Tout comme moi, vous avez peut-être vu passer ce savoureux texte dans votre fil de nouvelles Facebook récemment: Une journée type sur internet en 2007. Il y a seulement 10 ans, on peine à réaliser que:
- MySpace comptait plus 100 millions d’utilisateurs et était LE réseau social dominant
- Twitter, Instagram, Pinterest, Snapchat… n’existaient pas encore!
- Apple lançait le iPhone qui marquait l’avènement du smartphone
- La recherche Google était linéaire, avec publicités dans la colonne de droite
- Et plusieurs autres trucs qu’on préfère oublier, du coup… 😉
Comme on est vendredi, c’est donc la tradition du easy Friday sur ce blogue alors pourquoi pas se projeter dans la prochaine décennie et imaginer que sera devenu le web en 2027 et quelle utilisation nous en ferons ? Sortez vos boules de cristal, c’est parti!
Écrire en “pensant” les mots
Taper sur un écran ou un clavier pour obtenir des résultats de recherche? Pff, ça fait tellement 2017, ce truc. En 2027, on peut s’attendre à pouvoir taper… directement à partir de son cerveau, par les pensées!
Facebook planche déjà sur un projet visant à « lire » des pensées directement dans la partie du cerveau qui héberge le centre du langage et à les transformer en message écrit, sans avoir à parler ou utiliser de clavier. Pour ce faire, on fera appel aux technologies d’intelligence artificielle permettant de comprendre le langage, les systèmes d’imagerie cérébrale et les prothèses neurologiques. Science fiction que tout ça? Euh, non, car Facebook mise déjà sur un projet regroupant 60 scientifiques, et on veut voir les premiers résultats d’ici 2019!
D’ici là, on peut s’attendre à une étape intermédiaire, l’assistance vocale, beaucoup plus omniprésente. Que ce soit via Siri ou Google, on estime que plus de 20% des recherches en ligne se feront via assistance vocale d’ici 2020 – la proportion serait d’ailleurs de 8% en 2017. En 2027? À défaut d’avoir un branchement direct entre le cerveau et l’ordinateur – le projet NeuraLink d’Elon Musk à ce sujet est d’ailleurs en marche – on peut estimer que l’assistance vocale sera devenue la norme!
Web sémantique
La recherche en ligne est une étape cruciale du processus d’achat, particulièrement en tourisme. Google domine cette sphère, avec plus de 80% des parts de marché à l’échelle internationale – c’est même près de 90% dans certains marchés. Or, le modèle a évolué grandement depuis sa naissance en 1995 et aujourd’hui on parle de plus en plus de web sémantique, une approche déjà en place et qui est appelée à devenir la norme au cours des années à venir.
De quoi s’agit-il?
« Le but principal du Web sémantique est d’orienter l’évolution du Web pour permettre aux utilisateurs sans intermédiaires de trouver, partager et combiner l’information plus facilement. Les êtres humains sont capables d’utiliser le Web pour effectuer des tâches telles que trouver le mot Paris pour réserver un livre à la bibliothèque, trouver un plan et réserver son billet de transport. Cependant, les machines ne peuvent pas accomplir toutes ces tâches sans direction humaine, parce que les pages web sont conçues pour être lues uniquement par des personnes et non par des machines. Le Web sémantique est une vision de l’information qui permet d’être lisible par les humains et par les machines. Cela permettra d’effectuer les travaux fastidieux et répétitifs dans le domaine de la recherche d’information par des machines tout en améliorant et consolidant l’information sur le Web pour ses utilisateurs. Le Web sémantique, comme prévu initialement, est un système qui permet aux machines de « comprendre » et de répondre aux demandes complexes de l’homme en fonction du sens de ces demandes. Une telle « compréhension » exige que les sources d’information pertinentes aient été sémantiquement structurées au préalable » – Source: Wikipedia.fr
Ainsi, si on pose la question « Je souhaite partir en vacances cet été en Italie. J’ai un budget de 4,000 euros. Et j’ai deux enfants de 9 et 11 ans ». Avec le web syntaxique d’aujourd’hui, répondre à une telle question exigera des heures de tri dans des listes distinctes d’hôtels et de location de voitures. Avec le Web sémantique, cette requête appellera une réponse cohérente, assemblée en fonction d’un système qui classera tous les commentaires et trouvera, par déduction, le bon hôtel.
