux et de saison, comme au Potager Extraordinaire ou La Rochelle Tourisme et Évènements.
- Travailler étroitement avec les prestataires locaux pour réduire l’impact des transports et favoriser l’économie circulaire.
- Intégrer des infrastructures écologiques, à l’image du Palais des Congrès de Montréal, pionnier en certifications environnementales, ou du Palais des Congrès de La Rochelle, qui met un point d’honneur à intégrer des pratiques innovantes comme les toilettes sèches.
Une évolution devenue une norme
Aujourd’hui, intégrer le développement durable dans les manifestations professionnelles n’est plus une option mais une nécessité. Pour de nombreux organisateurs, il s’agit désormais d’un critère déterminant, voire décisif, dans le choix d’un lieu. La durabilité ne se limite plus à une stratégie marketing ; elle est devenue une norme incontournable, alignée sur les attentes des entreprises et des participants.
Le MICE, en tant que secteur clé des échanges et des rencontres, porte la responsabilité de montrer l’exemple. En choisissant des lieux et des partenaires engagés, il contribue à façonner un avenir plus respectueux de l’environnement tout en répondant aux exigences d’une clientèle toujours plus consciente des enjeux globaux.
Réinventer les formats d’évènements : de l’immersion (totale)
Si les réunions classiques ont encore leur place, il est clair que les formats des événements évoluent pour répondre aux nouvelles aspirations des participants. Ces derniers ne se satisfont plus de sessions purement fonctionnelles : ils veulent vivre des expériences immersives porteuses de sens.
Le lieu, un vecteur d’histoire et d’émotion
Un lieu ne peut plus être choisi uniquement pour sa capacité d’accueil ou sa localisation pratique. Désormais, il doit raconter une histoire, être porteur d’une identité forte, et plonger les participants dans un univers en lien direct avec le sujet de l’événement.
Le Potager Extraordinaire, par son cadre unique et son histoire autour des plantes insolites, offre une expérience immersive et sensorielle, qui incite à réfléchir sur la biodiversité.
Le Palais des Congrès de Montréal, avec ses espaces modulables et connectés, est capable de créer une atmosphère immersive et engageante, tout en mettant en avant la richesse culturelle et urbaine de la ville.
La Rochelle Tourisme et Évènements, en valorisant les spécificités de son territoire maritime, plonge les participants dans un environnement inspirant et authentique, propice à l’échange et à la réflexion.
Des formats qui transforment les participants en acteurs
Les formats innovants privilégient l’interactivité, l’expérimentation et la co-création. Qu’il s’agisse d’ateliers collaboratifs, de parcours découvertes ou de moments de convivialité atypiques, l’objectif est de captiver les participants en les intégrant pleinement à l’événement. L’immersion ne s’arrête pas à un décor : elle passe aussi par une mise en scène réfléchie et une implication émotionnelle forte.
L’immersion comme levier de mémorisation
Un événement réussi dépasse les attentes en étant inspirant et authentique. Pour cela, il doit être cohérent avec l’identité du territoire et les valeurs qu’il porte. Un lieu ou un format immersif permet non seulement de capter l’attention des participants, mais aussi de renforcer la mémorisation des messages clés. En d’autres termes, une immersion totale est un outil puissant pour transformer l’éphémère en inoubliable.
Créer du lien avec la destination
Enfin, un événement immersif ne doit pas oublier de mettre en avant la destination choisie. Les participants doivent avoir la possibilité de découvrir le territoire à travers des expériences intégrées, comme des visites, des dégustations, ou des activités typiques. Cela enrichit leur expérience globale et renforce l’impact émotionnel de l’événement.
En réinventant les formats, l’industrie du MICE ne répond pas seulement à une tendance, elle répond à un besoin fondamental : celui d’allier le fonctionnel à l’émotionnel pour offrir des expériences captivantes, porteuses de sens et ancrées dans le territoire.
En résumé…
Le MICE est un secteur spécifique qu’il faut savoir appréhender et aborder différemment du secteur de loisirs. Les clientèles, leurs attentes et leurs fonctionnements différent des touristes de loisirs. Afin de se positionner efficacement sur ce marché, il est indispensable de se former aux codes, aux obligations, aux us et coutumes du secteur avant de se lancer.
Et pour avoir accès au support, c’est par ici : https://bit.ly/40dZljU