Touristes vs Habitants

Publié le 5 octobre 2020
3 min

Rassurez-vous, l’idée n’est pas de relancer le débat du tourisme de masse qui indisposerait les habitants.

Le point de départ de ce billet m’a été soufflé par ce bel article, avec une mise en page et une animation assez sympas, qui permet de visualiser, aux États-Unis, les sites et attractions ayant reçu le plus d’avis sur Tripadvisor, selon que l’on soit touristes ou habitants (que l’auteur définit comme vivant dans une zone de moins de 50km à la ronde), avec au moins 60% des avis provenant malgré tout de touristes.

Sur la ville de New-York, les différences sont évidemment édifiantes, les touristes se concentrant majoritairement sur les « Tour Eiffel », dans Manhattan, qui sont pratiquement délaissées par les « locaux ». Les habitants, eux, ont un rayon d’action beaucoup plus étendu et diversifié, avec quelques Musées ou restaurants qui ne font probablement pas plus que quelques lignes dans la plupart des guides et sites internet pour touristes.

Il en vient donc naturellement à cette question : « À quoi ressemblerait un guide de découverte écrit par les habitants ? »

Vous vous amuserez certainement, si vous avez visité un coin des US, à utiliser la carto complète pour vérifier si vous avez davantage fréquenté les « attrape-touristes », ou davantage « vécu comme un local » sur le territoire 😉

Cela rejoint assez largement des initiatives prises par quelques grands acteurs du tourisme et des avis.

J’évoquais en 2016 la sortie des guides de quartier d’Airbnb, fondés sur les guides découvertes en ligne bâtis par les hôtes de la plate-forme à destination de leur voyageurs. Jean-Luc nous expliquait comment Facebook stimulait ses groupes locaux pour construire avec des Offices de Tourisme des guides de destination la collection reste encore peu dense).

HomeExchange conseille également à travers son blog les échangeurs sur les guides avec le tout premier conseil : « Laissez de côté les circuits touristiques« , arguant que le partenaire d’échange est déjà bien informé des « Tour Eiffel » de votre destination, et qu’il préférera probablement découvrir vos pépites locales.

Plusieurs offices de tourisme en France se sont entourés de leurs prestataires, d’habitants pour concevoir par exemple des guides, des cartes de découvertes qui sortent un peu des sentiers battus.

Pierre nous parlait dans ce billet de 2015 de l’initiative d’Ancenis, Jean-Luc en 2017 évoquait ces initiatives destinées à donner la parole aux habitants, et plus récemment, le Guide de découverte du Pays Basque, rédigé avec des locaux, dont le personnel des Offices de Tourisme et des éditeurs locaux.

Enfin, Nicolas insistait l’année dernière sur les collectes de secrets locaux, qui alimentent des webapps d’internet de séjour, visant à faire découvrir des lieux moins visités mais apprécié des locaux, ceux où ils emmènent leur famille, leurs amis quand ils les reçoivent chez eux pour quelques jours à la découverte du territoire.

Ces six derniers mois ont amené une clientèle à redécouvrir le tourisme de proximité, le circuit court dans l’alimentation (et pas que), à davantage prendre son temps, vouloir être au calme, se reposer… Alors certes, on a connu avec le déconfinement et la saison estivale notre lot de désillusions quant à la pérennité de ce attitudes et comportements chez une partie de nos clientèles, mais certains y ont goûté et n’en démordront plus, venant renforcer des convaincus de plus en nombreux.

Ces tendances vont clairement dans le sens d’un tourisme raisonné, fait davantage de petites structures, où l’on croise des locaux, que de grandes cathédrales touristiques dédiées à une clientèle de passage.

La flânerie chère à François et la fausse logique de l’exhaustivité développée par Denis, l’un et l’autre la semaine dernière, trouveront réponse dans des choix éditoriaux, de construction de contenus et de parcours clients bien plus proches de ce que proposerait un local à des amis qu’au Top 10 de guides ou plates-formes d’avis.

 

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Ludovic a démarré sa carrière en Auvergne, à l’Agence Régionale de Développement, puis dans un cabinet conseil sur les stratégies TIC des collectivités locales. Il a rejoint en 2002 l’Ardesi Midi-Pyrénées (Agence du Numérique) et a plus particulièrement en charge le tourisme et la culture. C'est dans ce cadre qu'il lance les Rencontres Nationales du etourisme institutionnel dont il organisera les six premières éditions à Toulouse. À son compte depuis [...]
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