Le wearable tech sera partout
Au Québec, on parle de l’internet des objets mais en France, vous me comprendrez mieux si je parle de wearable tech 😉 On pense bien sûr aux montres intelligentes à la Apple Watch ou Pebble, mais aussi aux vêtements dotés de capteurs qui monitorent votre rythme cardiaque, vos pas et vos heures de sommeil, par exemple. Et si les Google Glass n’ont pas eu le succès escompté, ni les lunettes Spectacles de Snap, cela ne veut pas dire que les « lunettes intelligentes » ne seront pas monnaie courante d’ici les 10 prochaines années!
Lors des francophonies du etourisme en 2016 à Sherbrooke, on parlait d’ailleurs des implications de l’internet des objets dans notre quotidien, tant par la domotique à la maison que dans l’utilisation des données intelligentes par les territoires pour gérer les flux de mouvement. Pensons notamment aux festivals qui peuvent gérer l’utilisation des toilettes ou l’achalandage dans ses kiosques de bières en analysant les données des festivaliers qui portent un bracelet intelligent. Bracelet qui permet l’entrée, le paiement en direct ou encore l’accès à son profil pour réclamer des points d’un programme de fidélisation, par exemple…
Lire aussi: La ville du futur sera-t-elle un terrain de jeu?
Au-delà des médias sociaux
L’âge d’or des médias sociaux est déjà derrière nous, le saviez-vous? Il y aura certes encore de nouveaux joueurs qui feront leur apparition, mais ce sera de plus en plus difficile de percer dorénavant. N’est-ce pas, Ello? Blab? Meerkat?
On voit déjà poindre un duopole de fait à l’échelle mondiale : Facebook et son écosystème (Messenger, Instagram, WhatsApp) versus WeChat. Et pour mieux comprendre ce que sera le développement de Facebook au cours des années à venir, il suffit justement de regarder ce qui se fait du côté de la Chine et de WeChat pour réaliser tout le potentiel encore inexploité…
En bref, on peut s’attendre à une présence Facebook (et WeChat) encore plus omniprésente et transversale : ecommerce, recommandations, médias, nouvelles, travail (Facebook at Work), ebanking, etc. Il sera intéressant de voir comment le quatuor GAFA – Google, Apple, Facebook, Amazon – verra son influence fluctuer et si de nouveaux joueurs (asiatiques?) viendront perturber le new world order!
Réalité virtuelle et réalité augmentée
On en parle beaucoup depuis les deux dernières années, mais attendez-vous à ce qu’on en parle – et qu’on en voit – encore plus au cours des années à venir. Je parle bien sûr de réalité virtuelle et de réalité augmentée, sans oublier l’hybridation entre ces deux technologies.
Présentement utilisées à des fins de divertissement surtout, ces technologies joueront un rôle éducatif et de recherche au cours des années à venir, et leur taux d’adoption massif devrait ouvrir la porte à de nouvelles utilisations tant en tourisme que dans plusieurs sphères d’activité. Le groupe Amadeus annonçait d’ailleurs cette semaine l’introduction de fonctionnalités de réservations dans le développement de solutions en réalité virtuelle!
Facebook a d’ailleurs fait l’acquisition d’Oculus Rift il y a quelques années, le numéro un mondial en réalité virtuelle, et a consacré une large part de son dernier FB8 à discuter de réalité augmentée. Il faut en prendre note.
Et vous, que voyez-vous dans votre boule de cristal?