Et oui, la pizza est la base du plaisir gastronomique des vacanciers (et encore plus en période d’inflation !) comme des français, qui sont les 2èmes consommateurs au monde derrière les États-Unis, mais devant l’Italie !!!
Mais non, je ne vais pas relancer le débat sur l’hawaïenne, la base crème fraîche ou peut-on ajouter du magret, du foie gras ou des Coquilles Saint-Jacques sur une pizza ?
Et je ne vais pas non plus insister sur le fait que 90% des restaurants français proposent aujourd’hui un hamburger à leur carte, un tiramisu et une panacotta en dessert rarement maison…et que du coup, faire le tri en présentant des restaurants qui cuisinent réellement, et locaux, ça doit bien réduire la liste !
Quatre Saisons, c’est juste ce qui m’est venu en tête en entendant trois Directeurs de stations littorales dans le journal de 8h sur France Inter hier matin (à partir de 5’40 jusqu’à 7’30) témoigner de la présence toujours importante de touristes en raison des températures estivales, et des implications et conséquences qu’il faut parfois gérer. Nicolas Jabaudon confie avoir dû recruter à nouveau des maîtres-nageurs à Lacanau et Carcans Maubuisson pour assurer la sécurité des nombreux baigneurs profitant des hautes températures. Gilles Le Marec, de Roscoff, confie que les terrasses ne désemplissent pas au grand dam du personnel permanent, insuffisant pour absorber ce surplus d’activité après le départ des saisonniers. Jean-Claude Méric, de Gruissan, alerte lui sur les fermetures de commerce, qui ferme comme d’habitude fin août une fois le chiffre d’affaires assuré, alors que les stations et les visiteurs/consommateurs toujours présents ont besoin de services.
Avec ce tourisme des quatre saisons voulus sur de nombreuses stations par les décideurs politiques et institutionnels en charge du tourisme, on se heurte encore une fois au management global et à l’organisation d’une destination. C’est un travail de longue haleine que de persuader des acteurs qui ont trimé toute une saison qu’il est pertinent pour le territoire (et pour eux ?) de rester ouvert, de trouver des extras une fois les saisonniers partis alors que les touristes et habitants des pôles urbains proches continuent d’affluer.
Et ça, c’est pour la Capricciosa : ces prestataires qui vous somment de mieux faire votre boulot, d’attirer plus de monde (surtout chez eux), mais qui une fois les fouilles pleines d’artiche (et non pas l’artichaut, élément de base de la Capricciosa, comme chacun sait) vous laisse en plan. Mais aussi ces territoires/collectivités menées par des élus/techniciens qui conçoivent dans leur coin des stratégies sans aucune consultation des professionnels et s’étonnent ensuite de se retrouver sans commerces et services !
Changements climatiques, inflation, la vie du touriste et de l’ensemble des acteurs de cette filière pour répondre à ses attentes et besoins est loin d’être un long fleuve tranquille. On est plus sur un rafting que sur une péniche (encore faut-il qu’il y ait de l’eau !). Depuis déjà quelques billets, on vous exhorte à reprendre la main sur cette quatrième mission dévolue à l’Office de Tourisme, cette fameuse « coordination des acteurs locaux du tourisme !
On aura l’occasion jeudi prochain, aux #ET19 à Pau lors d’une table-ronde sobrement intitulée « On est dans la m€rd$ », d’entendre plusieurs territoires qui ont dû faire face à ce que l’on peut appeler des catastrophes, naturelles ou pas. Et l’un des points communs à ces témoignages, c’est qu’il a fallu dialoguer avec de nouveaux interlocuteurs, s’intégrer dans de nouveaux cercles de travail, instances décisionnelles, et qu’au final, c’est au bénéfice de la mission globale de l’Office de Tourisme, lui permettant d’asseoir plus globalement sa légitimité et celle de ce secteur souvent trop peu considéré.
L’impact lié aux changements climatiques risque de se poursuivre sur les ailes de saison pour ceux qui peuvent s’affranchir des vacances scolaires, et l’ Office de Tourisme et ses collectivités de tutelles vont devoir poursuivre leurs évolutions de métiers pour mieux accompagner l’ensemble du territoire et ses acteurs s’ils veulent continuer d’offrir des services et prestations de qualité. Et cela va devenir prioritaire aux actions marketing !
PS : dans le journal de France Inter, le reportage qui précède (et débute à 4’20) évoque la baisse pour la France des émissions de CO2 de 4,3% de janvier à juin 2023, ce qui constitue l’objectif à tenir pour tenir les objectifs du plan climat (-50% des émissions d’ici 2030). Sauf que si l’industrie, le bâtiment, l’utilisation d’énergie affichent des baisses conséquentes, en revanche, sur l’aérien, on est à +25% sur les vols domestiques, et +34% sur les vols internationaux… et là aussi, on a un rôle à jouer !